𝐁𝐎𝐍𝐓𝐄𝐍

𝙲 𝚑 𝚊 𝚙 𝚒 𝚝 𝚛 𝚎⠀ 𝟻 𝟾

 

— D'après les quelques petites infos que Mochi a réussit à récolter, les grosses têtes ne seront pas là ce soir. Nous dit Takeomi à travers le téléphone pendant que nous roulons et je claque ma langue contre mon palais dans un signe d'agacement.

C'était à prévoir que les personnes haut placé des Yakuzas à l'instar de Suna ne viennent pas. Surtout après l'attaque de hier soir au port de Yokohama dont ils doivent déjà certainement être au courant. Sans oublier que ce réseau fait indirectement parti des Hebi sans pour autant l'être vraiment, du moins il s'autogère et tant que les résultats sont bons tout comme les recettes engendrées, personne ne s'en mêle. Mais bon, même si les grosses têtes ne sont pas là ce n'est pas grave. Ce genre d'événement nous permettra d'au moins déjà réduire le nombre de membres du gang et surtout de débarrasser la Terre des pourritures tels que eux.

— Tu ne pourras donc pas revoir ton ex Alice. Commente Mikey en bruit de fond d'un ton qu'il essaie de rendre indifférent.

— Ah là je suis déçue. Je lui réponds sans attendre avec un sourire en coin même si il ne me voit pas. Moi qui me faisait une joie de le revoir.

En remarquant que je ne mentais pas, j'entends Mikey claquer sa langue contre son palais comme moi précédemment et je sens les regards de mes trois acolytes braqués sur moi, leurs sourcils froncés.

— Bah quoi ? Faut bien que je le revois pour le buter de mes propres mains. J'hausse mes épaules.

« Malheureusement, il va falloir reporter nos tendres petites retrouvailles. »

— Mh, t'as de la chance. Marmonne Sanzu qui est assit à côté de moi, les jambes écartées, une main qui pend entre et l'autre bras le long du rebord de la fenêtre.

— Je tourne juste ma tête vers lui et j'arque un sourcil. Et sinon quoi ?

— Attends qu'on raccroche. Me chuchote-il suavement en me regardant du coin des yeux, un rictus sur ses lèvres qui déforment ses jolies cicatrices.

Et c'est avec le cœur qui palpite à toute vitesse en sentant la tension qui s'installe entre lui et moi que je m'efforce de continuer de façon sérieuse la conversation téléphonique avec mes compagnons qui sont restés à Tokyo.

— Alice, Takeomi parle, c'est bon pour le brouilleur d'onde ou tu veux que je te réexplique rapidement son fonctionnement ?

— C'est bon, je l'ai même déjà expliqué aux garçons. Je lui réponds gentiment.

— Parfait. Un petit souffle de soulagement se fait entendre.

— Quoiqu'il en soit, soyez prudents. Conclue Mikey avant de couper court à l'appel.

Et une fois que nous avons raccroché, Ran, qui est le conducteur du jour, se gare sur le parking d'un magasin non loin de la résidence de la réception tout en me regardant à travers le rétroviseur central pendant que son frère, sur le siège passager, se retourne pour me faire ça.

— Bon Sanzu, comme convenu, je te laisse l'honneur de le lui mettre. Dit le cadet d'une petite voix qui sonne déçue.

« Le lui mettre ? »

— Ne pleure pas hein, il ne fallait pas perdre le pari. Ricane le rose tout en haussant ses épaules.

— On regardera juste par contre, c'est déjà pas mal. Commente Ran avec un sourire taquin en se retournant également et en plaçant une jambe pliée sur l'assise et en calant son dos entre la portière et le volant.