PROFESSOR ACKERMAN

78: Le retour de la gifle

-Bordel de merde ! M'exclamai-je à demi voix en faisant couler l'eau sur mes mains.

Je savais qu'il ne semblait plus avoir aucun scrupule à me mener la vie dure, cependant là il avait bel et bien appuyé sur un point sensible.

Et tout ça juste à cause de cette fille qui était ressorti de nulle part du jour au lendemain. Et ça, ça avait le don de me mettre hors de moi. Tout ça pour elle.

Surtout que c'était toujours quand je pensais en avoir fini avec tout ça, avec lui, qu'il revenait à l'affut comme s'il l'avait pressenti instinctivement.

Cependant, je ne pouvais et ne pourrais pas toujours m'enfuir. Il en était hors de questions qu'ils croient pouvoir avoir autant d'effet sur moi.

Bien motivée à y retourner, en espérant que le temps passe plus vite cette fois, je passai mes mains sous le séchoir puis reparti d'un pas décidé vers la salle. Pourtant, je n'eus même pas le temps de faire un pas de plus après avoir refermé la porte des toilettes derrière moi que je fis face au noiraud qui semblait avoir attendu devant depuis mon arrivée.

Je tentai de passer tout en l'ignorant, mais visiblement il en avait décidé autrement.

-Lâche-moi, je n'ai rien à te dire. Déclarai-je sèchement en essayant de lui faire perdre son emprise sur mon bras.

Sans même me répondre, il me poussa contre le mur à sa droite avant d'enfin me lâcher.

-Je peux savoir ce que tu veux ? Continuai-je, toujours sur le même ton.

Son regard ne vacilla pas. Il ne bougea pas d'un pouce et semblait décidé à rester dans cette position. Ce qui ne m'allait absolument pas.

-Hé ! J'ai pas tout ton temps.

Comme s'il venait d'émerger de ses pensées, il se redressa nettement, sans pour autant me libérer de son emprise.

Je lui adressai mon regard le plus consterné. Après m'avoir fait toutes les crasses possibles et imaginable, il venait m'embêter ? Mais pour qui se prenait-il ?

-Tu sais, c'est pas parce que tu as a l'impression que je suis contre toi que c'est le cas.

-Tu veux rire j'espère ? T'as peux être besoin que je rafraichisse ta mémoire de poisson rouge ? Commençais-je à m'énerver.

Il soupira avant de reprendre :

-Petra est quelqu'un qui est toujours prêt à n'importe quoi pour arriver à ses fins. Et tu ne veux clairement pas avoir affaire à elle.

-Ne change pas de sujet !

-J'ai fais ce que j'avais à faire.

Ce qu'il avait à faire ? Il avait décidément choisi de me prendre pour une cruche jusqu'à la fin.

Je le repoussai brutalement, de toute mes forces, pour regagner un semblant d'espace personnel.

-Ne vas pas te trouver des excuses aussi ridicules. Tu as fais un choix, maintenant assume-le.

J'allai repartir, mais étant donné que visiblement les choses avec lui n'étaient jamais simple, il me retint et me fis revenir juste devant lui.

-Ecoute, j'aimerais que ça s'arrange, crois moi, mais vraiment, tu ne connais pas Petra ! Et crois moi, tu ne le veux pas.

Alors c'était comme ça qu'il avait prévu de se défendre ?

-Tu m'as prise pour qui ? Tu penses vraiment qu'en mettant tout tes actes sur son dos ça va me faire passer l'éponge ? Tu penses vraiment que je suis aussi crédule que ça ? Bon sang mais Livaï écoute toi un peu !

Je m'efforçai de garder un timbre de voix assez faible pour ne pas la faire résonner dans toute la salle commune, cependant ça commençait à devenir de plus en plus compliqué. Il avait le don de me mettre hors de moi en même pas quelques secondes.

-Toi écoute toi ! Tu nies en vrac toutes les explications que je te donne ! Comment veux-tu qu'on règle les choses si tu ne me laisse même pas le temps de tout raconter ? Me demanda-t-il d'un air de reproche.

-Alors là, je t'interdis de te faire passer pour la victime ! Et je te rappelle que jusqu'ici, la seule personne qui m'a donné une raison plus ou mois valable dans cette putain d'histoire c'est ta fameuse Petra !

Son regard se fit directement plus sombre. En même temps, il ne pouvait plus vraiment argumenter car il savait aussi bien que moi que j'avais raison.

Je le repoussai une nouvelle fois sans pour autant me rediriger directement vers la salle commune.

-Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Me demanda-t-il comme si c'était à moi de régler tout ce bordel.

Je pris un peu de temps afin de réfléchir à mes mots.

Il était vraiment sérieux ? Il me demandait ça à moi ? Après tout ce qu'il avait pu faire jusqu'ici ?

C'était le mot de trop et j'entrepris ce qui me démangeais de faire depuis déjà plusieurs jours.

Je lui envoyai, pour une seconde fois depuis que l'on se connaissait, le revers de ma main en plein visage. Avec le peu d'élan que j'avais pu prendre dû au petit espace qui m'étais offert  entre le mur et lui.

Trop énervée, je ne fis même pas attention à sa réaction, et lui déballais les derniers mots qui me passaient par la tête.

-Je te propose de réparer toutes tes conneries et ensuite on en reparlera. Lui fis-je avant de cette fois, retourner pour de bon à ma table devant Eren qui semblait contenir sa colère comme il le pouvait. Preuve que Petra n'était pas restée inactive même durant notre absence.