𝒕𝒘𝒐 𝒚𝒆𝒂𝒓𝒔 𝒍𝒂𝒕𝒆𝒓 [𝒂𝒈]

42. « Tu m'as menti. »

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– J'aimerais m'excuser.

– Et tu vas vraiment le faire ou ... ?

– Je suis désolé, d'accord ? C'est bon, c'est réglé ? dit-il en regardant Olivier et en se dirigeant vers la porte

– Ah non non, ce n'est pas réglé. Reviens m'expliquer pourquoi tu m'as menti et plus généralement pourquoi tu as été un vrai idiot ?

          Olivier et Antoine se trouvent tous les deux dans ma chambre. Mon meilleur ami est allé chercher le numéro sept et ils sont maintenant debout, face à moi alors que je suis assise sur mon lit attendant patiemment des explications concrètes. Je ne pourrais pas passer une journée de plus à me demander ce qui a bien pu se passer dans la tête d'Antoine pour agir comme il l'a fait. J'en ai plus qu'assez de me poser sans arrêt les mêmes questions. J'ai besoin de savoir si je dois le rayer définitivement de ma vie, si je dois faire un trait sur tout ce que nous avons vécu. J'espère secrètement qu'il aura de bonnes réponses à me donner et que j'arrêterai de lui en vouloir autant. Mais même avec cela, rien ne pourra jamais être comme avant, nous ne pourrions jamais retrouver notre complicité, c'est beaucoup trop me demander.

– Je vais vous laisser. dit Olivier en quittant ma chambre

          Antoine croise les bras, appuyé dos contre le mur. Je suis assise sur le lit, en face de lui, assise en tailleur, attendant patiemment qu'un mort sorte de la bouche du beau châtain. Il me regarde droit dans les yeux sans parler, comme s'il cherchait quelque chose à dire. Je dois avouer qu'à ce moment précis, je ne me sens pas très bien, j'ai des sueurs froides et le cœur qui bat vraiment très vite. J'ai peur de ce qu'Antoine pourrait m'avouer. J'ai peur qu'il me confie à quel point il aime Erika. J'ai peur que mon cœur se brise une fois de plus.

          J'aimerais tellement m'être trompée sur toute la ligne, qu'il me dise que ce n'est pas ce que je crois, qu'il ne m'a jamais menti. J'aimerais qu'il me dise que je suis importante pour lui et qu'il a peur de me perdre autant que j'ai peur. Malheureusement, je pense que je me fais de faux espoir et que j'en attends beaucoup trop de cette conversation. J'appréhende le fait de devoir tirer un trait sur notre relation, enfin sur notre amitié naissante, qui aurait dans tous les cas, jamais eu lieu. Nous avons vécu beaucoup trop de choses ensemble pour pouvoir être de simples amis, nous serons toujours un peu plus que ça.

– J'ai fait n'importe quoi. dit-il finalement

– Et c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui.

– Abigaëlle, s'il te plaît. il soupire en s'asseyant à côté de moi Regarde-moi.

          Je lève doucement les yeux vers lui et je peux apercevoir dans son regard à quel point il est triste lui aussi. Il a l'air aussi affecté par la situation que je le suis. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi il est dans cet état alors qu'il devrait être heureux avec Érika, car c'est sûrement ce qu'il voulait, retourner auprès d'elle. Enfin, c'est ce que je pense puisqu'il ne s'est pas gêné pour se jeter sur ses lèvres dès qu'il en a eu l'occasion.