𝙲 𝚑 𝚊 𝚙 𝚒 𝚝 𝚛 𝚎⠀ 𝟸 𝟼

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Je suis enfin dans ma chambre, il est quasiment 5h. Je vais quand même aller prendre un bain même si il est tard, ou tôt, je ne sais plus trop. En attendant que je fasse couler l'eau, la plus chaude possible, je me déshabille en prenant soin de ne pas me regarder dans le miroir. Je n'ai pas envie de voir mon reflet. Je ne sais pas si j'aimerai ce qu'il renvoie.

Une fois nue, je mets un pied dans l'eau. Cette dernière me crame littéralement la peau. Au point où j'en gémis de douleur mais je rentre quand même le deuxième. Puis mon corps. Une fois dedans on s'y habitue. Je m'affale contre le dossier de la baignoire et je regarde le plafond. Quelle journée. Je ne réalise pas encore tout ce qu'il s'est passé. Dire qu'il y encore moins d'un mois, je vivais une vie normale et aujourd'hui, me voila à tuer des gens, à avoir tout le temps envie de baiser, et à coucher avec trois personnes du même gang. Ça fait pas mal de changement pour le coup. Je lâche un petit rire dans un soupire.

Je fais glisser mon corps le long du dossier et mets ma tête dans l'eau. Je reste dedans jusqu'à ce que je sente que je n'ai plus d'air du tout dans mes poumons, m'asphyxiant le cerveau, et que mon cœur s'accélère anormalement. Je la ressors tout en respirant un grand bol d'air et en toussant. J'essuie mon visage pour enlever le liquide dessus et fais glisser mes mains le long de mes cheveux. Je colle ma poitrine à mes genoux, pose ma tête dessus et je regarde dehors à travers la grande vitre où j'ai une vue sur tout Tokyo. Mes cheveux flottent autour de moi. A cause du reste de la coloration, l'eau a prit une teinte rouge, me donnant l'impression d'être dans une flaque de sang. Un peu glauque quand même. Du coup je décide de sortir.

Je prends une serviette que je mets autour de ma tête et une autre autour de moi. Je m'essuie et j'enfile une culotte, un cycliste et un t-shirt large. J'essors rapidement mes cheveux puis les brosse. Je décide enfin de prendre mon courage à deux mains et de me regarder dans le miroir. Je souffle un coup et je passe la main dessus pour enlever la buée. Puis je pose un bras de chaque côté du lavabo. Et je lève enfin la tête. C'est la pire idée que j'ai eu.

Je vois seulement le reflet de la fille que j'ai vu avant dans la vidéo. Une fille qui me ressemble mais qui n'est pas moi. Qui n'est sensé pas être moi. Ou qui est sensé être moi ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Quoiqu'il en soit je ne vois pas la Alice d'avant. La Alice d'avant n'avait pas un regard de psychopathe et n'avait pas un rictus sur ses lèvres en voyant quelqu'un mourir. Ou si ? Je ne me souviens pas. Ou plus ? Je ne m'en souviens plus plutôt. Je sais juste que la Alice de maintenant a changé. Totalement changé. Je suffoque et je respire bruyamment en y pensant.

Je ferme les yeux pour me calmer mais dès que je les ferme, je revois les images des scènes d'avant. Plus particulièrement celle de l'homme qui tenait Irina et de son regard quand je l'ai tué. Celle du regard de Kuroo quand il est tombé devant moi avec un trou dans la tête. Et celle de Masao au moment où il a comprit comment il allait être mis à mort et sa mort. Autant les trois hommes que j'ai tué, je comprends que ça ne me fasse rien vu que je ne les connais pas puis ils s'en sont prit à des innocents, dont des femmes et des enfants. Sans oublié que ça m'a valu une récompense alors ça valait le coup. J'en souris en m'en souvenant.

« Mais qu'est ce qu'il me prend ? A quoi je pense ? »

J'arrête de sourire. Une personne normale n'aurait pas réussis à passer le cap de tuer quelqu'un qu'importe les circonstances. Mais les autres, même si je ne les ai pas tué, j'ai tout vu. Kuroo je le connaissais et je l'appréciais à la base. Et surtout Masao. Il était mon chauffeur pendant trois semaines et était gentil avec moi. Même si c'était un traitre, ce n'était qu'un pion de nos ennemis directement envoyé à l'abattoir. Ça devait quand même me faire quelque chose d'avoir vu tout ça. Alors pourquoi ça ne me fait ni chaud ni froid ? Pourquoi je ne me sens pas mal ? Pourquoi je ne ressens rien après avoir déjà vu tant de personnes mourir ?

𝐁𝐎𝐍𝐓𝐄𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant