𝙲 𝚑 𝚊 𝚙 𝚒 𝚝 𝚛 𝚎⠀ 𝟼 𝟻

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PUTAIN WAKASA ! Je m'exclame en panique.

Je remets ma culotte sous ma jupe et j'essuie brièvement la semence de Suna qui est en train de couler d'entre mes cuisses avec le rouleau de papier WC qu'il m'a lancé avant de partir, ne prenant pas la peine et pas le temps surtout de faire ça proprement.

C'est le cadet de mes soucis pour le moment.

Et c'est avec les jambes titubantes et le cerveau encore embrumé, comme si j'étais complément bourrée, que je me dirige vers la porte.

En sortant de la chambre, je récupère sur mon passage mon manteau qui contient mon téléphone que j'ai fait tomber un peu plus tôt et je cours difficilement dans les couloirs comme si ma vie en dépendait sous le regard interloqué des gens qui nous ont très certainement entendu, pour ceux de la salle d'attente du moins. Et je prie tous les dieux pour ne pas recroiser Suna sur mon passage.

« Pourquoi t'as été aussi faible ?? »

Mentalement je sais que je ne changerai jamais.

Par contre, je pensais vraiment que j'étais devenu plus forte physiquement mais il faut croire que je ne le suis pas tant que ça. Ou alors je le suis mais uniquement lorsque c'est moi qui ai l'avantage. Alors que là, c'est très clairement lui qui l'avait du début à la fin et il a donc pu faire ce qu'il voulait de moi. Et c'est justement cette facette qui me plaisait tant quand je le fréquentais, c'était que je n'avais besoin de penser à rien et de me laisser aller.

« Mais là c'était même trop facile ! »

Je le sais ça ! Je pense à voix haute.

Et je sais surtout que si je l'avais vraiment voulu, j'aurai pu me dégager de lui. Mais je ne l'ai pas fait même si je n'avais plus envie de lui.

Parce que si je suis une grosse putain d'accro au sexe.

Depuis le début, c'était sûr que nos retrouvailles, si je peux appeler ça comme ça, n'allait pas se dérouler avec uniquement avec des mots. Je savais très bien qu'une fois en face de lui je céderai à mes envies parce que je suis comme ça, je fais toujours ce que j'en envie sur le moment sans penser à l'après.

Parce que l'après m'est égal.

Et surtout, je le sais, je n'ai aucun état d'âme.

Aucune morale.

Et je ne saurais très probablement jamais ce que c'est que d'en avoir.

« Mais là une vie est peut-être en jeu ! Et pas n'importe qui ! »

Je le sais ça aussi !

Au lieu de prendre l'ascenseur qui prendrait trop de temps à arriver, je descends les escaliers, loupant plusieurs marches parfois et me faisant mal aux chevilles, mais ça aussi ça m'est égal.

Seul le fait de voir Wakasa en vie devant moi compte, et rien d'autre.

Wakasa, Wakasa, Wakasa..

C'est en ne pensant qu'à lui et en prononçant ce seul prénom dans des chuchotements à peine audible et dans un état de panique comme je n'en ai réellement jamais eu dans ma vie que je continue ma course folle jusqu'à dehors, poussant violemment et sans vergogne toutes les personnes, patients comme médecins ou visiteurs, qui ont le malheur de se trouver sur mon chemin.

Et quand j'arrive dehors, mon cœur loupe un battement pendant que l'air frais fouette rudement mes joues encore pleines de larmes qui commencent à sécher, en voyant la scène devant moi et toutes les éclaboussures de sang sur le sol.

𝐁𝐎𝐍𝐓𝐄𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant