« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »

Chapitre 49 : Ça va, ça vient...

« Malgré ce qui vous tracasse, n'oubliez pas de vivre. Le temps ne sera pas toujours de votre côté. »

*20 juin 850*

Six jours étaient passés depuis la fuite des traîtres et d'Ymir ; cinq depuis la nomination de la nouvelle escouade tactique (et mes révélations sur le clan des Métamorphomages) ; et quatre depuis notre installation loin de la civilisation. J'avais vraiment l'impression de ne rien faire de la journée. Et je n'étais pas la seule à penser cela, mes amis s'ennuyaient à mort. Malgré tout, c'était pour protéger Historia et Eren que le caporal avait pris la décision de nous cacher dans un chalet forestier tout de suite après la création de l'escouade. Avec les derniers événements, ces salopards du gouvernement Intra-Muros ne resteraient pas les bras croisés.

En parlant d'Historia, elle n'avait plus ouvert la bouche depuis qu'elle nous avait raconté son enfance malheureuse. Elle ne s'était toujours pas remise du départ d'Ymir, et même si elle prétendait que son amie avait fait cela pour la protéger, ses mots sonnaient faux. Elle-même ne croyait pas à ses propres mensonges. On ne saura jamais ce qu'Ymir avait en tête en enlevant Historia.

Je n'avais jamais réussi à cerner Ymir, pour être honnête. Elle ne parlait jamais d'elle et son caractère cynique, arrogant envers autrui et égocentrique n'avait pas aidé pour tisser des liens. Elle avait un langage bien à elle.

Il fallait donc dire que son amitié avec Historia était à la fois surprenante et singulière. Et mystérieuse. C'était étonnant que deux filles aussi différentes qu'elles soient devenues amies. Les contraires s'attiraient.

Depuis notre conversation de l'autre jour, Anna se sentait beaucoup plus apaisée par rapport au bébé. Conny avait assuré avoir entendu une conversation entre elle et le caporal. Ce dernier nous avait effectivement entendu parler du bébé, et à la grande surprise de sa compagne, il avait avoué partager la même idée que la « mioche » (moi) : une décision se prenait à deux. Même si ça ne lui plaisait pas d'avoir un enfant alors que les Titans nous menaçaient et que la situation actuelle devenait sombre et compliquée, il l'assumerait malgré tout, et il fera en sorte d'être présent. Jamais il ne laisserait Anna élevé leur bébé toute seule.

Vous pouvez imaginer le soulagement et le bonheur de la principale intéressée. Le caporal n'avait jamais eu de figure paternelle au cours de son enfance (j'appris cette information plus tard), et entre son rôle de caporal et bientôt une future famille ça deviendra difficile à gérer, mais il fera en sorte de gérer l'emploi du temps.

Les deux étaient venus me voir, le soir du 17 juin, après leur discussion, pour me remercier. Y compris le caporal. Que cela vienne de lui était surprenant, lui qui montrait si peu ses émotions en temps normal. Ça m'avait beaucoup gênée et je les avais suppliés de ne pas en faire tout un plat pour si peu ; ça me semblait naturel d'écouter les gens et de les conseiller au mieux. En cas de problème, ou s'ils voulaient un conseil concernant le clan des anges guerriers, pour aider à reconnaître les signes chez le bébé, je serai là pour les guider.

Avec deux sœurs plus jeunes que moi, autant dire que j'avais un peu d'expérience avec les enfants.

La nouvelle escouade n'avait aucun contact avec l'extérieur. Seulement quand Hansi et le caporal venaient de temps à autres, à cause de leurs postes à responsabilité au sein du Bataillon d'exploration (et les recherches de Hansi sur Ragako et le titan d'Eren), ou quand il fallait chercher de la nourriture en ville. Mais... c'était tout. En-dehors de cela, on faisait des rondes pour surveiller les alentours. Des gens malhonnêtes suspectés par le caporal et le Major seraient prêts à tout pour mettre la main sur Historia et Eren.