𝒕𝒘𝒐 𝒚𝒆𝒂𝒓𝒔 𝒍𝒂𝒕𝒆𝒓 [𝒂𝒈]

B|06. « Ne me lâche pas. »

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𝕁𝕖𝕦𝕕𝕚 𝟙𝟞 𝕛𝕦𝕚𝕝𝕝𝕖𝕥 𝟚𝟘𝟚𝟘, 𝔹𝕒𝕣𝕔𝕖𝕝𝕠𝕟𝕖, 𝟙𝟙𝕙𝟙𝟝 .

𝐀𝐁𝐈𝐆𝐀𝐄̈𝐋𝐋𝐄 .

          ❝  𝓒e matin, je me réveille en sursaut, j'ai l'impression d'avoir dormi une éternité et c'est très précisément le cas puisque je peux voir mon réveil affiché onze heures quinze. Il est rare que nous nous levions aussi tard avec Antoine, mais je crois que nous avions vraiment besoin de repos. Je suis presque sûre que Julia est déjà réveillée puisqu'elle est du genre à se lever tôt, mais la connaissant, elle doit être dans sa chambre en train de jouer. En revanche, pour les jumeaux, tant qu'on ne vient pas les réveiller, il pourrait dormir jusqu'à pas d'heure.

          Antoine, lui, semble encore dormir profondément, mais je vais malheureusement devoir le sortir de son sommeil car il serait vraiment temps de se lever vu l'heure qu'il est. C'est d'ailleurs étonnant que Julia ne soit pas venue nous réveiller. Je souris instinctivement en me rappelant quel jour nous sommes aujourd'hui et je décide de caresser doucement la joue de mon mari pour le réveiller. Celui-ci ne tarde pas à ouvrir les yeux et je ris en voyant qu'il a du mal à rester éveillé. Je me rapproche alors de lui pour poser ma tête contre son torse et il en profite pour enrouler ses bras autour de mes épaules pour me serrer contre lui.

– Bien dormi ? je lui demande

– Oh que oui. dit-il avant de déposer un bisou sur mon front

– Joyeux deux ans de mariage. je ris

– On ne devrait vraiment pas fêter le pire jour de ma vie. il grimace faussement

– Eh ! je râle

– Voyons le bon côté des choses, il me reste plus qu'un an à tenir. il pouffe

          Je ris en comprenant ce à quoi il fait référence. Pendant l'Euro 2016, quand nous nous tournions autour, juste avant de nous remettre ensemble, nous sommes allés au restaurant à Marseille tous les deux et Antoine avait réservé au nom de Monsieur et Madame Griezmann, chose que je n'avais pas pu m'empêcher de relever à l'époque. À ce moment-là, je me voilais clairement la face, j'étais toujours aussi raide dingue d'Antoine, mais je ne voulais pas l'assumer. Je crois surtout que j'essayais d'enfouir profondément tous les sentiments que j'avais pour lui parce que, dans le fond, je ne lui avais pas encore vraiment pardonné le fait de m'avoir lâchement quitté deux ans plus tôt. Je me rappelle de cette soirée comme si c'était hier, tout avait été parfait et on avait passé un super moment. Je crois qu'en réalité, l'instant aurait été parfait peu importe où nous aurions été, il aurait juste fallu que je sois avec Antoine.