𝐁𝐎𝐍𝐓𝐄𝐍

𝙲 𝚑 𝚊 𝚙 𝚒 𝚝 𝚛 𝚎⠀ 𝟽 𝟾

Vendredi 3 février 2012

Avec toutes les informations que l'homme nous a gracieusement donné de sa vie la veille, les recherches ont été bien plus rapides. Et fort heureusement pour eux, Takeomi et Mocchi sont vraiment très efficaces.

« Ce qui n'était pas une option. »

Nous sommes donc en route pour Nagoya.

Je suis dans le même véhicule que Mikey, Sanzu, Takeomi et Wakasa. Et dans l'autre voiture se trouve Ran, Rindou, Kakucho, Koko et Hanma. Le trajet m'aurait bizarrement semblé bien plus compliqué dans la seconde.

« Quoique... »

Entre Haruchiyo et Imaushi, ce n'est pas facile non plus. Surtout qu'ils font exprès de me taquiner avec le langage corporel, mais de façon relativement discrète et sans se concerter. Et en voyant leurs mains veinées gesticuler, je me rappelle de ce qu'ils font avec leurs doigts, et la manière dont ils le font...

Mais si j'avais été dans l'autre, dont j'ai déjà couché avec chacun d'entre eux, les provocations auraient été plus poussées...

Et là, une évidence me saute en pleine face : mis à part Waka — bien qu'il m'ait tout de même déjà doigté —, Takeomi et Mocchi, je me suis tapée l'intégralité du gang.

Même si je le savais déjà et que j'avais déjà connaissance de mes actions toujours volontaires et de cette folle vérité, là, j'en prends réellement conscience.

Et je ne sais pas vraiment quoi en penser.

— Bien évidemment, tu ne participeras pas à cet assaut, Alice, me dit Mikey peu de temps avant que l'on arrive, me sortant de ma rêverie. Tu attendras avec Sanzu et Koko.

Même s'il est dos à moi et qu'il ne m'adresse pas un seul regard, j'imagine très bien les traits de son visage ainsi que ses mimiques.

— Et pour quelle raison ?, j'arque un sourcil.

— Tu es encore en convalescence, il me répond de suite.

Comme c'est étonnant.

« Une bonne excuse. »

Mais en même temps, cela ne fait que deux jours.

— Alors pourquoi m'avoir fait venir ?, je parle plus sèchement que voulu.

— Tu remarques tout et tu comprends tout, il marque une courte pause, j'ai donc besoin de toi. Tu interviendras seulement à la fin quand tout sera sécurisé.

De toute façon, je n'ai trop pas le choix. C'est lui le chef et il a donc forcément le dernier mot.

— Bien.

Le reste du trajet — qui arrive, heureusement, vite à son terme — se déroula avec une ambiance semblable à une morgue. Mon aura meurtrière tant cette nouvelle m'a mise de mauvaise humeur devait se ressentir plus que je ne le pensais.

Et tant pis.

Nous nous rejoignons avec les autres à un parking à un peu plus loin que l'endroit ciblé. D'après les informations récoltées par l'homme, par Mocchi et par Takeomi, derrière la pièce où sont tatoués les clients, il y a une porte qui mène à un sous-sol. Un sous-sol qui sert de repère à nos ennemis.