Chapitre 47

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Petite dédicace LolaClaudin ;)

3 janvier : j'ai rarement eu de pires vacances... Entre un Noël solitaire et un anniv' cauchemardesque, j'ai été servi. Je m'explique : inutile d'épiloguer sur Père et Mère, par contre, Alexandre... Il a recommencé à me battre, pour commencer, lorsque j'ai voulu aborder le sujet des anges avec lui. Je lui ai demandé des nouvelles de nos armées, pour y aller mollo, mais il a dû me sentir venir, parce qu'il était déjà hargneux, sauf que, comme l'imbécile que je suis, j'ai continué alors qu'il n'était vraiment, VRAIMENT pas d'humeur... Je lui ai demandé pourquoi on ne pouvait pas faire la paix avec eux. J'ai bien cru qu'il allait s'étouffer avec sa salive. Il m'a regardé avec des yeux exorbités, et m'a demandé d'une voix furieuse comment j'osais poser une telle question. Je lui ai dit qu'à chaque bataille on perdait des hommes, ce qui n'était pas notre but, et que je ne voyais pas vraiment la nécessité de révéler note nature aux humains étant donnés qu'ils étaient déjà injuste entre eux, avec cette histoire d'homosexualité, parité, couleur de peau et j'en passe et des meilleures. L'ennui, c'est que j'ai appris tout ça en allant sur Terre, ce que je n'avais pas vraiment le droit de faire... Et je ne m'en suis rendu compte que trop tard, ÉVIDEMMENT. Il faut que j'apprenne à tenir ma langue, ou au moins à réfléchir avant de parler, surtout vu la branlée que j'ai récolté... Il a ressorti la ceinture, ce qu'il n'avait pas fait depuis un paquet de temps, j'en ai encore des traces alors que ça fait déjà dix jours, il m'a donné des montagnes de livres sur la civilisation démone a lire, et s'est cassé dans la soirée, me laissant seul pour Noel le lendemain. Il n'est revenu qu'une semaine plus tard, le 1er, encore plus énervé qu'il n'était parti. Je ne sais pas ce qu'il est allé faire la bas et ce qu'il s'est passe, mais je n'ai aucune envie d'aller lui demander... Et le pire, ça a été la journée ! Il m'a installé sur une chaise, dans la salle du trône, lui en face de moi, et a commencé à me mitrailler de questions sur la civilisation démone, sur nos habitudes, et a enfin parlé de rôle. Va savoir pourquoi, j'étais d'humeur provocatrice (en une semaine, j'avais eu le temps de ruminer ma colère, tu penses), alors j'ai dit que je ne savais pas de quoi il parlait. Je sais ce qu'il voulait dire, et je le savais déjà quand j'étais sur cette chaise, mais j'avais décidé de lui tenir tête... Il est parti au quart de tour, me hurlant que le rôle des démons était de révéler notre existence aux humains, qui avaient besoin de notre supériorité pour faire de leur monde un monde meilleur, je lui ai répliqué que le jeu n'en valait pas la chandelle, que c'était inutile de se perdre en guerres quand on pouvait s'allier avec les anges de manière pacifique au lieu de passer pour des sauvages, autant de leur côté que du notre, et réfléchir à une solution, pour sauver les humains, car c'est notre rôle. Il m'a frappé de toutes ses forces, avant de me laisser seul, sous surveillance constante, je suis accompagné pour aller aux toilettes, et c'est ma seule sortie. Je suis consigné dans ma chambre, j'y mange, lis, et écris. J'ai bien le temps tu parles... Il m'appelle. Seigneur, je t'en prie, aies pitié de moi. J'ai peur. Non, ce n'est pas le moment. Mais Dieu sait que je ne suis pas courageux... Vite, avant qu'il ne pète un câble.

Cette page est gravée dans ma mémoire, comme un secret que tout le monde devrait connaître mais qu'il ne faut révéler à personne... Ainsi cette guerre n'est pas inévitable ! Et je ne suis que trop d'accord avec ce garçon. Il faut que je le trouve, que nous trouvions un accord. Et visiblement, il a besoin d'aide. Surtout vu la suite du journal. Je l'ai dévoré, cette page me brûlant le cerveau au fer rouge, et les suivantes plus terribles encore.

4 janvier : j'avais tort. Notre rôle est de révéler notre existence aux humains pour les diriger et construire un monde meilleur. Comment ais je pu être aussi aveugle et stupide ? J'avais tort, et Alexandre avait raison. Je dois lui obéir, et m'entrainer plus dur encore pour la guerre que nous préparons contre les anges. Ce sera l'ouvrage de notre vie, l'apogée de notre existence, car après nous ne serons plus les démons mais les surnaturels, qui règneront avec parcimonie et justice sur Terre, pour apporter la paix et le bonheur à tous les humains. Ô combien notre cause est noble. Je dois aller m'entraîner pour ça. J'en suis heureux. Vive Alexandre.

Des ailes dans le dos - MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant