Quoi ? Non. Non non non, c'est impossible. Pas envisageable. Et en effet, je reconnais son écriture, qui a évolué au fil des ans, je reconnais la précipitation du geste, la fin du « T » descend vers le bas, comme un geste pas fini, comme si on l'avait arrachée à son travail. Que s'est-il passé ? Il faut que je trouve un moyen de la contacter, de savoir ce qu'il se passe depuis quelques temps. La panique monte en moi, viscérale, et des milliers de questions tournent dans mon cerveau, il faut que j'agisse. Aymeric, lui saura m'aider. En tant que roi des anges, il a une relation privilégiée avec Dieu, c'est lui qui me l'a dit au détour d'une conversation, il y a de cela quelques mois maintenant. Lui seul pourra se mettre en contact avec le Paradis, et avoir peut-être une réponse claire concernant ma sœur.
- Je vais voir Aymeric, déclaré-je.
Lach et Mélio me suivent, ne sachant pas ce que j'ai en tête.
« Tu lui as dit quoi sur Tiff ? » demandé-je à Mélio, ne sachant pas si je peux expliquer la raison de ma visite à mon père à mon amie.
« Je lui ai parlé en quelques mots de tes sept ans. »
Je frissonne. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, car cela révèle ma faiblesse à Lachlyn, mais en même temps, cela me permet de lui parler de ma sœur.
- Aymeric a une relation privilégiée avec Dieu, il me l'a dit. Et comme Tiff semble ne plus pouvoir me rendre visite sur Terre, j'imagine qu'il se passe quelque chose au Paradis. Je vais donc lui demander de se mettre en relation avec ceux qui gèrent les Grandes Portes, pour savoir enfin ce qu'il se passe, expliqué-je.
- C'est brillant, souffle Lachlyn, visiblement époustouflée par mon idée.
Et je repense à ce que Martha m'a dit. La peur me galvanise, permet à mon esprit de marcher plus rapidement, d'aller à l'essentiel. Je dévale les escaliers, concentrée sur la situation et plus sur le dîner, et j'entre dans le bureau sans toquer. Aymeric qui, par chance, se trouve dans le bureau à cet instant, se retourne. L'ennui, c'est qu'il est accompagné de Mentor. Quelle idiote, évidemment... j'avais oublié, tiens.
- Thana ! Quel plaisir de te voir ! Oh, que se passe-t-il ? demande-t-il en voyant ma mien inquiète.
Un silence s'installe, le temps que Mentor comprenne qu'il n'est pas le bienvenu. Et enfin, il quitte la salle.
- S'il te plaît, est-ce que tu pourrais contacter les gardiens de Grandes Portes du Paradis ? J'ai un message de détresse de Tiff, je ne sais pas ce qu'il se passe, on ne se voit plus depuis quelques semaines.
Pour avoir été offusquée de cette nouvelle, je me souviens très bien du fait qu'il m'a observé toutes ces années. Il sait donc probablement tout de moi, ou du moins tout ce que j'ai montré ou n'ait pu cacher.
- Je vais faire mon possible, mais Dieu ne s'adresse à moi qu'à travers mon sommeil, Thana, et ce, très rarement. Donc je ne sais pas si je pourrais te fournir une réponse prochainement, ni même une réponse tout court. Que dit le message ?
- Juste SOS, avec un T après. Pour signer, ou m'appeler ?
- Je ne sais pas du tout... tu n'as pas la moindre idée de ce qu'il pourrait se passer ?
- Non, aucune vraiment concrète. Je ne vois pas ce qu'il pourrait se passer, peut-être que quelqu'un au Paradis 'empêche de sortir, ou alors qu'elle est poursuivie par quelqu'un, je sais pas du tout.
- Ecoute, j'essaie d'avoir des réponses au plus vite, je t'en parle dès que je sais quelque chose ma chérie.
- Merci Papa.
Je hoche la tête et sors, anéantie. Le message est clair et concis, ce qui dénote une urgence évidente, l'envie de se faire comprendre en peu de temps. Qu'est-ce qui peut ainsi l'empêcher d'écrire ? Est-ce qu'on veut l'enfermer ? L'empêcher d'entrer en contact avec moi ? Est-ce qu'elle sait quelque chose qu'on ne veut pas qu'elle me communique ? Mes pensées partent trop loin, c'est absolument invraisemblable.
« Calme-toi Thana, ça va aller, peut-être que ce n'est rien après-tout... »
Mais même lui n'y croit pas, et lui comme moi le savons. Nous remontons tous les trois les escaliers. Il faut que je me concentre sur autre chose, car je n'ai absolument aucun moyen d'avoir une quelconque information ou d'agir pour.
- Comment ça se fait que tu ne sois pas avec ta mère ? demandé-je à Lachlyn.
- Elle est malade, elle doit se reposer. Elle dormait quand je suis arrivée, elle m'avait laissé un mot, donc je lui en ai laissé un et je suis allée faire tour, avant de revenir dans la suite, où je me suis coulée un bain. Puis après, Mélio a voulu retourner sur Terre, et tout s'est enchaîné.
- J'espère que ça va aller pour elle... tu n'es pas trop déçue ?
- Non, ça va, nous nous sommes vues y a pas longtemps, ce n'est pas comme si j'attendais ça depuis des mois. Bon, tu devrais peut-être aller te coucher, vu que tu as du temps avant l'entraînement...
- Oui, je vais faire ça, bonne idée.
Je l'embrasse, et Mélio me suit dans la chambre.
« Pourquoi tu as voulu retourner sur Terre ? » lui demandé-je, intriguée par sa requête.
« J'avais envie d'un terrain de chasse différent, mais d'abords je voulais passer dans ta chambre. »
« Pourquoi faire ?! »
« Prendre le temps de regarder tes dessins. »
« Pourquoi ? »
« Je n'en ai jusqu'ici pas eu l'occasion, et je sais que tu es douée, alors je voulais les admirer. En plus, ils en révèlent beaucoup sur toi. C'est ton moyen d'expression. Pour beaucoup, c'est la parole, pour certains, l'écriture, pour d'autres encore, c'est l'art. C'est le cas pour toi. Tu n'exprimes rien, jamais, mais tu ressens les choses autant que les autres, et tu les garde en toi. Alors, inconsciemment peut-être, tes émotions et tes humeurs se reflètent dans tes dessins. »
Je reste pensive, ne sachant que dire.
« Et le fusain te va bien. » ajoute-t-il avec un sourire.
« Merci, Mélio. »
J'aimerais sourire, mais Tiff me revient en mémoire, et je n'obtiens qu'une grimace. Mon lion soupire, aussi inquiet que moi.
« Il faut que j'aille sur Terre. » déclaré-je abruptement.
Je me lève d'un bond, enfile mes chaussures et mon manteau, et sors dans le salon.
- Lach ? Tu pourrais m'emmener sur Terre s'il-te-plaît ?
- Tout de suite.
Elle enfile son manteau, ses chaussures, attrape ma main et la crinière de Mélio, et nous voilà dans la maison. Il fait un froid glacial, le chauffage n'est bien sûr pas allumé, Louis est avachi, comme de coutume, dans son fauteuil, et ronfle. Je vérifie la table de la salle à manger, mais rien ne m'attend. Bon, il faut que je trouve des indices.
« Utilise tes sens, Thana. Tu as un pouvoir, utilise-le. »
Je ferme les yeux, et me concentre sur les odeurs. Je sais que Tiff en est dépourvue, vu son état, mais peut-être vais-je découvrir quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait me mettre sur la voie. Malheureusement, je ne sens rien. J'ouvre les yeux, et détaille la pièce du regard. Mais ce serait absurde que je découvre quoi que ce soit. En tant que fantôme, elle traverse tout, ne laisse ni odeur, ni chaleur, ni trace. Rien, je ne trouve strictement rien. Mais qu'est-ce que j'espérais, au juste ? Je retiens un soupir d'exaspération, enfouie mon inquiétude au fond de moi, et pénètre dans ma chambre, à la recherche d'un quelconque indice. Si elle a pu m'écrire, c'est qu'elle devait avoir un stylo, qu'elle a pris de là-bas, puisqu'elle ne peut rien attraper d'ici. Peut-être l'a-t-elle fait tomber, ou l'a volontairement laissé quelque part... non, il n'y a vraiment rien. Me voilà seule dans ma chambre, avec mon inquiétude pour seule compagne. Je m'en arracherai les cheveux d'angoisse. Je ressors dans le salon.
- Il n'y a rien, déclaré-je d'une voix que j'espère ferme et posée.
Mais ils ne sont pas dupes, et voient à quel point je me fais du souci. Soudain, pour la deuxième fois dans la soirée, mon fide sonne. C'est Emilie qui m'appelle.
- Emilie, dis-je en décrochant.
- Thana, dit-elle avec une drôle de voix, j'ai besoin d'aide.
Encore ? J'écarquille les yeux, me préparant au pire.
- Je t'écoute, qu'est-ce qui se passe ?
- Le procès contre ma mère a repris.
Oh non... je sens aux regards médusés de mes compagnons que mon visage se décompose.
- Tu es où là ?
- Euh... je suis chez Max, pourquoi ?
- Rejoins-moi dans le bureau de mon père, il faut qu'on règle ça une bonne fois pour toute.
Je raccroche sans un mot et explique en quelques mots la situation. Lachlyn nous ramène immédiatement au palais, et je retrouve de nouveau Aymeric dans son bureau, de nouveau avec mon maître.
- Papa ?
- Thana ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais bien que je n'ai pas pu t'obtenir de réponse pour l'instant...
- Ce n'est pas pour ça. Le procès contre Laura a repris.
- Quoi ? Non ! Comment tu le sais ?
- C'est Emilie qui me l'a dit.
- Elle assiste à l'audience ?
- Non, elle est chez un ami, elle arrive tout de suite.
Il fronce les sourcils et soupire, furieux de voir son autorité ainsi bafouée.
- Aurélien, nous en reparlerons plus tard, dit-il pour congédier le vieil homme. Bon, écoute-moi bien, déclare-t-il en se tournant vers moi. Visiblement, Levaque semble vouloir mener ce procès, donc nous allons lui donner ce fichu procès. Par contre, nous allons donner une défense en béton à Laura, afin qu'elle le gagne, quitte à ce que ce soit l'Etat qui paie les dommages et intérêts. Contacte-moi un avocat, que je veux dans trente minutes maximum, vérifie son identité, regarde son dossier, son expérience, et vous Lachlyn, vous allez descendre dans la salle de jugement afin de délivrer un message au Premier Ministre pour lui signaler le report du procès à demain premier heure.
- Bien, Majesté, dit-elle en s'inclinant.
Elle s'apprête à partir, lorsque mon père la retient, voulant attendre l'arrivée d'Emilie. Pendant ce temps, je cherche un avocat, écume les dossiers, les références, les expériences, et en contacte finalement un, qui répond aussitôt. Je m'isole pour lui expliquer la raison de mon appel. Il déclare être là dans un quart d'heure, et c'est alors que mon amie entre dans le bureau.
- Thana ! J'ai fait aussi vite que j'ai pu.
Aussitôt, je sens une odeur masculine qui se dégage très fortement d'elle, certainement le parfum de Maxime. Celle de la peur vient s'y mêler, mais avec beaucoup moins de puissance que je n'aurais pensé. Elle a visiblement la tête ailleurs.
- Emilie, Thana vient de contacter un avocat qui va s'occuper de la défense de Laura. Puisque Levaque veut un procès contre ta mère, nous allons lui en donner un, que j'ai bien l'intention de gagner. L'avocat arrive dans combien de temps ? demande Aymeric en se tournant vers moi.
- Quinze minutes.
- Bien. Lachlyn, veuillez s'il-vous-plaît porter ce message au Premier Ministre, dit-il en tendant un morceau de papier plié en deux.
Elle part en fermant la porte derrière elle, et je me tourne vers mon père.
- Tu comptes lui demander de préparer son dossier en une soirée ?
- Il y passera la nuit s'il le faut, mais c'est la deuxième fois que l'audience est reportée, je suis clairement en train de perdre de l'autorité et de la crédibilité, il faut que cette histoire soit réglée et enterrée au plus vite, d'autant plus que je représente l'Etat, et que je compte perdre ce procès. Donc plus vite ce sera fait, plus vite ce sera oublié. Le mieux serait encore que ce procès oppose Laura à Levaque lui-même, et non pas l'Etat dont je suis le porte-parole. En tout cas, celui-là peut dire adieu à sa carrière politique, c'est terminé.
- Attend Papa, avant de le licencier, laisse-moi s'il-te-plaît fouiller cette histoire d'exil. Je sais qu'il est lié à tout ça, si tu le renvois, il va s'éloigner du palais, et je n'aurais plus accès aux informations dont j'ai besoin.
- Mais tu comptes les obtenir comment, ces informations.
- Je vais aller les chercher dans sa tête.
- Ah oui ? Et pour le condamner ? Tu n'auras aucune preuve tangible de ce que tu avances, c'est perdu d'office.
- Pas si je l'oblige à parler, et que je recueille ces paroles, sans qu'il ne le sache.
- Ecoute-moi bien. Cette affaire-là, je ne peux m'y consacrer. Je sais que je n'ai aucun moyen d'obtenir la moindre preuve contre lui. Par contre, tu as ces moyens dont je ne dispose pas. Mais Levaque n'est clairement plus de mon côté, il veut se débarrasser de toi pour retrouver sa place de favori à la couronne, puis de moi pour enfin accéder au trône. Le temps nous est compté, d'autant plus qu'il me discrédite aux yeux des anges. Donc je te laisse un mois pour recueillir ce dont tu as besoin, mais pas plus. C'est déjà beaucoup trop.
- Merci Papa. Je n'aurais pas besoin de plus.
Il sourit, mais je vois à sa mine qu'il n'y croit pas. J'y arriverai Papa, pour faire vivre l'Enfer à cet enfoiré, et pour te prouver que j'en suis capable. Il se tourne vers mon amie.
- Emilie, l'avocat que je fais venir va certainement avoir besoin de ton avis. J'aimerais que tu répondes à toutes ces questions, c'est le seul moyen de laisser ta mère en paix.
- Bien sûr, tu peux compter sur moi Aymeric.
L'avocat entre à ce moment-là. D'un coup d'œil, mon père nous fait signe de sortir, et nous retrouvons Lachlyn dehors, qui remonte de la salle, accompagnée de Laura. D'une main, j'attrape Emilie et la cache derrière un rideau en lui couvrant la bouche de ma main.
- Ta mère sait que tu avais rendez-vous avec Maxime ?
- Grand Dieu non ! Si elle l'apprenait, elle me ferait enfermer dans une tour gardée par un dragon... elle ne veut pas me savoir avec un garçon.
- Tu pues le parfum masculin à plein nez, viens te changer dans ma suite.
Au moment où Laura et Lach passent devant le rideau derrière lequel nous nous cachons, cette dernière m'aperçoit. D'un geste, je lui intime le silence, et elle détourne aussitôt le regard en entraînant la mère de Milie dans le bureau. Nous sortons de notre cachette improvisée, et nous montons rapidement dans ma suite, où je donne des vêtements à mon amie.
- Comment ça se fait que tu sentes aussi fort ? demandé-je.
Elle fait mine d'ignorer la question, mais je vois le rouge qui lui monte aux joues, et elle commence à se tortiller, gênée.
- Emilie ?
- Quoi ? demande-t-elle en écarquillant les yeux pour se donner un air innocent.
Je répète ma question.
- Euh... Tu promets de ne le dire à personne ? dit-elle en baissant le ton.
Je hoche la tête avec vigueur.
- Voilà je... j'ai couché avec lui, souffle-t-elle en baissant les yeux.
Quoi ? Pas possible...
- Mais... je croyais que c'était interdit par la loi !
- Non, ce n'est pas officiellement interdit, mais si les gens l'apprennent, ils vont mal le prendre, me traiter de dévergondée, et le pire, c'est si ma mère l'apprend... alors là, autant me pendre tout de suite.
- Il t'a forcé ?
- Non ! s'exclame-t-elle en riant. Pour tout te dire, ça s'est fait un peu tout seul...
- Oui, je te remercie, je ne veux pas les détails, ça ira...
Elle éclate de rire.
- Bon, faut qu'on se dépêche de redescendre, sinon ils vont se poser des questions. Tu ne dis rien à personne, hein ?
Je hausse un sourcil en poussant un soupire, et elle sourit.
- Merci, dit-elle en me serrant dans ses bras. Je suis tellement contente de te l'avoir dit ! Holala, je crois que je n'aurais pas pu le garder pour moi...
- Et tu vas le dire au groupe ?
- Je pense, oui, car on est tous assez ouverts d'esprits, donc ça ira. Enfin on verra, pour l'instant, j'ai un peu autre chose en tête...
J'attrape un t-shirt que je lui tends, ainsi qu'un pull, et nous redescendons.
- T'inquiètes, ça va aller pour le procès, on va s'en sortir.
- J'espère.
Nous retrouvons sa mère et mon père en grande discussion avec l'avocat. Emilie les rejoint, et Lachlyn et moi sortons retrouver Mélio, parti se planquer avec l'arrivée de l'avocat.
- Ça vous dit, une petite traque ? proposé-je en souriant.
- Ouh, quand tu commences à nous faire cette tête-là, ça sent le coup foireux, déclare Lachlyn en riant. C'est quoi le plan ?
- On suit notre cher Premier Ministre histoire de récolter des infos, et avec ce qu'on va avoir, on va essayer de trouver la personne qui le fera parler sans qu'il n'y siot contraint. Partants ?
- Oh que oui !
« Evidemment, banane ! »
Nous nous mettons en route, suivant Mélio guidé par son formidable odorat, et nous tombons enfin sur lui alors qu'il entre dans une salle.
- Bon, on va se connecter tous les trois, il faut qu'on soit efficaces, parce qu'on aura aucun contrôle de notre corps tout le temps que notre esprit sera ailleurs. Alors le mieux serait quand-même que personne ne nous tombe dessus, si vous voyez ce que je veux dire... Donc, ce que je sais, c'est que Levaque a, pour une raison que j'ignore encore, demandé à un actuel médecin de province, de dire à ma famille que j'avais un taux de pouvoir trop bas. Il a payé ce médecin, et c'est tout. Je sais également que mon dossier a été détruit. Maintenant, reste à savoir pourquoi le dossier a été détruit, quelles informations Levaque voulait cacher, et pourquoi il a payé le médecin pour dire que j'avais un taux de pouvoir trop bas. D'ailleurs, s'il a fait ça, ça prouve que ce n'était pas le cas. Bon, je propose que chacun fouille, voir ce qu'il trouve... Ça vous va ?
- Très bien !
« Oui, parfait ! »
« Parfait ! Bon, bah au travail. »
Je me connecte à l'esprit de Lachlyn, et fais de même avec Mélio.
« Vous pouvez vous parler ? » demandé-je.
« Mélio ? » appelle Lach.
« Lach ? C'est dingue la voix que tu as ! » s'exclame Mélio en éclatant de rire.
« Holala c'est jouissif comme sensation ! On dirait une conversation de groupe ! » réplique mon amie.
« Parfait ! Allez, c'est parti ! »
Je tâtonne jusqu'à trouver l'esprit de Levaque, et je remonte directement dans les souvenirs. C'est étonnant de voir combien la couleur de ses souvenirs est différente de celle qui teinte ceux de mon père, voir même combien elles sont différentes selon les souvenirs. Mais je ne m'attarde pas dessus, et commence à remonter seize ans de souvenirs. Le travail est ardu, long et fatiguant, mais j'arrive à ce que je cherche.J'entre dans la pièce. Regardez-moi ce bébé... pas même deux jours, et déjà mon ennemi. Depuis le temps que j'attends d'accéder au trône, et voilà qu'un héritier se pointe, réduisant tous mes plans à néant ! Il dort, le bout d'chou. Quelle innocence...
- Vous cherchez quelque chose, Monsieur ? demande un jeune homme en m'apostrophant.
- Rien, je salue simplement le petit prince.
- C'est une princesse, corrige-t-il avec un sourire d'adoration.
Quoi ? Alors là, c'est la cerise sur le gâteau ! Mes plans détruits non seulement pas un vulgaire bambin, mais par une fille ? Je ne laisserai pas faire ça !
- C'est vrai ? Dites-moi, pourrais-je voir son dossier s'il-vous-plaît ?
- Bien sûr, je vous le donne tout de suite.
Il pianote sur son ordinateur. Il faut que je trouve un moyen de supprimer cet obstacle... avec un peu de chance, sa puissance sera moyenne, et son cher papa la destinera à autre chose.
- Le voilà Monsieur !
Je jette un coup d'œil sur l'écran, et m'étouffe littéralement avec ma salive. 85 points de puissance ?! Impossible ! Je recule. Mais c'est absolument parfait. Elle représente un danger pour l'Etat. J'ai mon plan.
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Des ailes dans le dos - Mort
FantasyJe suis différente et ce, depuis toujours. Mais rien ne me préparait à cela... Si le monde que je connais depuis ma naissance est injuste et vil, celui que je découvre est cruel et dangereux. Mais je ferai tout pour y survivre. Tout. Même si la mort...