PROFESSOR ACKERMAN

65: Avancement

-D'ailleurs j'aimerais profiter de ce repas pour vous annoncer quelque chose ! Lança soudainement Hanji pendant que nous mangions calmement -pour une fois-.

Toute notre attention à tous les trois se concentra sur elle. Elle posa sa fourchette et redressa ses lunettes sur son nez de façon à être plus sérieuse.

-Je voulais vous parler d'un projet pour lequel j'économise depuis deux ou trois ans, je ne sais plus vraiment... Continua-t-elle avec un air réfléchis collé au visage.

Je ne savais pas vraiment ce qu'elle allait nous annoncer, mais la connaissant, le projet en lui même devait sûrement vendre du rêve. Du moins, c'était ce que je pensais par instinct.

-Bah accouche ! S'impatienta Eren qui trépignait littéralement d'impatience.

-Je veux ouvrir mon propre café ! Nous déclara-t-elle de but en blanc.

Il était vrai que ça collait avec ses passions et ce qu'elle semblait aimer le plus faire.

-Mais c'est trop bien ! S'exclama joyeusement mon meilleur ami en lâchant ses couverts.

-Tu sais déjà où tu vas t'installer ? Continuai-je aussi curieuse que lui.

Elle laissa échapper un franc rire de se lèvres.

-Non mais j'épluche les annonces internet. Si possible j'aimerais m'installer près d'ici. Ce serait dommage de quitter un endroit aussi bien !

-Je jure sur ma vie que si t'as besoin de serveurs on est là ! Déclara hâtivement Eren en s'agitant une fois de plus dans tous les sens.

Ma mère quant à elle restait silencieuse. Elle semblait aussi heureuse mais devait sûrement réprimer toutes ses questions. La connaissant, ça devait sûrement être ça.

-Il faudrait d'abord que je trouve quelqu'un qui veuille bien me louer ou me vendre une salle pour.

Nous hochions de la tête énergiquement.

-Maintenant qu'on sait, t'as intérêt à nous mettre au courant ! Annonçai-je un grand sourire aux lèvres.

-Oui je me doute bien. De toute manière je pourrais en parler pendant des heures ! C'est mon projet de vie après tout ! Ria-t-elle joyeusement.

Il était vrai que ce n'était pas étonnant venant d'elle. Et puis elle faisait les thés et les cafés comme personne, donc s'il y avait bien quelqu'un qu'on ne pouvait pas blâmer pour avoir ce genre de projet, c'était bien elle. 

On finit donc la soirée en parlant de cette révélation. Nous étions aussi excité et impatient qu'elle. En même temps, elle savait parfaitement transmettre son énergie débordante, et l'une des facettes que j'aimais le plus chez elle.

Elle était d'ailleurs repartie dans les alentours de minuit tellement nous avions parlé. Après son départ, nous n'avions pas beaucoup tergiversé et étions allé directement nous couché. Tout ces événements nous avaient clairement épuisé.

La semaine qui passa ensuite fut assez compliquée en soit. On était officiellement au fond avec Eren en cours de français et je me retrouvais souvent à dormir pendant ceux-ci. J'avais même séché le cours du vendredi en prétextant un mal de ventre.

Livaï avait été froid et semblait regorger d'inspiration en terme de renvoie. En tout j'avais dû y aller au moins trois fois si ce n'était pas plus. Et on voyait clairement que le directeur commençait à perdre patience. J'allais d'ailleurs probablement devoir me préparer à un renvoie temporaire.

Mais qu'est-ce que j'y pouvais ? Quand je ne faisais rien en classe je me faisais réprimander, quand j'étais turbulente je l'étais aussi donc bon, qu'elle différence au final ? S'il était de mauvaise foi je n'y pouvais absolument rien. Surtout qu'il semblait vraiment décidé à me mener la vie dure.

Eren quant à lui, s'était souvent retrouvé dans le même cas que moi. Cependant il était resté sur place le vendredi après-midi. On voulait voir si même lorsque je n'étais pas là il prenait mais, comme on s'y attendait rien. Il ne l'avait pas envoyé chez monsieur Smith, ni réprimandé de tout le cours. J'étais donc bien « le » problème du noiraud.

Et même en sachant ça, je m'étais décidé à passer la nouvelle semaine qui débutait bien tranquillement assise, à ma place habituelle, à ses cours de français. Tant pis si je me faisais renvoyé. Au moins ça m'évitera d'avoir à inventer des excuses lorsque j'aurais l'envie de sécher ses cours. 

-Prête pour les deux heures de la mort ? Me demanda mon meilleur ami tandis que nous nous installions à nos place.

-Oh tu sais ça risque d'être plus court pour nous. Ris-je sarcastiquement.

En même temps il ne pouvait pas vraiment me contredire car il savait très bien que c'était vrai.

Livaï s'installa à son bureau sans m'adresser un seul regard. J'en présumais donc que nous allions très sûrement revivre la même chose que la semaine précédente.

L'appelle finie, il se leva et se tint devant nous tous sur l'estrade. Cette fois il n'avait pas de craie ou de règle dans les mains. J'en venais donc à craindre une nouvelle idée de sa part dans le même style que l'interprétation de la scène de théâtre de la dernière fois.

-Simon, Ryuu vous venez avec moi. Nous déclara-t-il simplement avec le regard fixe et presque immobile.

Je me tournai vers Eren sans savoir à quoi tout ça allait nous mener.

-J'ai fais une connerie ? Il a dit quelque chose au dernier cours ? Lui demandai-je en commençant à paniquer.

-Je sais pas mais ils s'étaient parlé en fin de cours il me semble... Remarqua-t-il en haussant ses épaules.

Je me levai sans trop savoir dans quoi j'allai encore aller. Les deux garçons m'attendaient au pas de la porte d'entrée de la classe.

-Je vous laisse vous occuper, ça ne sera pas long. Averti le noiraud avant de l'ouvrir et de nous inciter à sortir avant de la refermer.

Je m'attendais à ce qu'ils s'arrêtent ici, sûrement pour me parler de ma conduite ou d'une connerie que Simon aurait cafté à mon égard, mais non, ils prirent un chemin que je ne connaissais malheureusement que trop bien...

Encore le bureau du directeur... Comme quoi j'avais raison, le cours pour moi n'avait pas duré si longtemps que ça. J'étais à mon record de temps de renvoie...

Enfin bon, je ne savais pas vraiment si je devais en être fière ou au contraire honteuse.

Une fois devant la porte en bois blanc, que je commençai à connaitre en détail avec toutes ses petites rayures et imperfections, Livaï frappa quelques coups à celle-ci avant qu'on n'entende un « entrez ».

Bon j'allai enfin savoir ce que j'avais fais et à quelle sauce j'allai être déchiqueté.