Chapitre 2

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J'entends soudain le rythme cardiaque de mon amie accélérer, signe qu'elle se réveille. Je me tourne vers elle, elle me regarde, et me sourit. Je souris à mon tour, et je range mes écouteurs. Nous continuons à parler, et enfin la cloche sonne. C'est l'heure de la pause, que nous passons sur un banc dans la cour, à parler jusqu'à ce que la cloche sonne de nouveau. Je regarde mon emploi du temps. Option sport. Bien, j'écrase l'insecte dès le premier jour, pas mal non ? Toute la classe se dirige vers les vestiaires, et nous nous changeons séparément. J'enfile mon kimono, que j'attache avec ma ceinture noire. Mon option sport s'appelle "combat", une option qui nous enseigne le combat en alliant de nombreux arts martiaux. Pendant que je me change, mon esprit vagabonde et je me surprends à espérer que le nouveau fait combat, afin que je puisse lui mettre une raclée. Je sais que lui aussi en meurt d'envie. Je sors enfin des vestiaires , et je vois Emilie se diriger vers la salle de gym. Je lui fais un signe de la main, elle court vers moi, me souffle à l'oreille "Écrase le nouveau, il fait combat", et rejoins le groupe. Je souris, d'un sourire de prédateur, comme dirait Emilie. Je rejoins mon groupe, et nous nous asseyons en cercle, assis en tailleur, attendant le nouveau professeur. Une femme austère, d'apparence sévère, arrive. Elle est toute jeune, et arbore fièrement une ceinture noire toute neuve. Je réprime un nouveau sourire. Je suis la seule de mon cours à avoir une ceinture noire, et je l'ai depuis deux ans. Je suis particulièrement précoce. En même temps, j'ai commencée combat depuis le CP, alors que les plus anciens du cours ont commencés après moi. Je suis la plus forte du cours. Notre professeur se présente. Madame Pydoskol. Cela fait bizarre de voir une femme aussi jeune avec une apparence aussi sévère, et une telle autorité dans la voix. Aussitôt, son regard se porte sur moi, et elle me regarde intensément. Je devine que les autres professeurs que j'ai eus lui ont parlés de moi comme d'une "rebelle", comme ils m'appellent, qui va tenter de lui tenir tête. Ils n'auraient pas pu être plus juste. Ses yeux papillonnent alors vers ma ceinture, et ses sourcils se froncent une brève seconde. Elle détourne et ouvre de nouveau la bouche.

- Maintenant que je me suis présentée, je vais évaluer votre niveau et, pour cela, je vais vous répartir par paire.

Elle fait le tour de l'assemblée du regard, et commence à nous répartir. Les élèves se lèvent quand ils sont appelés, et se dirigent avec leur partenaire sur un tapis. Finalement, il ne reste plus que moi, et l'insecte, comme je l'appelle. Parfait. Je me dirige vers un tapis tandis qu'il me suit. Je prends place, lui aussi, et je vois à la contraction de ses pupilles qu'il a peur. Il est ceinture verte, jesuis noire. Je le salue, il suit le mouvement, et il engage le combat. Après quelques mouvements, j'ai repéré la plupart de ses points faibles, et j'engage véritablement le combat. Il finit à terre en moins d'une minute. Je devrais en tirer de la fierté, comme à chaque fois que je gagne un combat, mais aujourd'hui je ne sais pas ce qui se passe , je ne me sens pas satisfaite. J'ai besoin de... plus de violence, d'un véritable combat acharné. Mais qu'est-ce qui me prends ? C'est lorsque je vois ses pupilles contractées par la peur que je me rends compte que j'ai tendue tous les muscles de mon corps et que j'ai serré les poings, comme si j'allais le frapper. Je me détends, et me détourne. Je l'entends se relever, puis j'entends la prof arriver derrière moi à pas de loups. Je me retourne, et je vois à la dilatation de ses pupilles sa surprise, mais elle détourne rapidement le regard. Elle lance sèchement :

- Qu'attendez-vous pour combattre ?

- Nous avons déjà combattus, et j'ai gagné, répondis-je froidement.

Elle me regarde un bref instant.

- Faîtes-moi voir cela.

Nous reprenons place, l'insecte tendus comme un arc. Nous nous saluons et, connaissant ses points faibles, je le mets à terre rapidement. Mais, de nouveau, je ressens cette pulsion de violence qui m'envahit. Je serre les poings, respire, et affiche de nouveau mon masque d'impassible. La prof, fort heureusement, aide l'insecte à se relever et ne vois rien de mon manège. Elle pince les lèvres, me jauge du regard, et abois un ordre :

Des ailes dans le dos - MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant