Chapitre 55 : Coup de main

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*25 juin 850*

J'avais dû quitter très vite et très tôt le District de Trost, hier, après l'interrogatoire de Kovu Fabrini, l'Infirmerie Médicale, et les habitants de Yorkshire. Pour ne pas me faire repérer par ces monstre du faux gouvernement. J'ignorais ce que Hansi avait en tête ni si elle se trouvait toujours à Trost, avec Cara et Moblit ; tout ce que j'espérais, c'est qu'elle ait une très bonne idée pour renverser la situation. Cela devenait vraiment anxiogène, tout ça ! Le père d'Historia et ses pantins avaient réussi à manipuler l'opinion public avec leurs sales mensonges et leurs coups bas à la con.

On pouvait dire que tous lesdits combats étaient permis pour nuire aux personnes honnêtes et travailleuses, et en assassiner d'autres (parce qu'ils devenaient trop curieux), pour leur propre profit.

Un comportement qui me faisait bondir de rage.

J'avais bien d'autres définitions pour définir ces salauds, mais, actuellement, il y avait bien d'autres choses en tête qui me préoccupaient.

Pendant de longues heures j'avais fui en marchant à travers les campagnes du Mur Rose, veillant à ce que personne ne me suive. Ce matin encore, je restais à l'affût. La pire crainte qui nouait l'estomac, c'était de se faire attraper si près du but. Je devais retrouver le caporal et les autres pour leur apporter des nouvelles... en espérant ne pas avoir été devancée. C'était la seule crainte qui me retournait actuellement l'estomac.

Dans ce voyage, je n'étais pas seule : Buck et Annelies m'accompagnaient.

Depuis le passage à l'Infirmerie Médicale Indépendante, mon loup, qui m'avait accueillie dans une « fête du tonnerre » après avoir assommé Kovu Fabrini, ne voulait plus me quitter. La séparation s'était tellement fait ressentir que, maintenant, il restait collé constamment à moi et me gardait dans son champ de vision.

Annelies, quant à elle, avait insisté pour m'accompagner. Sa maîtrise de la Guérison pourrait être utile, disait-elle, et aussi - toujours d'après ma petite sœur - son souhait était d'apprendre sur le terrain. « Maman l'a bien fait, elle, et aussi grand frère et toi, alors pourquoi pas moi ? » avait-elle lancé en guise de conclusion, ce qui avait eu pour conséquence de me faire frémir. Elle avait raison, le terrain était le meilleur moyen d'apprendre ; qui dit apprendre, dit faire des erreurs (c'est le bon moyen pour retenir). Tout le monde passait par la même enseigne.

La réalité nous prit cependant de court lorsque, tôt le matin, nous arrivâmes au District de Stohess, à l'est du Mur Sina.

Des avis de recherches pour retrouver l'escouade de Livaï et Anna étaient distribués. Les esprits s'échauffaient. La population commençait peu à peu à se retourner contre le Bataillon d'exploration et à les considérer comme des ennemis - non, comme des assassins sanguinaires et sans moral. Les rumeurs avaient fait du chemin, depuis le District de Trost, après le décès de Dimo Reeves dans la nuit du 23 au 24. Les explorateurs et le Major ayant été arrêtés, il ne « restait que l'escouade tactique, Akiko Zacharias et Navin Haupman à attraper et à jeter en prison ».

Pour l'appel de Rhodes Reiss aux enfants Rosenberg, en revanche, ça ne passait pas.

L'appel du noble était calomnié et considéré comme injuste.

Des conversations indignées jasaient ici et là, et même certains passant s'énervaient contre les soldats des Brigades Spéciales dont les explications n'eurent, malheureusement pour eux, aucun effet. (En même temps, ils s'attendaient à quoi ? À de la reconnaissance ?) Je pris Annelies par la main et nous avançâmes assez rapidement, sans lever la tête, la capuche bien enfoncée dessus. Buck nous suivait.

Mieux valait ne pas traîner dans le coin. Ça commençait à dégénérer quant à ce seconde sujet, il y avait de mauvaises ondes.

Nous faillîmes sursauter quand un couple s'était mis à se disputer sur l'appel de lord Rhodes Reiss, à quelques pas sur notre gauche. Par chance ils étaient trop pris par leur dispute pour nous remarquer, mais on n'entendait plus qu'eux à des kilomètres à la ronde.

« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant