60: Ferrari

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-C'est ça ton déguisement ? Demandai-je à mon meilleur ami qui était en train de se munir d'une casquette fluo et de lunettes de soleil.

-Ouais t'as vu ça en jettes hein ? M'interrogea-t-il gaiement, sûrement content de lui.

-Déjà ta casquette je ne sais pas si t'as remarqué mais elle est fluo... Et puis tes lunettes elles sont plus grandes que mon avenir je ne sais pas ce que t'as prévu de faire mais si tu pensais ne pas te faire remarquer c'est rater...

-Mais nan tu vas voir ! Me fit-il sans perdre sa joie de vivre en claquant ses deux mains ensemble.

Je secouais désespérément ma tête de gauche à droite avant de finalement me résigner à le laisser m'accompagner dans cet accoutrement. Petra allait sans doute le repérer à la seconde même de son entrée dans le café mais bon, était-ce vraiment surprenant ? S'il y avait bien une chose pour laquelle nous n'étions pas connu c'était pour être discret.

-Tu vas voir ça va le faire ! Continua-t-il pour tenter de dissiper mes doutes en me prenant par les mains pour sautiller d'impatience sur place.

-Bon aller ! D'accord d'accord au pire qu'est-ce qu'on risque hein ? Va pour la tenue fluo.

Il me fit son plus beau sourire avec ses yeux tout pétillants que j'aimais tant puis nous prîmes nos affaires avant de saluer ma mère pour partir à pieds vers le bahut.

Si il y avait bien un moment auquel je ne m'attendais pas me retrouver à cet endroit c'était bien pendant le week-end.

-Au fait du coup t'es sûre que Livaï ne s'est douté de rien ? Me demanda soudainement Eren sur la route.

-Qu'est-ce que j'en sais ? De toute manière il ne peut plus rien faire pour nous arrêter maintenant. D'ailleurs on a eu de la chance qu'il nous laisse juste dormir en classe, je m'attendais plus à devoir récurer chaque recoins d'une bonne dizaine de classes. Remarquai-je tout en apercevant de loin notre établissement qui grandissait au fur et à mesure que nous avancions.

-Ouais mais je pense que ça l'a surpris ton changement d'humeur. J'avoue que même moi je me suis inquiété ! M'expliqua-t-il tout en semblant réfléchir.

-Moh ! Tu sais que je t'aime toi ? Lui dis-je en m'accrochant à son bras en riant.

-En même temps qui ne pourrait pas m'aimer ?

-Hum Lucie peut-être... Simon aussi... Tu veux que je continues ?

Il ria franchement en dévoilant sa dentition parfaite que je lui enviais tant avant de répondre négativement.

On finit donc par arriver devant le portail devant lequel était garé une voiture que je connaissais déjà bien.

-T'as demandé à Hanji de t'emmener ? Lui demandai-je surprise.

-Tu te souviens que normalement Petra n'est pas censé savoir que je serais là aussi ? Me demanda-t-il comme si je posai une question dont la réponse était plus qu'évidente.

-Ah oui effectivement...

Hanji me fit un signe énergique de la main pour me saluer puis Eren l'imita avant de rentrer dans son véhicule puis de disparaitre de mon champ de vision petit à petit.

Les  aiguilles de la montre que m'avait offert Eren il y a plus d'un an pour mon anniversaire m'indiquèrent qu'il était à présent quatorze heures tout pile. La rousse n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez.

J'espérai qu'Eren allait avoir le temps de s'installer incognito dans la salle, ce serait dommage d'arriver en même temps.

La concernée arriva d'ailleurs justement suite à cette réflexion. Elle roulait dans une voiture de sport. Une putain de ferrari.

Ah oui elle ne rigolait manifestement pas...

Mais qu'est-ce qu'elle s'emmerdait à venir bosser dans un bahut comme le miens ? Elle devait être riche. Sur ce point, il était vrai que je ne pouvais m'empêcher de l'envier.

Elle se gara juste devant moi puis ouvrit la fenêtre de sa portière, et même si ça me tuait de le dire, elle avait vraiment la classe.

-Tu montes ? M'incita-t-elle en faisant un léger mouvement de tête vers la place à sa droite.

J'hochai rapidement de la tête puis la rejoignit à pas de course en refermant avec grandes précautions la portière. Je n'avais déjà pas l'argent pour me payer un nouvel ordinateur, alors certainement pas pour rembourser une porte de ferrari.

-Tu aimes ? Me demanda-t-elle tout en redémarrant le moteur pour nous rediriger vers sur la route.

-Qui n'aimerait pas ?

Un léger rire vint franchir les barrières de ses lèvres puis elle ne dit plus rien. Le trajet se passa dans un silence complet. Elle était concentré sur la route et moi, je me contentais d'observer chaque détail de la voiture.

L'odeur qui s'en détachait était sans surprise la même que celle quelle avait habituellement. Il y avait un porte clé avec deux mini dés, le fameux cliché, qui pendouillait dans tous les sens.

On ne mit pas longtemps avant d'arriver devant le café. Elle se gara une nouvelle fois rapidement avant de déverrouiller les portes pour nous laisser sortir puis faire notre entrée dans le petit établissement convivial.

Hanji vint à la seconde près nous accueillir et j'en profitai pour chercher mon meilleur ami que je trouvai d'ailleurs très rapidement. Comme je l'avais prévu il était encore plus voyant que Sasha dans un restaurant avec menu à volonté.

-Venez, nous intima la brune aux lunettes qui avaient déjà toisé méchamment la rousse.

On la suivit jusqu'à la table juste à droite de monsieur fluo, ce qui ne m'étonna étrangement pas.

Il était en diagonal de moi et je pouvais d'ailleurs remarquer qu'il avait gardé ses lunettes... Je ne savais pas que les agents en missions discrétion faisaient en sorte d'être les personnes les plus visibles dans un endroit... Encore la casquette à l'intérieur, il y en avait qui le faisait déjà, mais les lunettes de soleil, j'avouai n'avoir jamais vu ça auparavant.

-Bon, je t'ai demandé de m'accompagner pour parler un peu de Livaï.

-Quelle surprise...

-Mais aussi de moi, renchérit-elle des plus normalement du monde.

-Tu sais j'suis pas psy hein...

-Non mais il va falloir que tu comprennes pourquoi Livaï ne reviendra pas vers toi et pourquoi il est revenu vers moi. M'expliqua-t-elle comme si j'avais envie de me faire remettre à ma place en tant que non légitime dans la vie du noiraud.

Je levai les yeux aux ciel et me demandai encore pourquoi j'avais accepté de venir.

PROFESSOR ACKERMANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant