𝒕𝒘𝒐 𝒚𝒆𝒂𝒓𝒔 𝒍𝒂𝒕𝒆𝒓 [𝒂𝒈]

65. « Pas maintenant. »

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𝔸̀ 𝕝'𝕖𝕟𝕥𝕣𝕒𝕚̂𝕟𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥

          ❝  𝓛es garçons partent rejoindre Didier sur le terrain alors que je reste sur le côté, appuyée contre la rambarde à observer les garçons qui commencent leurs tours de terrain en courant. Il fait vraiment chaud aujourd'hui alors j'espère qu'ils arriveront à supporter la chaleur tout de même. Le soleil tape déjà énormément et cela ne doit pas être très agréable pour eux, mais j'imagine qu'ils ont l'habitude maintenant.

          Je regarde attentivement les Bleus qui commencent leur échauffement après trois tours de terrain. Mon esprit se perd un peu et je repense alors à ce que ma mère m'a dit, il y a quelques jours lors du match contre l'Islande. L'Euro se termine bientôt et maintenant qu'Antoine est au courant de l'existence de sa fille, il va falloir qu'on parle de sa garde. Cela ne va pas être facile de pouvoir s'organiser étant donné que j'habite à Paris alors qu'Antoine est à Madrid. Je ne sais pas comment nous allons fonctionner, il est peut-être plus simple que je garde Julia et qu'il vienne la voir dès qu'il en aura l'occasion, mais je ne sais pas s'il sera d'accord avec cela.

          Mais maintenant que la fin de la compétition est proche, il faut vraiment que je lui en parle car dans quatre jours au maximum, tout cela est terminé. Et je ne peux l'empêcher de ressentir une sorte d'angoisse en pensant à la fin de l'Euro parce que cela signifie que ce ne sera plus pareil désormais. Je n'aurais plus la même complicité avec Antoine, je ne serais plus aussi proche des garçons, je ne vais plus vivre avec eux. Mine de rien, j'aimais beaucoup de mode de vie, être en quelque sorte en colocation avec les joueurs me plaisait bien, mais malheureusement, cela ne peut pas toujours être ainsi. Les garçons seront aussi contents de retrouver leur petite famille et c'est compréhensible. Je compte alors profiter à fond de ces derniers jours en espérant qu'ils ne perdent pas le match de demi-finale jeudi.

          Je crois que dans le fond, ce qui me fait le plus peur est que tout change entre Antoine et moi. Nous nous sommes beaucoup rapprochés ces derniers jours et je ne veux pas perdre ce que nous avons. Mais s'il doit retourner à Madrid, ce ne sera plus pareil étant donné que nous nous verrons beaucoup moins souvent.

          Il faut aussi que je pense à postuler pour un nouveau travail. Maintenant que l'Euro est prête terminé, je n'aurais plus de job et il faut que je commence à me bouger pour en trouver un autre. J'ai déjà une idée bien précise de ce que je vais faire, travailler pour les Bleus a été une révélation au niveau de ma vie professionnelle, même si j'ai toujours su plus ou moins ce que je voulais faire. Je décide alors de rejoindre Didier qui venait de finir de donner les instructions aux joueurs. Ils partent au milieu du terrain pour commencer les différents ateliers. Je passe en dessous de la barrière et m'assois à ses côtés. Je pense que c'est le seul qui pourra m'éclairer là-dessus.