Chapitre 7 : Traqués par des tueurs

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*2 juillet 847*

- Les gars, vous ne trouvez pas bizarre que ce soit nous qui soyons traqués par des tueurs professionnels ? osa demander Berthold, après quelques heures de marche. Je comprendrais si c'était des escrocs ou des nobles pourris jusqu'à la moelle qui étaient visés, mais pourquoi s'en prendre à de simples recrues comme nous ?

L'après-midi avait bien avancé depuis la fusillade aux alentours de midi vingt. Nous avions fait en sorte de prendre des chemins très escarpés et peu fréquentés, afin que les assassins ne nous retrouvent pas aussi facilement. On se relayait également pour effacer toute trace de notre passage. Ces snipers devaient sacrément bien être entraînés pour utiliser ce genre d'arme à feu, et le pistage de leur proie ; ils ne mettront sans doute pas longtemps à nous mettre la main dessus si on ne faisait pas attention. Alors, nous mettions en pratique le peu appris, depuis l'entrée dans la 104ème, pour nous tirer d'affaire.

Quand les brigades d'entraînement avaient été créées il y a un siècle, on n'avait pas songé à ajouter dans les connaissances que tout futur soldat devait apprendre : « Comment échapper à des tueurs ? »

Il était près de 14h45-15h00 quand Berthold avait fini par poser LA question que tout le monde se posait à voix basse. Jean et Reiner abandonnèrent leur discussion pour le fixer droit dans les yeux, clignotant les leurs comme s'ils ne comprenaient pas le sens de la question, avant de se regarder. Aucun de nous n'avait d'ennemis. Du moins, pas à notre connaissance. Une idée me vint alors à l'esprit et je m'approchai d'Armin.

- Je me demandais si Vassago n'avait pas sa part de responsabilité là-dedans ? Après tout, c'est bien son genre d'embaucher des tueurs.

- C'est vrai, mais de là à leur demander de tuer des recrues, c'est étrange. Ce n'est pas dans ses habitudes de s'en prendre aux brigades d'entraînement pour moins que ça. Il s'en prend à plus gros !

- Je ne parle pas de ça, Armin ! C'est par rapport à mon clan ; Vassago a un lien indirect avec l'assassinat de mon père, ses lettres de menaces ont poussé ma mère à mettre fin à ses jours pour se protéger et nous protéger, nous ses enfants, et il a fait enlever Annelies, Viktor et son ami Navin le jour de la chute du Mur Maria. Et il est obsédé par mon clan ! Si ça, ce ne sont pas des preuves...

Armin fut obligé de reconnaître que ça tenait la route.

- Peut-être qu'il s'est rendu compte que ce qu'il cherchait n'était pas entre les mains de ton frère et de sa sœur ? suggéra-t-il. Vu que Théa a été involontairement tuée et qu'un des hommes de main de Vassago a trouvé la mort quand le Colossal et le Cuirassé sont apparus, il a dû se dire que tu devais certainement connaître le secret de ta famille.

- Mais pourquoi après tout ce temps ? Et qu'a-t-il fait de Navin, Viktor et Annelies ? fis-je remarquer dans un souffle. Pourquoi on ne les a pas retrouvés ?

Ce sont des questions qui me traversent l'esprit depuis deux ans.

Pourquoi ça faisait toujours aussi mal ? Pourquoi Amadeus Vassago faisait-il une chose pareille ? Pensait-il aux conséquences de ses actes obsessionnels ? Les retombées négatives sur sa famille ? J'avais entendu qu'il était marié et père de trois enfants (un fils et deux filles, Devon, Shelby et Hayley) ; vu son tempérament égocentrique, je plaignais sincèrement sa femme et ses enfants. Comment supporter un type pareil ?

Après s'être cassé la tête avec Armin pendant un moment, on prit la sage décision de ne pas en parler aux autres, au sujet des théories. Surtout concernant mes affiliations. Même si, à cause de l'amnésie, je n'arrivais pas à me rappeler les caractéristiques de mon clan, la seule chose qui me restait à l'esprit était que nous étions assez spéciaux pour attirer l'attention de la Première Division... et de Vassago.

« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant