𝒕𝒘𝒐 𝒚𝒆𝒂𝒓𝒔 𝒍𝒂𝒕𝒆𝒓 [𝒂𝒈]

40. « Tu n'es plus avec ton mec ? »

.。・゜・。..。・゜・。..。・゜・。..。・

– Bordel Abi, où étais-tu ?

          J'avais à peine posé un pied dans l'enceinte de l'hôtel qu'Olivier me saute limite dessus, fou de rage. Je ne prends pas la peine de lui répondre et continue ma route en direction de ma chambre. Je ne fais pas vraiment attention à mon meilleur ami et lui lance même pas un seul regard. Je sais pertinemment que si je prends le temps de lui répondre, il va me crier dessus en me rabâchant que je suis inconsciente d'être partie sans prévenir qui que ce soit. Honnêtement, je suis tout à fait d'accord avec ça, j'aurais dû avertir Olivier ou Paul de mon départ, mais j'étais tellement sur les nerfs que j'ai complétement oublié de le faire. J'avais énormément de choses dans la tête et prévenir mes amis de mon départ était le cadet de mes soucis. Je ressasse sans arrêt l'image d'Antoine et Érika en train de s'embrasser et j'ai terriblement mal au cœur. Je me demande comment il a pu se passer autant de choses sous mon nez sans que je ne m'en aperçoive. C'est cela qui occupe toutes mes pensées, au point où j'en oublie de dire à Olivier que je m'en vais me changer les idées.

– Tu es partie pendant deux heures sans nous prévenir, tu ne nous as pas dits où et quand tu partais et tu ne répondais pas à ton téléphone. On s'est vraiment inquiété Abi, il aurait pu t'arriver n'importe quoi, tu en as conscience ?

          Je ne m'arrête pas pour autant, je ne veux pas rester une minute de plus avec lui. Je suis persuadée que je vais me mettre en colère et je ne veux pas m'énerver contre lui, je n'ai juste pas envie de parler à qui que ce soit. Mais mon meilleur ami semble bien plus en colère que ce que je pensais. Il attrape mon poignet pour me tirer vers lui, de façon à ce que je me retrouve face à lui. Son regard est dur, il a vraiment l'air énervé et cela m'étonne un peu car ce n'est pas le genre de personne à se mettre dans cet état. Je m'en veux un peu de le rendre ainsi. C'est la personne la plus douce que je connaisse et je me rends compte que mon comportement à des répercussions sur les personnes qui m'entourent.

          C'est affolant et effrayant de voir à quel point Antoine a une emprise énorme sur moi. Quand je suis en colère contre lui, j'ai l'impression d'en vouloir à la terre entière. Je déteste l'idée qu'il a une telle influence sur moi car je m'aperçois qu'il est bien plus important pour moi que ce dont j'imaginais. Je finis par remettre tous mes sentiments en question car je ne me verrais pas agir aussi excessivement pour un simple ami.

– Est-ce que tu m'écoutes quand je te parle ?

– Je ne suis plus un bébé Oli, bien sûr que je t'écoute. Je n'ai juste pas envie de discuter.

– Tu sais à quel point j'avais peur qu'il te soit arrivé quelque chose ? Tu nous as laissés sans nouvelles pendant presque deux heures.

– Antoine a bien vu que j'étais partie faire un tour dans Lille, il a dû vous le dire.