Des ailes dans le dos - Mort

Chapitre 54

Dédicace à @lairMalou ;)

Aussitôt, mon esprit fait le lien, et mes poumons semblent retrouver leur fonction première, mais c'est trop absurde pour être réel. Pourquoi Max et Norbert auraient-ils fuis en même temps, sans bagages, mais surtout sans prévenir ?

- Thana ?

Martha rompt le silence glacial qui accueille sa déclaration. Je me racle la gorge.

- O-oui, pardon. Tu veux dire qu'on a aucune nouvelle des deux ?

- Euh oui, je crois que c'est ça... j'ai peu d'informations provenant d'Emilie, mais il semblerait qu'elle ne l'ait pas revu depuis vendredi soir. Alors que pour Norbert, c'est vendredi après-midi... enfin à peu d'heures près, les dates concordent. Reste à savoir si leur disparition...

Je sursaute à l'usage de ce mot.

- ... si leur disparition est liée ou pas...

- Tu sais s'il était présent à sa colle ? Parce que c'était juste pendant le date de Milie et Max...

- Tu as raison, je vais demander sur-le-champ !

Elle raccroche sans plus de cérémonie, et je n'ai même pas le temps de mettre mon pull que mon fide sonne de nouveau. C'est Emilie. Je suis partagée quant à ma décision, car je sais ce qu'elle va m'annoncer, et que je suis en train de perdre du temps, mais je pense qu'elle a besoin d'en parler et que ce n'est pas vraiment le moment de faire mon asociale disparue. Je soupire, et décroche.

- Emilie.

- Thana, Maxime a disparu !

- Je sais, je viens d'avoir Martha au fide. Norbert aussi.

Elle reste un instant silencieuse, surprise par ma réaction, puis se reprend.

- Euh d'accord, très bien... je veux dire, tu crois que c'est lié ?

- On en parle au lycée.

- OK.

Je raccroche. Je suis plutôt du genre à faire court. Pas de cérémonie, on fait dans l'efficace selon moi, et c'est très bien ainsi. Je termine enfin de m'habiller, lorsque mon fide sonne encore, soulevant une vague d'exaspération. Iz. Manquait plus que lui, tiens.

- Iz.

- Thana... je te dérange ?

J'écarquille les yeux, et souris. Je suis contente de cette considération.

- Non t'inquiètes, je finis de m'habiller là.

- Ah, d'accord. Les filles t'ont appelé ?

- Oui, elles m'ont dit pour les garçons.

- J'ai du neuf.

- Ah bon ? crié-je presque.

- Ton père t'appelle au royaume immédiatement.

- Je suis là tout de suite.

Je raccroche et sors de la pièce.

- Lach ! Mélio ! Nono et Max ont disparus, on retourne au royaume.

En un éclair, mon amie attrape ma main et la crinière de mon lion, et nous voilà dans le bureau de mon père, étonnamment empli de monde. J'y trouve mes amis, Mentor, Forte, l'ange des caméras, comme je le surnomme, et trois autres anges que je ne connais pas. Aussitôt, Mélio rapetisse et je m'agenouille pour qu'il grimpe sur ma nuque, caché par ma tresse épaisse. Je me relève l'air de rien, et tous se retournent vers nous. Seul Iz, avec son don de vitesse, a remarqué la manœuvre, et me fait un clin d'œil pour me signifier que tout va bien. Mais il n'y a aucun sourire dans son regard, juste une inquiétude grandissante, et une peur paralysante.