Your Ocean Eyes [Tome 2]

Chapitre 58 : Suite du flash back

Point de vue de Billie

Cela fait 2 semaines que Clara a fait sa fausse couche. J'ai pas avalé la nouvelle. Je lui en veux. Beaucoup. Je le voulais absolument ce bébé. Je voulais être à nouveau mère. Et Clara a tout gâcher en perdant ce bébé.

Il est 14 heures 00. Je suis chez mes parents. Clara et les enfants sont aussi là. Actuellement, je suis assise dans le canapé. Clara est en train de coucher les enfants pour la sieste. Je n'avais pas le cœur à le faire.

- Billie... Faut qu'on te parle ta mère et moi ; me dit mon père.

- Qu'est - ce qu'il y a ? soupire je.

- T'es dure avec Clara. Trop dure.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que c'est vrai. Depuis qu'elle a fait sa fausse couche, tu lui parles presque plus. Dès que tu lui adresse la parole, tu lui parles mal. Tu ne l'aides plus. Tu la délaisses. Tu délaisses Sasha, Elliott et Céleste aussi ; annonce ma mère.

- Mais j'ai mal. J'ai envie d'être à nouveau mère. Je voulais ce bébé. J'en veux à Clara d'avoir fait cette putain de fausse couche.

- Billie. Je pense que tu n'agis pas correctement avec Clara. Ce n'est pas de sa faute si elle a fait une fausse couche. Tu n'as pas à lui en vouloir et à t'acharner sur elle pour ça. Clara se sent suffisamment mal d'avoir perdu le bébé ; reprend ma mère.

- Tu sais, ce n'est ni de sa faute, ni de la tienne. Clara a fait une fausse couche et c'est comme ça. Personne n'y peut rien. Alors au lieu de t'apitoyer sur votre sort, soutient Clara. Montres lui que tu es avec elle. Et dis lui si toi aussi tu ne vas pas bien. Mais en lui parlant calmement et correctement ; continue mon père.

Point de vue de Clara

Je retourne dans le salon. Je vais m'asseoir à côté de Billie. Celle - ci me regarde. Pour la première fois en deux semaines, le regard de Billie n'est pas rempli de haine et de colère. Il est plutôt rempli d'excuses. Je pose ma main sur la joue de ma femme et viens l'embrasser. Après le baiser, nous nous regardons.

- Désolée pour ces deux semaines. J'ai merdé ; s'excuse Billie.

- Sois là pour moi, maintenant. Parce que moi, je serais là pour toi. Et aussi parce que j'ai besoin de toi, de savoir que tu es là quoi qu'il arrive.

- Et je suis là pour toi quoi qu'il arrive. J'te l'jure.

Je pose ma main sur la joue de Billie et l'embrasse de nouveau. Billie finit par se blottir dans mes bras. Elle ressert son étreinte autour de moi. Je passe ma main dans ses cheveux. Mon regard croise celui de Maggie. Elle est inquiète.

- Oui ? demande je.

- Soyez là l'une pour l'autre. Vous allez en avoir besoin ; nous dit Maggie.

Je sens Billie se mettre à trembler dans mes bras. Elle se défait de mon emprise et se lève. Elle part de la pièce. Je la rattrape. Billie pleure. Je la prends dans mes bras. Je la serre contre moi. Je la laisse pleurer dans mes bras. Je la calme comme je peux.

- Hey... Ça va aller... On va y arriver... On va surmonter cette épreuve... On est des guerrières... On arrive toujours à tout faire ensemble, pas vrai ?

Billie acquiesce.

- J'te jure que j'ai rien fait pour le perdre. J'voulais vraiment l'avoir ce petit bébé ; dis je.

- Alors comment ça se fait que tu aie fait une fausse couche ?

- La gynéco m'a dit que s'était très certainement à cause d'une anomalie génétique du fœtus. Elle m'a aussi dit qu'elle n'avait pas pu prévenir cette fausse couche parce qu'elle était génétique.

- Et tu dis que ce n'est pas de ta faute ? me demande Billie en me repoussant violement.

J'attrape le bras de Billie et la tire contre moi.

- J'ai pas fini. La gynéco a dit que ce n'était pas de mon côté mais du côté du donneur que ça a merdé. C'est les gênes du donneur qui ont fait que j'ai eu la fausse couche. La gynéco m'a dit que si c'était de ma faute, Céleste, Sasha et Elliott ne seraient pas là. Parce qu'il y a plus de chances de faire une fausse couche lorsque la grossesse est multiple. Les enfants sont là et ils sont en pleine forme ; termine je.

Billie me regarde. Je vois bien qu'elle a beaucoup de mal à me croire.

- Tu m'fais chier Billie. Vraiment. Comment ça s'fait qu'après toutes ces années tu ne me crois toujours pas ?

Billie ne me répond pas.

- T'sais quoi ? J'me tire. Occupes toi des enfants. Reviens vers moi quand t'auras décidé de me croire. Parce qu'honnêtement, je pense que ce n'est pas normal de ne pas se faire confiance quand on est marié. Moi j'te fais totalement confiance. Mais apparemment toi non.

Je lâche Billie et commence à partir. Mais Billie me rattrape.

- J't'en supplie Clara ne me laisses pas tomber.

- Mais Billie... Ca fait 2 semaines que tu me parles mal et que tu m'en veux d'avoir fait une fausse couche. Aujourd'hui je te dis ce que la gynéco m'a dit et toi tu continue à tout me mettre sur le dos. Pourquoi tu fais ça ?

- Parce que c'est dur. J'arrive pas à gérer. Je sais pas gérer.

- Je sais que c'est dur. Mais c'est pas en agissant comme tu agis qu'on va s'en sortir. On doit traverser cette épreuve ensemble et être soudée. Alors pitié, arrêtes de t'en prendre à moi comme ça. Parce que c'est invivable et qu'en plus d'avoir perdu un bébé, j'ai l'impression de perdre ma femme.

J'essuie mes larmes et pars dans l'entrée. J'enfile mes baskets et mets ma veste. Je retourne dans le salon.

- Euh... J'ai besoin d'aller faire un tour à pieds. Je sais pas si je reviens ici après ou si je rentre directement. Les enfants dorment. Je vous les laisse. Et Billie reste ici aussi. Merci pour le délicieux repas. Et merci d'avoir parlé à Billie. Même si je crois que ça ne va pas changer grand chose entre nous ; dis je.

- Vous allez vous en sortir. Vous vous en sortez toujours ; me rassure Maggie en me prenant dans ses bras.

Ma belle mère me fait un bisou sur la tête et me lâche. Je fais la bise à Patrick, récupère mon portable ainsi que mes clés et sors de la maison des O'Connell. Je marche dans Los Angeles. Je ne sais pas combien de temps. Mais quand je rentre, Billie se jette dans mes bras.

- J'ai eu peur que tu ne rentre pas ; souffle Billie.

- Je suis là. T'inquiète pas.

- Je suis désolée pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. Je ne pensais pas ce que j'ai dis.

Je viens l'embrasser tendrement.

- Je referais ce qu'il faut pour qu'on soit de nouveau mère. Et ça marchera. J'te jure.

Billie met son visage dans mon cou. Elle y dépose tout un tas de baiser.