L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

13 (suite)

Après quelques secondes à les scruter, je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'ils sont là tous les deux, presque main dans la main. A croire qu'ils sont des amis de longue date. Mais je sais pertinemment que ce n'est pas le cas. Alors, pourquoi sont-ils ici à cette heure-ci devant ma porte, avec des sourires complètement niais ?

— On te réveille peut-être ? me sort Mathias qui me dévisage des pieds à la tête, avec une mine dubitative.

Zut ! Je ne suis pas vraiment en tenue pour accueillir qui que ce soit chez moi. Je suis en pyjama, comme tous les dimanches matins. Je prends seulement la peine de m'habiller ce jour-là, uniquement si je dois sortir pour une raison quelconque, sinon c'est journée détente. Et Pédro est parfaitement au courant.

Ils auraient pu prévenir qu'ils allaient se ramener en bande. Car je décèle, non très loin sur le trottoir, en face de ma maison, au moins deux autres hommes de dos, qui parlent avec mon garde du corps.

— Pas du tout ! je m'exclame ne voulant pas perdre la face.

Mais je dois avouer que je ne suis pas très à l'aise de me présenter à eux dans cet accoutrement. On a déjà vu mieux qu'un pyjama avec des licornes, comme vêtement de nuit, pour une femme de mon âge. Mais je n'ai pas pu résister à l'enfiler quand je l'ai découvert au fin fond d'un de mes tiroirs de commode de mon ancienne chambre d'adolescente, là, où dort, à présent, ma petite princesse.

— C'est dimanche ! intervient Pédro.

— Je vois ! C'est donc le jour du retour à l'enfance ? se moque De Barosa, ouvertement, de moi.

— En quelque sorte, oui ! je lui réponds tout en contenant mon envie de lui faire ravaler son sourire. Es-tu venu jusqu'ici pour ironiser sur mon allure, ou y a-t-il un motif plus important ? Et toi ? je m'adresse, un peu nerveuse, à mon compagnon maintenant. Il y a une grève générale à l'aéroport pour que tu sois encore dans ce pays ?

Je ne suis pas habituée à lier, en même temps, avec ces deux hommes, qui font désormais partis de ma vie, ainsi que de celle de ma fille. Je suis un peu, même beaucoup désarçonnée face à eux. Comment dois-je m'y prendre ?

Quand j'ai avoué à Pédro que j'avais fauté avec Mathias. Il s'est immédiatement comparé à lui, en se disant qu'il n'avait aucune chance face à ce prestigieux bonhomme. J'ai dû employer la méthode lourde, lui sortir tout ce qu'il avait de plus, mais surtout de bien mieux que Mathias, même si pour cela il m'a fallu un peu mentir, afin de le rassurer et le convaincre que De Barosa et moi, c'est du passé.

J'étais loin, il y a deux jours de ça, de me douter que j'allais devoir les affronter ensemble aussi vite. Et ils ont l'air, tous les deux, très impatients et prêts à en découdre. Quoique ? Pédro semble un peu perturbé par la situation, comme s'il ne voulait pas vraiment être là. Qu'est-ce que la personnalité la plus convoité de ce pays a dit ou fait pour que mon homme soit dans cet état de nerfs ? En y regardant de plus près, j'aperçois beaucoup de nervosité chez mon compagnon, ses mains ne cessent de se tripoter et il ne tient pas en place.

Qu'est-ce que je suis sensée faire avec ces deux individus ?

— On va tout t'expliquer ! prend Mathias la parole le premier. Si tu veux bien nous laisser entrer ?

— C'est très important ! annonce Pédro en me dévisageant avec une certaine inquiétude. Tu dois promettre de m'écouter, non, de nous écouter jusqu'au bout avant de t'emporter ?

C'est quoi cette histoire ? Je m'emporte si je veux, qui peut me l'interdire ? Personne. Et qu'est-ce que ces deux hommes ont à me dire qui puisse me faire sortir de mes gonds ?