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J'ai beau essayé de m'y faire, je n'y parviens pas. La voir aux bras d'un autre m'est insupportable. C'est dans les miens qu'elle devrait être en ce moment, et non en train de danser avec celui qui m'a remplacé en partie dans son cœur.

Je tente de rester calme, et de ne pas faire d'esclandre. Mon frère ne me le pardonnerait sûrement pas, si je gâchais son mariage. C'est pour cela que je me suis mis à l'écart, je ne veux pas faire de vagues. Les avoirs en permanence devant mes yeux m'irritent au plus haut point. Vivement que cette longue journée se termine.

J'aimerais tellement pouvoir la cerner, mais j'en suis incapable. Je sais qu'elle m'aime, je n'ai aucun doute là-dessus. Ce que j'ignore en revanche, c'est pourquoi elle me repousse ainsi. A l'époque, elle était vierge et encore qu'une enfant vis-à-vis de l'amour. Mais aujourd'hui, je ne sais vraiment pas ce qui la freine...

Oui, elle m'en a voulu, que je ne revienne pas vers elle, aussi vite, qu'elle ne l'espérait. Mais j'ai cru que tout cela était derrière nous à la minute où nos deux corps n'ont reformé plus qu'un, lors de l'enterrement de vie des jeunes tourtereaux. Mais là encore, j'étais loin d'imaginer ce qui allait se passer. Pourquoi s'obstine t-elle à me fuir ?

J'aimerais qu'on se pose un peu et qu'on discute ensemble de ce qu'elle ressent, de ce qu'elle veut et dans qu'elle but ? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle préfère être avec lui, qu'avec moi, sachant pertinemment que l'amour qui nous unit est bien plus fort que ce qu'elle ressent pour cet autre gars.

Il est gentil, du moins, il en a l'air. Mais je ne sais pas, il ne m'inspire pas confiance. C'est peut-être la jalousie qui me fait éprouvé un tel sentiment. Car Vicente n'a rien trouvé le concernant, qui puisse me faire douter de ses intentions. Mais c'est plus fort que moi, je sens qu'il cache quelque chose.

Généralement, je suis doué pour cerner les gens, sauf avec Paloma et cet autre homme qui me l'a prise. A croire, que dès que ça me touche de près, je suis incapable de voir plus loin que le bout de mon nez.

— Ne compte pas sur moi pour t'aider à l'éliminer ! me surprend mon frère, en train de fusiller du regard l'homme de tous mes déboires. Alors c'est ici que tu te caches ?

— Pas vraiment, vu que tu m'as trouvé !

Pour une bonne cachette, on repassera ! Je me suis mis en retrait, aussi, dans l'espoir qu'on oublie que j'existe, le temps d'une petite heure. J'en ai plus que marre qu'on vienne m'aborder.

Pour les membres de ma famille, je devrais avoir honte de ne pas être encore marié à mon âge. Mon frère qui est plus jeune que moi en est déjà à son deuxième. Ça, par contre, ça ne les choque pas ? Non ! Je devrais prendre exemple sur lui, soit disant.

Pour les jeunes filles à marier, elles voudraient toutes, sans exception, me mettre la bague au doigt, même la plus jeune de mes cousines souhaiterait convoler avec moi. Elle n'a que dix-sept ans. C'est terrifiant !

Seule, la fille qui m'intéresse fait comme si je n'existais pas. C'est désespérant !

Quand à mes parents, ils veulent que je force Paloma à m'épouser. Pour eux, c'est plus qu'évident qu'on doit finir ensemble, vu qu'on est parents d'une petite fille. Et au sein des miens, un enfant ne sera jamais mieux qu'auprès de son véritable père et de sa véritable mère. C'est ainsi que toutes les générations des De Barosa pensent.

C'est pour cela que je crains d'avouer la vérité au sujet de Cristel à ma grand-mère. Elle ne comprendra jamais le fait que je n'ai pas voulu être présent auprès de mon bébé et le voir grandir durant ces toutes premières années. Elle va me renier, c'est sûr ! Comme cela a failli se passer lors de ma convalescence loin des miens. Aujourd'hui encore, elle m'en veut et me le fait bien savoir.

