« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »

Chapitre 65 : Yorkshire

⚠️Exceptionnellement, au lieu d'être publié le 14 décembre 2023 (le deuxième jeudi du mois), je tiens à vous l'offrir en ce réveillon de Noël 2023 - soit le 24 décembre 2023⚠️

//PDV extérieur\\

*9 juillet 850*

Quelques jours étaient passés depuis la nouvelle du décès d'Amadeus Vassago, mais les gens continuaient à en parler en large et en travers. On n'arrivait tout simplement pas à croire que ce soit bel et bien arrivé. Le choc était palpable. Tout le monde n'ignorait pas dans quelle disgrâce était tombée l'ancien noble, le « fou manipulateur » comme disaient les mauvaises langues, tout comme on n'ignorait pas à quel point sa folie avait causé la mort d'innombrables innocents, ou quand ce n'était pas le cas, des traces psychologiques à vie chez les survivants.

C'était à cause de lui si Angus Kenzo-Lunofeld, son homme de main désormais mort depuis presque une décennie, avait tué le chef d'escouade du Bataillon d'exploration Clémens Rosenberg. (Même si, logiquement, Vassago n'en avait jamais donné l'ordre directement ou non ; Kenzo-Lunofeld avait pris les devants en « pensant bien faire ».)

C'était à cause de lui si, par le biais de ses menaces et son obsession envers les anges guerriers - obsession qui n'avait finalement jamais été « prouvée » -, Erna Rosenberg avait mis fin à ses jours. Lui coupant ainsi l'herbe sous le pied et ruinant définitivement ses plans, et laissant seul ses quatre enfants.

C'était à cause de lui si Carmine Kýros, le demi-frère de Giacomo Sinise, alors dans le Bataillon d'exploration depuis sept ans, en 850, avait été marqué par son agression et la mort de Clémens Rosenberg. (Sinise avait dit à Viktor et Julia que son demi-frère avait rejoint la Garnison peu après.)

C'était à cause de lui si Clarisse Costner, la fille du chef de la Garnison Costner - celui qui avait remis le corps de la sœur de Julia à un médecin de Trost, en 845 - et de sa femme, s'était fait agresser.

C'était à cause de lui si, involontairement, par le biais d'un des ravisseurs venus initialement enlever les enfants Rosenberg, le jour de la chute du Mur Maria, Théa Rosenberg avait perdu la vie en prenant une balle à la place de sa sœur.

Par sa faute, beaucoup de personnes avaient grandement souffert de ses actes barbares et manipulatrices, les enfants Rosenberg y compris.

Heureusement, il ne pourra plus jamais faire de mal à qui que ce soit ou faire ses recherches obsessionnelles sur le clan des Métamorphomages (et dévoiler leurs identités).

Amadeus Vassago était mort.

Apparemment, depuis le mois de mai, après son arrestation à Karanes puis son incarcération, le monstre avait dû faire face à la haine d'autrui vis-à-vis de lui et ses actes. Les prisonniers avaient eu vent de ses crimes et de sa participation aux décès de Clémens et Erna Rosenberg. Ayant entendu parlé de leur solide réputation, et le fait que l'ancien gouvernement ni les Divisions Centrales et les Brigades Spéciales n'avaient jamais osé s'en prendre à eux, au risque de vives représailles, ils se doutaient que Vassago était le seul arbitre des malheurs connus par le couple et leurs enfants.

Assez vite, Vassago avait compris - enfin - dans quel pétrin ses actes l'avaient conduit.

Là où il était, il ne pourrait jamais plus faire savoir son envie de mettre la main sur les Métamorphomages, ou révéler le peu de ses suspicions.

Jour après jour, semaine après semaine, les prisonniers avaient eu de la suite dans les idées. Chaque jour, une nouvelle idée apparaissait pour faire de la vie de l'ancien noble un enfer - peu importait à quel point il se défendait, les autres revenaient aussitôt à la charge. Pour lui donner un avant-goût amer de ce qu'il avait fait aux autres, sans réfléchir aux conséquences. L'orgueil du principal intéressé avait grandement pâti et ni ses relations, ni son pouvoir d'antan, ni son ancien statut n'allaient l'aider cette fois-ci.