« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »

Chapitre 52 : Devil soul

« Ils ne veulent pas nous voir unis. Tout ce qu'ils veulent, c'est que nous continuions à nous quereller et à nous affronter. Ils ne veulent pas nous voir vivre ensemble. Tout ce qu'ils veulent, c'est que nous continuions à nous entretuer. » - Bob Marley 😡 (concerne le gouvernement Intra-Muros)

« Si une personne vous traite mal... Rappelez-vous qu'il y a quelque chose qui ne va pas en lui et non en vous. Les bonnes personnes ne détruisent pas les autres êtres humains. » 😡 (concerne le gouvernement Intra-Muros)

*23 juin 850 au soir*

Je ne connaissais pas tous les détails de l'enlèvement d'Anna, en 844, avant aujourd'hui. Ma mère m'avait, une fois de plus, donné l'essentiel à cause de l'âge que j'avais à l'époque — neuf ans — pour me préserver des horreurs. Seulement qu'elle avait enlevée par le culte des Murs, et que le Bataillon d'exploration lui avait sauvé la mise (avec l'aide de ma mère et des amis de mon frère). À présent, je comprenais la raison. Anna avait vécu la même chose que moi en tuant un homme.

Elle, en légitime défense.

Et moi, par vengeance.

L'un comme l'autre n'étaient pas mieux parce que cela causait tout pareil un stress post-traumatique.

Anna n'avait plus jamais touché à une arme à feu (ça avait d'ailleurs été la seule et unique fois qu'elle en avait eu une en main).

Moi, je n'avais plus reparlé de la mort de Théa, intériorisant mes sentiments au fond de mon être.

Et dans les deux cas, le respect de la règle d'or — ne jamais tuer — s'était davantage renforcé. C'est fou comme deux événements si différents pouvaient causer autant de dégâts émotionnels ! On ne réagissait pas tous de la même manière, il n'empêche que ça restait traumatisant de tuer des êtres humains, peu importait la situation.

Pendant qu'on parlait, le caporal avait rassuré Armin et Jean au sujet de ce qui s'était passé plus tôt. Quand le premier avait tué sans hésiter la soldate de l'équipe anti-humains pour sauver le deuxième. Armin se reprochait d'avoir tué juste parce que notre ami était en danger de mort (et que la soldate du camp adversaire hésitait). Jean, lui, s'en voulait d'avoir fait vivre ça à Armin parce que, jusqu'à ce qu'il voie sa vie défiler face à cette arme pointée sur lui, il était persuadé que s'attaque à des semblables était injustifiable. Que c'était un grand tort d'en donner l'ordre. Il en était même terrifié, de l'idée de tuer des hommes.

À présent, Jean se sentait coupable et honteux par son propre comportement, car il s'était rendu compte à quel point il faisait fausse route — à quel point il avait été aveuglé dans son déni. Il en payait désormais le prix fort. Il se posait des questions.

Pourtant, aucun ne lui avait fait de reproche. Le caporal-chef lui-même avait avoué qu'il ne prétendait pas nous dicter ce qui était juste, honnêtement il ne savait pas si c'était la bonne ou mauvaise solution. Et d'ailleurs, qu'est-ce qui prouvait que Jean faisait fausse route, avec cette arrière-pensée loin de la réalité qui l'avait aveuglé, avait-il fait remarqué.

Ça avait évidemment beaucoup déstabilisé Jean, qui avait mis quelques secondes à assimiler puis avait baissé les yeux de honte.

Puis le caporal était allé cuisiner nos invités, notamment Dimo Reeves, le patron de la compagnie Reeves. Mikasa se souvenait de lui parce que c'était avec lui qu'elle s'était fritée, le jour de la bataille de Trost, et à qu'à cause de lui et de son chariot les habitants ne pouvaient fuir les Titans. (Les habitants de Trost l'avaient d'ailleurs appelé « patron ».) Et pour moi, ma mère avait soigné l'épouse de Reeves en janvier 840, dix mois avant le décès de mon père. Ça avait naturellement accablé le principal concerné. Dépité, le regard fuyant, il avait avoué assez rapidement n'avoir fait qu'obéir aux ordres de la Première Division. Des ordres qui s'étaient terminés en un véritable fiasco. C'était le cas de le dire, en effet. Il fallait peut-être qu'il y réfléchisse à deux fois, celui-là, avant d'accepter le sale boulot de ces égocentriques du centre.