𝐁𝐎𝐍𝐓𝐄𝐍

𝙲 𝚑 𝚊 𝚙 𝚒 𝚝 𝚛 𝚎⠀ 𝟼

 

En m'avançant plus, je vois que c'est Rindou. Il est affalé sur son fauteuil, les jambes légèrement écarté, un bras derrière le dossier et un verre de whisky dans l'autre main. Sa chemise est ouverte jusqu'au milieu du torse et laisse entrevoir une partie de ses tatouages sur le côté droit et celui de son cou. Les motifs brodés sur sa veste de la même couleur que son costume vert pastel ressortent bien avec la lumière tamisée du bar. Il plisse légèrement les yeux lorsqu'il me voit devant lui et ses lèvres marquent un petit sourire tout en ayant un air désintéressé. Il est tellement séduisant comme ça.

— Bonsoir Alice.

— Bonsoir Rindou. Grosse journée ?

— Effectivement. Tu tombes bien, tiens moi compagnie. Les 3 femmes là bas n'arrête pas de me regarder et de chercher mon attention, ça me gave.

— En même temps t'as vu comment t'es affalé et à moitié déshabillé ?

— Mh, je ne vois pas le mal. Pourquoi, ça te dérange ?

— Euh.. Non non, pas du tout.

Je sens le rouge envahir mon visage. Il pouffe un petit rire satisfait, se redresse, pose son verre et m'invite à m'assoir sur le siège à côté de lui après l'avoir légèrement tourné et rapproché du sien à l'aide d'une main. Je m'assois, les jambes tournées vers lui. Je plis ma jambe droite sur celle de gauche et pose mes bras dessus. Je bois deux gorgées de mon cocktail.

— T'aimes bien le vert visiblement.

— Tout comme toi on dirait, parlant de mon pull.

— Effectivement. Du whisky je suppose. Je montre son verre.

— Un Yamazaki de 12ans. Tu veux goûter ?

— Non ça ira merci, je ne suis pas fan des alcools trop fort.

— C'est vrai que les mélanges c'est mieux. Il arque un sourcil.

— Ça paraît moins fort disons.

— Tu goûteras celui d'en bas, c'est un de la même marque mais de 19ans d'âge. Un bijou.

Il prend son verre, fait des légères rotations avec son poignet qui forme un léger tourbillon dans le liquide et boit son alcool cul sec. Il boit ça comme de l'eau, sans avoir la moindre mimique déformant son beau visage. Ma gorge à l'heure actuelle serait en feu.

— Pour le moment, Mikey ne veut pas que je descende.

— Quand le moment sera venu, on t'y emmènera. Tu verras, tu aimeras.

Il repose son verre et s'affale sur le côté du fauteuil pour me faire face, ses jambes effleurant les miennes et son bras posé le long du dossier. Son pantalon dont l'ourlet est déjà au dessus des chevilles à la base, remonte un peu plus mettant en valeurs ses chaussures bateaux en cuir noir DIOR. Son regard est plongé dans le mien. Il n'en faut pas beaucoup pour que mon corps réagisse. Ran et lui ont toujours eu du succès avec les filles et ça se voit. Ils savent comment faire monter la température juste avec leurs regards et les mimiques. Le pire c'est qu'ils n'ont même pas besoin de forcer ou de faire semblant, tout est tellement naturel chez eux et ils en jouent.

— Pourquoi il ne veut pas que j'y aille ?

— Il doit avoir ses raisons mais je pense que cette nouvelle drogue doit être la cause principale.

Il sort de la poche de sa veste une petite pilule rouge et blanche. Je la regarde puis je replonge mes yeux dans les siens.

— C'est la même que celle avec laquelle j'ai été droguée ?