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Le capitaine était sur le point de couper la liaison lorsque les évènements se produisirent. Il fut alerté par Gautier, posté près de lui, que Picard avait repéré quelque chose. Il posa précautionneusement son micro et reporta son attention sur les deux hommes à l'affût, alors qu'il ne leur restait approximativement plus que soixante-dix mètres à parcourir pour atteindre la passe. Tout comme Picard, il fut surpris par l'explosion. Mais, contrairement à celui-ci, il comprit aussitôt de quoi il retournait. La colonne de blindés venait très certainement de subir une attaque, bien en amont de leur point de jonction prévu. Mais il n'eut pas le loisir d'en saisir toute la portée car, alors, l'enfer se déchaîna tout autour d'eux. Le sergent-chef Brezisky entra en contact avec lui en audio.
— Mon Capitaine ! Picard est mort et Guézennec est salement touché.
— Reçu, Chef. J'ai vu. Les salauds, ils ne leur ont laissé aucune chance.
— Guézennec bouge encore...
— On ne peut rien faire pour Guézennec. On ne ferait pas trois pas avant de se faire descendre. On est sérieusement accrochés.
— On ne peut pas les laisser là.
— Brezisky ! Picard avait senti le danger. Il a préféré aller reconnaître seul avec Guézennec les deux cents mètres à découvert jusqu'à la passe pour s'assurer que l'endroit était clean, avant que nous ne quittions notre abri dans les rochers. Alors, s'il y a la moindre chance de les récupérer, j'irai moi-même les chercher et en rampant s'il le faut.
— Compris, Mon Capitaine.
Il y avait une grande frustration dans la voix du sergent-chef et il le comprenait. Perdre des camarades était toujours un moment de grandes souffrances, même pour des soldats aussi aguerris que le sergent-chef Brezisky. Dans l'immédiat, il fallait se focaliser sur le combat présent.
— Chef, Situation ?
— Quatre pick-ups armés de mitrailleuses lourdes nous barrent le passage, Mon Capitaine. On dirait qu'ils ont monté des sortes de tourelles munies de plaques de blindage sur leur pick-up. Difficile pour nos tireurs de dégommer les servants de ces mitrailleuses.
Brezisky faisait bien évidemment allusion à la présence dans leur rang de deux hommes disposant d'un fusil HK417 semi-automatique de calibre 7.62 avec lunette de tir à très haut grossissement.
— Alors, qu'ils se concentrent sur les tireurs embusqués. Ils sont sûrement plus mobiles et donc plus susceptibles de nous atteindre là où nous sommes.
Le sergent-chef donna les ordres en conséquence.
— Ton avis, des mortiers ? questionna le capitaine.
— Négatif, ils les auraient déjà déployés et là, nous aurions salement morflé.
— Pas vu non plus. Mais je me demande, ...
Le capitaine se remémora tout à coup, le débrief d'une intervention des hommes du 2ème RIMa.
— La semaine dernière, des djihadistes, remontant vers le nord, ont été interceptés dans la région de Kidal par le 2ème RIMa. Des armes ont été saisies, dont des mortiers, dit le capitaine à l'intention du sergent-chef.
— Alors, on pourra leur dire merci, répondit celui-ci.
— Ouaip, encore faudrait-il pouvoir s'extraire d'ici d'abord.
Le capitaine chercha à estimer leur chance de replis. Mais Paré, qui s'était repositionné à l'arrière, lui fit signe qu'il n'y avait rien à espérer de ce côté-là non plus. Deux véhicules lourdement armés venaient de faire leur apparition, bloquant toutes velléités de fuite par là aussi. À son tour, il en avisa le sergent-chef.
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M.I.A
Mystery / ThrillerEn 1993 Patricia et Georges Thomas, un jeune couple d'enseignants chercheurs passionnés, donnent naissance à MIA. Assurément, un "bébé" loin d'être ordinaire, MIA est une intelligence artificielle. Mais il lui faudra patienter jusqu'en 2015, pour ac...
