𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓

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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
MARTYRS













             Debout au sommet du mur Sina, le caporal Ackerman promenait ses yeux d’acier sur l’horizon, sentant ses entrailles se tordre en lui. Statique, il ignorait délibérément les soldats s’afférant autour de lui, tentant de soigner les graves blessés qu’on leur amenait ou de comprendre ce qu’il s’était passé.

             Peut-être une heure auparavant, lui et son escouade — Erd, Auruo, Gunther, Petra et Eren — avaient atteint une espèce de manoir délabré assiégé par les titans. Le jour commençait alors à peine à se lever, laissant voir l’escouade d’Edward éreintée d’avoir combattue face à cette horde de bête et prête à se donner en pâture à leurs gueules, leurs bouteilles vidées, leurs grappins mutilés et leurs lames émoussées.

             Au milieu d’une tour effondrée, profondément entaillée et couverte de son propre sang, une femme se tenait alors. Allongée sur les pierres, ses tâches de rousseurs disparaissant sous de larges hématomes et sa crinière noire de jais coagulant sous son hémoglobine, elle ouvrait à peine les yeux.

             Tout autour d’elle, des titans se tenaient. Certains tendaient leurs mains vers un Jean inconscient et couvert de sang, une Christa tremblante et peinant à bouger ou encore un Edward coincé sous des décombres, d’autres avançaient vers elle. Ymir. Une amie d’Emeraude. Au même titre que le restant de cette escouade.

             S’efforçant de ne pas s’alarmer en constatant l’absence de la jeune femme, le noiraud avait saisie ses sabres et, ordonnant à ses hommes de l’imiter, s’était élancé à la nuque des monstres, prenant la relève de l’escouade les ayant déjà affrontés. Et, tandis que tous tombaient sous leurs lames, que le corps secoué de spasmes de Conny se détendait, que les doigts tremblants et couverts de sang de Sacha laissaient tombés leurs pommeaux, que Reiner et Marcel se précipitaient pour aider Mikasa, gisante et inconsciente sous les décombres aux côtés d’Edward, Levi les avait vu.

             Eparpillés parmi les morceaux ravagés du château, eux. La figure stricte de Nanaba, plantée au bout d’un buste détaché de ses jambes, les yeux écarquillés et vides de forme de vie de Gelgar fixant le ciel, la terreur déformant les traits du visage mort d’Henning, la larme brillant encore sur la joue de Line, le corps démembré et quasiment méconnaissable de Thomas. L’escouade Mike. Réduite à l’état de souvenir.

             Devenus, en à peine une nuit, des martyrs.

             Et maintenant, Levi se tenait là, au sommet de ce mur. Les yeux rivés sur l’horizon, les blasons des bataillons que les membres cette escouade avaient porté sur leur cape et qu’il avait arraché de leur informe dans sa poche, il ne pouvait se détacher des vastes plaines s’étendant au loin. Trop de choses étaient arrivées cette nuit. Et, qu’importe leurs disputes, le mois passé sans s’adresser la parole, aujourd’hui, pas une seule partie de lui n’espérait pas qu’elle revienne.

𝐋𝐀 𝐕𝐎𝐈𝐗 𝐃𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐘𝐑𝐒 (livai X reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant