𝐁𝐎𝐍𝐓𝐄𝐍

𝙲 𝚑 𝚊 𝚙 𝚒 𝚝 𝚛 𝚎⠀ 𝟸 𝟺

— Tu as fait vite. Me dit-il avec un sourire en coin avant que je franchisse la porte.

— T'as eu de la chance, une minute plus tard et j'étais déjà dans mon bain.

Il pouffe un petit rire pendant que je referme la porte derrière moi. J'entends une petite musique de fond. Je sens déjà l'ambiance électrique dans la pièce. Je me retourne et marche vers lui, nos regards encrés profondément l'un dans l'autre. Il est affalé sur son fauteuil matelassé en cuir noir, qui ne possède pas de roue et sirote de l'alcool, sûrement du whisky vu la teinte.

— Il n'y a pas de roue à ton fauteuil ?

— Non, ce n'est pas très pratique.

Il affiche le même sourire que précédemment et je lâche de nouveau un petit rire, comprenant ce qu'il voulait insinuer. Je m'avance jusqu'à son niveau et me place en face de lui, entre ses jambes, posant mes fesses sur le bureau sans m'assoir. Je plie mes bras et les pose au niveau de ma poitrine. Ses beaux yeux bleus n'ont toujours pas quitté les miens.

— Alors Sanzu, que me vaut ton invitation ? Je plisse un peu mes yeux.

— Une petite envie de discuter. Pourquoi ? T'avais autre chose en tête ? Il boit une gorgé de son alcool.

— Peut importe, disons que j'ai juste envie de me détendre un peu.

Je me penche et je récupère son verre avant de moi aussi faire la même action que lui une minute plus tôt. Il se redresse et pose ses coudes sur ses genoux, un sourire amusé habille ses lèvres rosées.

— Je suis plutôt bon pour ça.

— De ce que j'ai vu pour le moment, je ne peux pas dire le contraire.

— Ce n'était qu'une mise en bouche ça pourtant. Il récupère son verre et le termine.

— Owh, intéressant.

Il se lève de sa chaise, son visage frôle tout le haut de mon corps, accélérant ainsi les battements de mon cœur. Il passe à côté de moi d'une manière taquine et va dans la pièce à côté. Il revient une minute plus tard avec deux verres d'alcool.

— Tu m'excuseras, comme il n'était pas au frais, j'ai rajouté des glaçons.

— Ça ne me dérange pas.

Il dépose le verre à côté de moi, frôle encore une fois mon corps et s'assoit comme avant.

— Dis moi, de quoi voulais-tu discuter ? Je m'assois sur le bureau vide et croise mes jambes nues. Mes bras sont toujours pliés l'un sur l'autre.

— Ça te fait peur non ?

— Je ne vois pas de quoi tu parles. J'arque un sourcil.

— J'ai vu comment tu tremblais avant en voyant ton propre regard dans la vidéo mais j'ai vu aussi ton sourire, je t'ai bien observé. Mais ce qui te fait le plus peur, c'est que tu te rends compte que t'aimes ça mais tu ne veux pas te l'avouer. Son regard est plongé dans le mien.

— Comment le sais-tu ? Je déplie mes jambes, tout en les bougeant, et place mes paumes de main sur le bord du bureau.

— Ça se voit. Puis nous sommes tous passés par là tu sais. Il pose ses coudes sur ses genoux et fait pendre ses bras entre ses jambes.

— C'était qui le premier gars que t'as tué ?

— Mucho. Il sourit en repensant à ce souvenirs.