PROFESSOR ACKERMAN

42: Provocation

___Ça vous intéresse de savoir comment tout ça s'est produit non ?

Les regards dubitatifs des trois adultes dans la salles semblaient m'encourager pour continuer.

___Il se trouve qu'il s'est passé presque la même chose que la dernière fois. A la différence que cette fois-ci, c'était Eren qui était visé.

Même sans les regarder, je pouvais très bien sentir que le groupe de pimbêches commençait à trépigner dans mon dos. Je me résignai donc à me tourner vers elles pour leur lancer mon plus grand regard noir, mais je me ravisai par pur respect pour l'image que je m'efforçai de renvoyer aux autres.

___Lucie parlais de porter plainte contre l'établissement et nos deux familles pour violences non sanctionnées. Quant à nous, nos familles pourront tout aussi bien porter plainte contre son père pour lui avoir divulguer l'état de mon père, donc ignorer le secret médical. Mais aussi pour sa mère qui lui a partagé des informations censées être privées concernant les parents d'Eren en tant qu'avocate.

Le directeur croisa ses deux bras devant sa poitrine. Je me tournai donc vers la fameuse blonde, croisant à mon tour les miens au-dessus de ma poitrine.

___Je me demande ce qui est le plus impactant. Etant donné que c'est en te vantant de ces connaissances que tu as provoqué ces deux bagarres.

Comme je m'en doutais, celle-ci resta bouche-bée. Je sentis Eren se saisir, presque timidement, mon avant bras gauche. Cela me permis de me concentrer à nouveau sur l'intention que m'accordait à présent monsieur Smith.

___Je vous laisse délibérer, j'ai finis. Lui dis-je simplement sans perdre mon ton affirmé.

Ce dernier laissa un lourd soupir pensif franchir ses lèvres. Il posa ses deux mains sur son bureau et se saisit d'un stylos qu'il commença à tourner dans tous les sens entre ses doigts de sa mains gauche.

___Il est vrai que devant la justice, les plaintes contre non tenue de secrets professionnels seront plus légitimes que les vôtres mademoiselle Park. Vos parents risqueront de perdre leur image. Expliqua-t-il honnêtement à celle-ci dans un air sérieux.

Personne n'osait parler. Les filles encore moins. Quant à Livaï et Petra, ils n'avaient pas encore prononcé un seul mot depuis leur venue dans le bureau.

___Bon, le silence a l'air de parler de lui-même, conclut le directeur en croisant ses doigts sur son bureau.

Il redressa légèrement son dos, le faisant plus imposant. Il excisa un léger sourire en coin et reprit la parole.

___Je pense qu'on n'en a finis pour aujourd'hui. Je compte sur vous tous pour faire preuve de maturité, surtout vous mademoiselle Lucie. Il se tourna vers les deux qu'on n'avait pas entendu encore. Monsieur ackerman, je compte sur vous pour garder un oeil sur eux.

___J'en prendrais compte, lui répondit-il simplement.

Eren et moi étions les deux premiers à sortir, en réalité je nous avais pressé le pas pour éviter une sorte de confrontation avec les deux plus vieux.

On fut vite rattrapé par le groupe de filles qui ne nous adressa même pas un seul regard et se contenta d'avancer comme une unité militaire d'un pas décidé.

-Bon Eren, des explications s'imposent tu ne penses pas ? Je fis volte-face vers mon meilleur ami qui affichait déjà une mine coupable.

Au même moment, je pus apercevoir Livaï et Petra sortir du bureau du directeur. Le regard du ténébreux vint s'ancrer dans le miens mais je me décidai à mettre fin à ce nouveau contact au bout de quelques secondes, reportant mon attention sur les yeux émeraudes d'Eren.

-Désolé, je sais que j'aurais du t'en parler... Il leva sa main droite vers sa nuque pour la gratter nerveusement comme il en avait l'habitude lorsqu'il se sentait coupable.

-Tu sais très bien que je suis toute ouïe, que ce soit à huit heure du matin ou même minuit passé pour toi ? Je t'ai donné l'impression de ne plus faire attention à ce que tu ressentais ? Je... Je t'ai parus-

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il m'attira presque violemment dans ses bras.

-Non, ne t'inquiète pas. Je sais que tu seras toujours là pour moi et prête à m'écouter quelque soit le moment... Me répondit-il entre plusieurs reniflements.

Je passai mes mains sur son dos pour lui apporter la seule marque de réconfort que je pouvais dans cette situation. Il avait dû vraiment se sentir seul...

-Ça va ici ?

Notre câlin fut interrompu par la voix de la rousse accompagnée du noiraud que je continuai d'ignorer. Son cas n'était absolument pas ma priorité. Tout ce qui importait à présent était l'état de mon meilleur ami que j'avais clairement délaissé dans le moment où il avait le plus besoin de mon soutient.

-Oui. Lui répondis-je froidement tandis qu'Eren mit fin à notre étreinte.

Ses yeux étaient légèrement rougis ce qui mettait encore plus en valeur la couleur de ses iris. Il se mit ensuite à ma droite face aux deux plus âgés.

-Vous êtes sûre ? Renchérit cette dernière avec un sourire qui semblait forcé.

-Totalement sûre. Et maintenant que vous avez eu ce que vous voulez, je vous prierez de nous laisser. Je m'approchai d'elle tout en croisant mes bras sur ma poitrine.

-Et bien... Je suis surprise de voir une telle animosité en toi. Remarqua-t-elle en ricanant.

Ses yeux défiaient clairement les miens. Je ne savais d'ailleurs pas comment réagir, en effet, moi non plus je ne savais pas d'où venait cette prise de courage. Mais bon, c'était bien le cadet de mes soucis.

-Tu as perdu ta langue ? Reprit-elle comme si elle attendait une certaine réaction de ma part.

J'allai réagir mais Livaï s'approcha subitement de moi pour poser sa main sur mon épaule droite. Une nouvelle fois, je plantai mes iris dans les siens. Son regard et sa mâchoire contractée m'incitaient clairement à raviser mes pulsions ce qui n'eut comme simple résultat de faire monter la rage en moi.

Je repoussai violemment sa main d'un geste bref puis reportai mon attention sur l'expression moqueuse de la petite rousse qui se dressai devant moi.

-Ecoute, apparemment, pour des raisons que j'ignore Livaï a finalement préféré revenir vers toi. T'as eu ce que tu voulais non ? Alors maintenant laisse nous et profite de monsieur lunatique.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre, me tournai pris le bras de mon meilleur ami et nous fit partir dans la direction inverse.

-Ça va ? Me demanda ce dernier qui marchait maintenant à la même vitesse que moi.

-Ne t'avise pas de changer de sujet. On retourne en cours et ce soir tu viens à la maison, je te préviens tu ne vas pas éviter cette discussion.

-Je savais bien que tu n'allais pas lâcher le morceau. Il se mit à rire légèrement voir même presque nerveusement.

Décidément chaque jour allait représenter une nouvelle chose à surmonter. Je ne savais d'ailleurs toujours pas comment je comptais régler la situation avec Livaï et Petra.

Ce qui était pour le coup sûre, c'était que mon quotidien n'allait plus être de tout repos. A croire que je ne saurais jamais tranquille. Mais bon, à force on s'y habitue.

Du moins c'était ce que je me répétais pour tenter de me convaincre.