57: Simon

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-En fait il avait tout prévu... Souffla d'énervement Eren qui semblait aussi joyeux que moi par rapport à cette nouvelle.

-J'espère au moins que ça tiendras seulement sur ce cours...

Tandis qu'on ruminait comme pas possible en fond de classe, le noiraud fini enfin par avoir noté tous les binômes pour le théâtre.

-Monsieur les binômes ne seront valides que pour ce cours ? Demanda une nouvelle fois Simon.

S'il y avait bien un moment ou j'aimais qu'il soit là, c'était celui-ci. Pour une fois qu'il posait une question utile.

-Je verrais, mais normalement oui. Déclara-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Il avait clairement prévu son coup. J'en avais malheureusement la preuve, mais je trouvai que c'était vraiment petit de sa part.

A contre coeur, j'allai rejoindre Lucie qui m'attendait à sa place. Déjà que ça me saoulait de devoir me déplacer moi-même, il fallait en plus que ce soit pour me mettre avec elle.

-La première rangée vous ferez l'extrait de la pièce du Malade Imaginaire à la page soixante de votre livre, celle du milieu vous ferais celle de la page 50 sur les fourberies de Scapin puis celle de gauche sur Un fil à la patte de la page 36. Nous annonça le noiraud qui semblait plutôt fière de son coup.

Je m'installai au même moment à droite de la nunuche. Et nous étions donc sur le Fil à la patte.

-Bon, j'espère que tu sais lire correctement. Me lança déjà froidement Lucie qui ouvrait par la même occasion son livre sans m'adresser aucun regard.

-Et moi que tu sais voler sans aile.

Elle se tourna directement vers moi avec une pointe d'inquiétude qu'elle tentait sûrement de masquer à travers son regard.

-Tu ne me fais pas peur. Et on est en classe. Me lança-t-elle sûre d'elle.

-Tu ne me fais pas peur non plus. Et en classe ou non, ça m'empêchera rien. Lui répondis-je en sortant mon livre à mon tour de mon sac.

-Commence pas à faire la fille forte devant moi. Là c'est toi et moi chéri, y a pas ton petit Eren pour te protéger.

Au final, comprenais totalement le choix de Livaï. J'allais avoir beaucoup de mal à me maîtriser et il le savait pertinemment.

-Ouais il sera pas là pour m'arrêter quand j'arracherais tes yeux de ta tronche de pot de peinture.

-Essaie seulement et on verra qui y perdra le plus dans cette affaire.

Il était vrai que je me voyais mal vraiment le faire, cependant, une gifle pouvait tout de même très rapidement partir sans crier garde si elle continuait de me provoquer de la sorte.

Pour tenter de me calmer un minimum, je cherchai du regard mon meilleur ami que je trouvai sans trop de difficulté. A le voir je pus constater que lui aussi, malgré le fait que nous étions comme ça depuis seulement dix bonnes minutes, semblait avoir déjà beaucoup de mal à se contenir.

-Bon je peux savoir ce que tu fous ? Je te rappelle qu'on doit s'entrainer ! M'interpella la blonde avec ce même ton que je ne supportais définitivement de moins en moins.

-Oh la barbie tu vas te calmer tout de suite avec tes grands airs et avant de me faire des reproches faudrait peut-être déterminer qui fait quel rôle.

-Je ne vois même pas pourquoi tu pauses la question, je fais Lucette et toi Bois-d'Enghien ! Me répondit-elle comme si c'était une évidence en ajustant son manuel devant elle.

-Bein tiens, pourquoi je ne suis même pas étonné ? Fis-je sarcastiquement pour lui montrer mon ennuis.

-Bon ferme-là et on y va !

Elle avait bien de la chance que je sois forcée de me contenir pour gagner contre le noiraud. Autrement je lui aurais déjà foutu mon livre dans la tête. Et dieu seul savait à quel point j'en mourrais d'envie. Enfin, je ne pensais pas qu'il soit le seul au courant, vu comment Livaï m'observait de son bureau, il avait l'air d'attendre avec impatience le moment où j'allais exploser et où il allait pouvoir me sanctionner.

Mais dommage pour lui car je ne lui ferais pas ce plaisir. Quarante minutes c'était rapide non ?

-Sur ma vie que la prochaine fois que tu me donnes un ordre je t'enfonce dans le mur !

Je fus coupé dans mes pensées par mon meilleur ami qui venait de crier dans toute la classe sur Simon. Visiblement lui n'avait pas réussi à tenir...

-Eren continue comme ça et je te colle après les cours ! Pris soudainement la parole le noiraud qui devait jubiler intérieurement de nous voir perdre patience aussi facilement.

-Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Vous saviez qu'on ne se supporte pas et vous avez fait exprès de nous mettre ensemble, alors ne faites pas l'étonné ! Gueula-t-il visiblement à bout.

-Eren ! Essayai-je de l'interpeller pour le calmer mais il se tourna vers moi en levant le pouce en l'air pour me montrer que ça irait.

-Bon, tu as l'air de la vouloir cette heure de colle... Continua Livaï qui attendait sûrement que j'intervienne.

Eren me fit aussitôt un signe de me raviser puis renchérit qu'il n'avait rien à faire de toute manière.

-Bon, tu resteras alors pour nettoyer les classes. Finit par conclure le noiraud. Simon, étant donné que ton binôme n'a pas l'air en condition pour travailler, vas rejoindre Lucie et Ryuu. Vous ferez l'extrait de la page suivante avec Lucette, Bois-d'Enghien et Marcelline.

Il n'avait pas osé ?

Si, il avait clairement osé...

Eren me lança un regard à la fois désolé et en colère mais je lui fis signe de se résigner, que j'allais gérer la situation. Enfin, c'était ce que j'essayais de dire pour me convaincre moi-même.

Et c'était comme ça que je me retrouvai avec les deux personnes que je détestais le plus de la classe. Juste pour donner raison à Livaï. Mais je comptais bien faire tout mon possible pour ne pas lui donner ce plaisir.

Le brun aux lunettes se ramena avec sa chaise avant de s'installer de l'autre côté de la table, entre Lucie et moi.

Et ce fut là que commença le pire moment de ma semaine qui ne touchait pourtant même pas encore à sa fin.

PROFESSOR ACKERMANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant