L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

20 (suite)

J'étais sur le point d'ouvrir la porte de ma cabane, quand je me ravise. Je ne devrais pas la mettre devant le fait accompli. C'est le meilleur moyen de lui faire dire non, ou oui, mais pour de mauvaises raisons, et ce n'est pas ce que je veux. Elle va se braquer et ne va plus savoir quoi faire, pour finalement accepter ma demande à contre coeur. Je la connais, elle ne voudra jamais décevoir les gens qu'elle aime. Et je refuse qu'elle prenne une telle décision par dépit ou pour faire plaisir aux autres. Seul, son désir compte. Et je verrais bien à ses yeux, si nous sommes sur la même longueur d'onde.

C'est pour cela, que je décide finalement de faire ma demande loin de tous ces regards indiscrets que je perçois au loin dans l'allée que j'ai fait faire pour l'occasion à l'intérieur, de ma porte d'entrée à la baie vitrée qui nous donne une vue splendide sur le jardin joliment arboré. Cette même allée que j'espère frôler de mes pieds avec ma belle à mon bras.

Alors sans perdre mon temps, je m'agenouille devant elle, sous le porche, tout en lui tenant la main. Puis, après avoir respiré profondément au moins une dizaine de fois, je l'autorise à ouvrir ses paupières qu'elle fait cligner à plusieurs reprises avant de me fixer, d'un air surpris. Elle ne s'attendait pas à me voir dans cette situation, prêt à lui faire ma demande.

— Qu'est-ce que tu fais ? Tu te sens bien ? m'interroge t-elle inquiète.

Autant pour moi, elle ne se doute pas un instant de ce que je lui ai prévu. Elle croit que j'ai eu une déficience de mes membres, peut-être, car ce n'est pas la première fois que je me retrouve ainsi à ses pieds et dans un tel état. Et la dernière fois, cela remonte à moins de trois semaines et l'inquiétude que j'ai pu lire dans ses yeux est la même que maintenant. Il faut dire que je suis bien plus nerveux que je ne l'aurais imaginé et visiblement je ne parviens pas à le dissimuler.

— Je vais bien. Inutile de paniquée, je la rassure un peu, avant d'ancrer mon regard au sien.

Je suis sur le point de lui dévoiler le pourquoi de ma mise en scène, quand elle décide, une fois encore, de mettre mes plans aux oubliettes. Elle ne va évidemment pas me faciliter la tâche.

— Tu es certain que ça va ? Tu sembles tout de même pas très en forme.

Cela m'irrite plus que je ne l'aurais voulu, car je ne supporte pas qu'elle mette ma parole en doute ou qu'elle refuse de m'écouter. Je vais bien ! En quelle langue je vais devoir lui dire pour qu'elle comprenne ?

Mais avant de dire quoique ce soit, je préfère reprendre mon calme, et ensuite, je tente de lui faire entendre ce que j'ai à lui demander.

— Paloma ! Peux-tu, s'il te plait, me laisser parler ?

Je suis très fier de moi. Je ne me suis pas emporté. Je m'étonne moi-même.

Après quelques secondes, qui me semblent durer une éternité, elle hoche sa tête, n'osant manifestement plus prononcer un seul mot en ma direction. A croire que je lui fais peur tout d'un coup.

Mais je laisse mes craintes et les siennes au placard, et tente ma chance. C'est maintenant ou jamais.

— Mon ange, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée sur cette terre... Vivre sans toi, a été un enfer. Je ne veux plus ressentir cet énorme vide en moi quand tu n'es pas à mes côtés...

— Non ! Ce n'est pas possible ! sort-elle abasourdie.

Elle vient de comprendre ce qui se passe sous ses yeux. Je ne suis plus le seul à trembler. Dorénavant, nous sommes deux dans le même état. Je ne me démonte pas et poursuis, cherchant parfois mes mots. De tout façon je ne peux plus reculer.

— Je ne me vois pas me réveiller sans t'avoir à mes côtés, ni même m'endormir sans la chaleur de ton corps près du mien. Tu es ma belle et bonne étoile... Tu as toujours su quand apparaître dans ma vie, afin de me redonner l'envie de me battre... Je sais que je me répète, mais sois en certaine, tu es mon ange. Sans toi, je ne serais plus de ce monde. Tu m'as donné la force de lutter durant toutes ces années... Et avec toi près de moi, je sais que je n'ai plus rien à craindre de l'avenir, car désormais, on sera plus fort à deux.