« [𝓣𝓸𝓶𝒆 𝟐 𝓢𝓝𝓚] ℒ𝒆𝓼 𝓐𝓲𝓵𝒆𝓼 𝓭𝒆 𝓵𝓪 ℒ𝓲𝓫𝒆𝓻𝓽𝒆́ »

Chapitre 82 : Danger et lances foudroyantes

*31 août 850 - très tôt*

Qui survivra à cette bataille ? Et qui n'en réchappera pas vivant ?

Et où se trouvait le Titan Colossal ?

Toutes ces questions me taraudaient l'esprit alors que je revenais de l'endroit secret où Anna et l'escouade d'Akiko se trouvaient avec leurs montures, la mienne et celle de Kovu — c'était finalement une bonne idée de les avoir envoyés dans un coin inconnu de Reiner et compagnie, afin de pouvoir intervenir en cas de besoin —, pour les prévenir des derniers événements. Ils avaient vu au loin l'apparition du Titan Bestial et la trentaine de Titans Purs. (Pas besoin de préciser que Viktor avait grimacé à sa simple vue, il n'avait pas gardé un très bon souvenir du poilu au moment de sauver Mike Zacharias des Titans envoyés par celui-ci.) Erwin m'avait donné l'ordre de les tenir informés sur l'apparition du Titan Cuirassé, et d'autres instructions.

Avant mon départ, mon frère m'avait fait promettre de faire attention.

Personne ne pouvait prévoir en avance qui gagnerait ou qui perdrait cette bataille, qui vivrai ou qui perdrait la vie. Je ne me risquerais même pas à parier là-dessus.

Et jusqu'à maintenant, Bertholt n'avait toujours pas pointé le bout de son nez ; le connaissant, en voyant son ami le plus proche se faire prendre à son propre piège, il aurait dû rappliquer le plus rapidement possible.

Alors, pourquoi n'était-il toujours pas apparu, et qu'est-ce qui pouvait l'en empêcher à ce point ?

Informant le Major comme quoi l'escouade Zacharias était bien prévenue, la plupart des soldats présents regardaient le groupe de Titans qui faisaient face à nous, au loin. Personne n'avait brisé le silence, par peur ou parce que, finalement, ce n'était pas la peine. L'imprévu nous avait, pour ainsi dire, pris de court.

- Eh, Erwin, le Cuirassé va venir, fit savoir le caporal-chef à l'intention du Major. Il nous prépare un coup foireux.

Effectivement, grâce au même blindage qu'Eren avait développé il y a peu de temps, avec la fiole « cuirassé » de Rhodes Reiss qu'il avait bue pour nous tirer d'affaire, dans la caverne de l'église Reiss, Reiner renforça la cuirasse au niveau des mains et des pieds. C'était bien la première fois que cette capacité de durcissement était vue sur un Titan. Puis on vit le Titan Cuirassé courir en direction du Mur Maria, où nous étions tous positionnés, la structure des ongles modifiées. À notre plus grande surprise, il sauta sur le rempart et y planta ses doigts durcis.

Non mais, il nous faisait quoi ? Il nous la jouait séance d'escalade, ou quoi ? Il allait essayer de nous anéantir au sommet du mur ? Ou, tout simplement, avait-il un autre plan bien précis en tête ? En tous les cas, peu importait l'idée, ce n'était pas bon signe et il fallait réagir au plus vite avant de nous faire anéantir comme de vulgaires insectes.

De toute manière, le Major Erwin en était arrivé à la même conclusion.

- Attention ! Évitez toute confrontation directe avec lui ! Ne vous en approchez pas !

- À vos ordres !

À ce rythme, le Cuirassé rejoindrait notre position si on ne faisait pas quoi que ce soit. Il fallait passer à l'offensive le plus rapidement possible, et pour cela, une observation digne de ce nom devait nous apporter plus de précisions quant à notre situation actuelle. Le Major observait d'ailleurs la stratégie de l'ennemi, en ce moment même, comme imperturbable, malgré l'ordre pressant de ne pas s'approcher ou ne pas s'attaquer au Cuirassé.

Reiner et compagnie nous avaient préparé un accueil en grandes pompes. Pas le genre de la maison à se tourner les pouces pendant un peu plus de deux mois, jusqu'à ce que l'occasion se présente enfin, n'est-ce pas ? Rien que ça me fichait la rage.