« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »

Chapitre 44 : Coup dur

« On ne se rend compte des choses qui comptent que quand on nous les arrache. » - Nekfeu 🥺😢😭🤧💔

« Dire tout le temps "cela ne m'arrivera jamais", c'est oublier que la vie nous répond toujours lorsqu'on s'est trompé. »

« Même quand le résultat n'est pas à la hauteur de tes attentes, ne t'en veux pas d'avoir osé. » - William Sinclair

*14 juin 850*

Cinq heures s'étaient écoulées depuis la fin de la bataille du Mur Rose, à midi sept précisément — et maintenant trente-quatre heures depuis « l'invasion » du Mur Rose, à presque huit heures et demie du matin la veille.

Il était cinq heures dix-neuf de l'après-midi, et cinq longues heures à ruminer la fin de la bataille.

Vous l'avez compris : Eren s'était fait enlever en beauté par ces traîtres de Bertholt et Reiner, qui avaient aussi emmené Ymir avec eux. (Il ne faut pas oublier que Bertholt, sous sa forme de Titan Colossal, l'avait « engloutie ».) Avec le temps, on se rendait compte à quel point c'était évident que leur coup foireux était calculé. Plus calculé que ce que l'on s'était imaginé.

Reiner n'avait pas poussé ce rugissement pour attirer les Titans purs, c'était le signal pour que Bertholt fasse sa chute et tombe sur eux. Cela permettrait aux deux traîtres, en dernier recours, d'enlever Ymir et Reiner —et mettre par le même temps le Bataillon d'exploration K.-O. — et de fuir loin des abords du Mur Rose. Sachant que les chevaux se trouvaient encore de l'autre côté du mur, depuis les événements à Utgard, nous n'avions aucune chance de les poursuivre actuellement, ou de les arrêter après la chute de Bertholt depuis le sommet du Mur Rose.

Et ça, ils le savaient pertinemment.

Ils avaient utilisé cette information contre nous.

Ça me rendait malade de songer que nous n'aurions certainement plus aucune l'occasion de les tuer !

Hansi et plusieurs autres soldats (dont Mikasa) s'étaient retrouvés sévèrement blessés par la vapeur dégagée par le Titan Colossal, lors de sa chute, comme ils s'étaient trouvés à proximité. Quelques autres avaient été soufflés mais épargnés, comme Armin et Sasha. Celle-ci était partie avec l'un des soldats sous les ordres de Hannes pour se rendre à Trost, et prévenir le Major Erwin et le commandant Pixis. Le Major avait dû rejoindre le District de Trost, à l'heure qu'il est, avec le reste du Bataillon, Jean, le caporal Livaï, Anna, et le révérend Nick. Pour les soldats encore valides (ça concernait essentiellement les équipes n°2 et 3 de l'escouade Hansi, Tammy, Hannes, Conny, Kayla, Armin, mon frère, Luke, Historia et moi), nous faisions notre maximum pour soigner les blessés. Cara, un peu remise des brûlures de la « première heure », comme elle le disait, se contentait de les aider au mieux. C'était tout ce que nous pouvions faire, sur le moment.

Poursuivre les traîtres et récupérer Eren sans les chevaux, c'était impossible actuellement.

C'était rageant de rester là, les bras croisés, sans pouvoir se sentir utile.

C'était ce que je me répétais depuis plusieurs minutes maintenant, assise à quelques mètres de Cara et Armin qui veillaient sur Mikasa (toujours inconsciente), le regard vague et caressant d'un air absent le pelage de Buck allongé sur mes jambes.

- Je n'arrive pas à croire que tout se soit passé si vite..., murmurai-je.

Maintenant que l'adrénaline était redescendue, il fallait maintenant digérer les informations.

Viktor, qui était assez près de moi, passa un bras autour de mes épaules et me colla à lui en m'embrassant le front. Pour une fois il ne faisait aucune blague lourdingue. Il savait que ce n'était pas le bon moment, et aussi parce que l'inquiétude y était pour quelque chose, au vu de la gravité de la situation. Il faisait donc de son mieux pour me remonter le moral, en tant que grand frère.