— Tu ne comptes rien faire pour la récupérer ? m'interroge mon frangin toute en pointant du regard la mère de mon enfant, qui se trouve un étage plus bas, toujours entourée de cet autre gars qui ne la lâche pas d'un centimètre.

— A moins que tu me dises pourquoi elle me fuit, je n'ai aucune chance ! Elle refuse de m'adresser la parole. Alors comment te dire...

D'ailleurs, je ne sais pas comment lui dire, que j'ai utilisé toutes mes ressources, et que cela n'a rien donné.

— Elle n'a pas besoin de parler pour écouter ce que tu as à lui dire.

Il est drôle ! Si c'était aussi simple, il y a longtemps que j'aurais réglé ce problème. A moins de l'enfermer dans un cachot, je ne vois pas comment lui faire entendre raison. Mais je refuse d'en arriver à cet extrême.

— Et comment je m'y prends ? Elle me fuit comme la peste, je l'interroge, peut-être à t-il la solution miracle après tout, on ne sait jamais, même si j'en doute réellement.

— Commence par t'adoucir. On te croirait en rogne contre la terre entière. Dois-je te rappeler que c'est le jour de mon mariage, et non un enterrement ? On devrait être, en bas, en train de danser et de s'amuser. Pas ici, à se lamenter sur tes problèmes de couple. Tu auras assez de temps pour ça, demain.

Le voici de nouveau marié. Il s'est uni en fin de matinée à la ravissante Luna. Une cérémonie simple et élégante dans le village natal de la mariée.

Si Paloma m'a jeté un bref coup d'œil en entrant dans l'église, elle n'a plus osé le faire depuis.

Après l'éternelle « oui, je le veux » et la myriade de photographies tirées à tous les gens présents, nous nous sommes rendus à l'immense salle de mariage, loué dans un charmant petit hôtel pour l'occasion, dans la ville d'à-côté, où nous attendait un énorme vin d'honneur, avant de passer à table deux heures plus tard, avec un service de compétition. Une entrée, deux plats de résistance et la farandole de desserts. Et pour terminer, dans quelques minutes maintenant, par la gigantesque pièce montée.

— Bien chef ! je me relie à lui, après tout, c'est sa journée, je lui dois bien ça. Retournons donc dans la cage aux fauves.

— Tu exagères !

— Parle pour toi ! Ils ne te veulent que du bien. Je ne peux pas en dire autant pour moi.

Il ne sait pas ce que c'est de tous les supporter. Ils me gavent avec leurs insinuations, leurs reproches, leurs avis sur ma triste vie, comme si leur opinion m'intéressait.

— Tout de suite les grands mots. Ne me dis pas que le grand Mathias De Barosa a peur de ces petites midinettes en longue robe de princesse et de ces vieilles dames en jupe courte. Qui l'aurait cru ? se moque t-il ouvertement de moi.

— Rigole ! On en reparlera, quand elles te demanderont, alors c'est pour quand le prochain ?

Les grands-mères pensent secrètement que mon frère va leur offrir une ribambelle d'enfants à cajoler, vu qu'elles ne peuvent pas compter sur moi, pour leur en procurer. Heureusement, qu'elles ne sont pas au courant pour Cristel, sinon je ne pourrais jamais sortir d'ici vivant.

— Jamais elles ne feront ça. Elles sont bien trop polies.

— Si tu le dis !

En ce qui me concerne, je me méfie plus des personnes d'un certain âge que les jeunes filles qui me courent après. Je l'aurais prévenu ! 




Publié le mercredi 19 mai 2021

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Et voilà, j'espère que ce début de chapitre vous a plu ?

On se retrouve samedi pour la suite.

J'espère que les petits extraits postés sur ce qui vous attend dans les prochains chapitres  sur mes réseaux sociaux vous ont plu ? (Allez les découvrir si ce n'est pas encore fait) 

À samedi. Bonne journée ! 

L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant