Chapitre 94 : Lettres de menace

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🎃Joyeux Halloween 2024 !🎃

*31 novembre 850*

Trois mois étaient passés depuis la mission de reconquête du Mur Maria, et la bataille du District de Shiganshina face à l'ennemi.

Trois mois depuis la mort tragique de cent quatre-vingt-dix-neuf soldats du Bataillon d'exploration, recrues et expérimentés mélangés.

Trois mois que la vérité sur le Monde Extérieur avait été découverte dans la cave des Jäger.

Trois mois que Frock Vorster était considéré désormais comme un paria.

Marlowe refusait à présent de lui parler ou entendre la moindre de ses explications, ou même son pardon, depuis les événements de la Cérémonie des Médailles. Frock avait beau essayer de lui dire qu'il s'était laissé emporter par l'émotion, qu'il ne pensait pas ce qu'il avait dit, qu'il l'avait vraiment cru mort et que c'était la raison de son comportement - rien n'y faisait, ça n'effacerait rien. Personne ne pouvait lui pardonner cette attitude de minable. Même l'escouade tactique avait du mal à passer l'éponge, elle aussi. Jean et les autres le lui faisaient bien savoir : chaque fois que le rouquin entrait dans une pièce, mes amis se levaient presque aussitôt et quittaient les lieux ; à chaque fois qu'il s'apprêtait à dire quelque chose, un flot de regards noirs se déversaient sur lui. Bref, il payait pour ses actes.

Même Navin et Viktor lui faisaient bien comprendre qu'il avait été trop loin dans ses propos. Tout un tas de tours destinés à Frock, préparés par mon frère et son ami, lui causaient un stress quasi constant, au point désormais de craindre ce qui risquerait de se passer le lendemain. Et je me permettais d'aggraver la situation en lui lançant des regards meurtriers à chaque fois que nos chemins se croisaient dans les couloirs du quartier général des Explorateurs à Trost, lui faisant comprendre que je n'hésiterais pas à m'occuper personnellement de son cas s'il recommençait.

L'orgueil de Frock en avait pris un énorme coup et souffrait, car en plus d'avoir perdu la confiance de ses anciens camarades de la 104ème Brigade d'entraînement, son spitch était loin d'avoir eu l'effet escompté.

Et par-dessus tout, en plus de s'être chopé une très mauvaise réputation, d'autres personnes ressentaient de la rancœur envers lui. La veuve du Major Erwin, Kovu, les Casanova et nos trois autres amis de la Garnison... et aussi les membres de mon clan. (Je lui avais effectivement refait le portrait, pendant la nuit du 11 au 12 septembre, avec l'aide de mon frère et du capitaine Laguerra, bien qu'elle n'ait utilisée que sa maîtrise des plantes pour ne pas causer de problèmes à sa grossesse. Nos capuches recouvrant entièrement nos visages, il n'avait donc pas pu voir à quoi on ressemblait.) Il était tellement pris dans son discours qu'il n'avait même pas songé aux répercussions que ça pourrait engendrer. Aujourd'hui, il regrettait amèrement ses actions.

Mais il était trop tard pour faire amende honorable. C'était un peu tard pour pouvoir s'excuser, pour Frock Vorster.

J'avais dû garder le fauteuil roulant pendant une longue période, un mois, avant de m'en débarrasser et de marcher de nouveau. Bien sûr, Loretta avait jugé préférable de programmer des visites de contrôle une fois toutes les semaines, pour garder un œil sur l'évolution des blessures. Les soins allaient être longs et il faudra compter un moment avant de remarcher totalement comme avant. Et pour les blessures causées par les brûlures, un certain devra aussi passer avant de complètement cicatriser, quoique certaines ne partiront jamais. Du coup, j'allais la voir à l'Infirmerie Médicale Indépendante toutes les semaines. Mon frère et ma sœur, Annelies, en général, m'accompagnaient aux contrôles médicaux.

« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant