𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑

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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
MARTYRS












             Point de sensation. Il lui sembla qu’elle avait connu cet état par le passé. En suspend dans les airs, pressée par un vide anormalement rempli, soustraite à a gravité. Point d’odeur. Point de paysage. Point de goût. Point de bruit. Le néant.

             Nulle part et partout à la fois.

Un souffle chaud. Pressé contre des lèvres tremblotantes. Une paroi rêche et rocheuse éraflant des omoplates malgré une veste en cuir épaisse. Une incommensurable haute température faisant craqueler les fibres de chair. Des hurlements. Le feu.

             Un passé.

— Merci d’être rentrée à la maison.

             Là, dans ses oreilles, une douce voix susurrait d’énigmatiques paroles. Le corps en suspens dans l’éternité, ses cheveux voletaient autour de son visage baigné dans le néant des âmes, un tourbillon de vide s’emparait de l’espace et la possédait. Plus rien n’avait de sens. Plus rien n’était.

             Point de nom. Point de paroles. Point d’identité. Point de souvenirs. Point de visage. Point de monde.

             Contingent. Tout était contingent. Aurait pu ne pas être. Et si rien n’avait été ? Pourquoi penser que tout était lorsque le néant, dense autour d’elle, se pressait si fortement sur son corps qui, peut-être, n’était qu’une illusion ?

— Inutile de te rappeler ta prédisposition à nier la réalité.

             Et pourtant, prisonnière d’un vide rempli, étreinte dans des bras qui n’étaient pas, immergée dans le néant, abandonnée dans ce qui n’existait plus, il lui semblait encore atteindre quelque chose. Oui. Là. Cachée dans la pénombre. Elle avait survécu aux ravages d’un choix qui semblait pourtant si simple.

             Cette voix.

— Tu n’as pas à me remercier pour quelque chose de normal.

             Elle était la chaleur dans ce vide sans température, les tremblements de son corps devenu inerte, la gravité d’un néant insipide, le murmure d’un monde où le silence régnait. Elle était tout. Qu’importe les vies, les réalités et même les mondes.

             Elle était ce chant que nul ne pouvait oublier.

— Tu peux t’en aller si tu as trop peur.

𝐋𝐀 𝐕𝐎𝐈𝐗 𝐃𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐘𝐑𝐒 (livai X reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant