« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »

Chapitre 76 : Promesse

//PDV extérieur\\

*24 août 850*

Au quartier général de la Garnison, à quelques rues de celui du Bataillon d'exploration, il y avait de l'agitation. Les soldats au logo de la rose préparaient la réunion pour les commandants des branches d'armée. Après celle tenue la veille au District d'Ehrmich, au sud du Mur Sina, la nouvelle assemblée décidée à la dernière minute abordera un autre sujet que l'expédition qui aura lieu dans quelques jours. Le général Zackley voulait parler d'un sujet important, mais personne ne savait quoi précisément. Un silence radio de ce côté-là. Très peu étaient au courant de ce qui se passerait exactement.

Parmi les quelques soldats présents, les jumeaux Casanova, Tammy, Wade, Eowyn, Kayla, Lyra et Luke étaient chargés de surveiller les entrées, les fenêtres et les alentours, pour s'assurer qu'aucun individu suspect ne pénètre dans le bâtiment. Par leur expérience, les trois amis de Viktor et Navin savaient très bien l'importance de cette nouvelle réunion, sans pour autant connaître le sujet qui sera abordé.

Bien sûr, ils se questionnaient intérieurement, et il en était de même pour les jeunes recrues de la 104ème Brigade ayant rejoint la Garnison début mai. Privel, Wade, Lyra, Aénor et Eowyn ne cachaient pas leur inquiétude. Ils prirent tout de même sur eux afin de ne pas recevoir les foudres de leurs aînés, et aussi parce que c'étaient les ordres.

Un peu plus loin, le vieux Pixis se trouvait en pleine discussion avec son homologue des Brigades Spéciales, Naile Dork. Ce dernier semblait étonné que le général Zackley ait demandé la présence des commandants des trois corps d'armée pour une nouvelle entrevue, à Trost cette fois-ci. Il aurait tout aussi bien pu profiter de celle de la veille, à Ehrmich, pour parler de vive voix le fond de sa pensée. Le commandant de la Garnison, quant à lui, restait complètement détendu.

- Vous vous prenez la tête pour rien, Naile, je suis certain que tout se passera bien. Avec ce vieux loup de Zackley, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec lui. D'ailleurs, ça m'étonne que son côté légèrement tordu ne lui ait pas fait de vieux os.

Naile, en revanche, ne partagea pas l'avis du vieux haut-gradé :

- Niveau excentricité, commandant Pixis, vous êtes un peu mal placé pour critiquer, fit-il remarquer. Pour un peu, vous ferez certainement la paire avec Erwin.

- Merci pour le compliment, Naile. Concernant le dernier point, en revanche, précisa Pixis en mettant les points sur les « i », je ne pense pas qu'on se ressemble, tous les deux. Erwin a l'esprit assez suicidaire et ses plans stratégiques sont aussi tordus les uns que les autres. Vous êtes bien placé pour le savoir. Qui sait ce qui pourrait lui arriver, à cause de ces mêmes plans tordus ?

- En effet. Vous ne croyez pas si bien dire.

Ayant fait ses classes aux côtés d'Erwin, dans les Brigades d'entraînement, Naile Dork était bien placé pour le savoir. Son ami rabâchait sans arrêt les théories de son père défunt, Gregor Smith, et il était quasiment sûr que le précédent gouvernement cachait jalousement des secrets à la population Intra-Muros, et que la vie continuait au-delà des Murs Maria, Rose et Sina. Pour être honnête, le commandant des Brigades Spéciales n'avait jamais vraiment cru à tout cela ; il pensait que ce n'étaient rien de plus que des délires complètement farfelus.

La seule chose à laquelle il avait pensé jusqu'à aujourd'hui (et c'était toujours d'actualité), c'était de mettre sa famille en sécurité, loin de tout ce qui pourrait toucher de près ou de loin aux conséquences de ce monde cruel.

Sa femme Mary, mais aussi leurs enfants - Iléane, sept ans, Maëlys, cinq ans, et leur petit garçon d'un an et demi, Vadim.

Maintenant que le gouvernement corrompu précédent avait été renversé et emprisonné à vie (en compagnie des soldats des Divisions Centrales et leurs complices), que Rhodes Reiss avait perdu la vie, et que sa fille avait été couronnée reine et son neveu premier dans l'ordre de succession, le doute habitait désormais Naile. Erwin avait eu raison à leur sujet depuis le début : ils cachaient bien quelque chose. La vérité avait éclaté au grand jour.