Chapitre 09- Exfiltration - Partie 3

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    Délaissant Mia, le capitaine Legrand et le sergent-chef Brezisky se dirigèrent vers l'endroit où les hommes, affectés au déchargement des véhicules, œuvraient.

    — Capitaine, vous pensez sérieusement que son plan va marcher ?

    — Chef, auriez-vous parié que Mia réussirait à détourner deux chasseurs américains de l'USS Truman, un bâtiment hautement sécurisé, pour nous venir en aide ?

    — Euh..., non pas vraiment, reconnut le sergent-chef.

    — Pourtant, elle l'a fait. Je ne sais absolument pas comment elle s'y est prise, mais elle l'a fait. Alors j'estime que couper l'électricité, couper les communications et saboter une entreprise industrielle, ici à Bamako, doit être à sa portée. Quoi qu'il en soit, on est d'accord, il est hors de question de foncer tête baissée dans un scénario improbable. Nous ne bougerons qu'avec la certitude que les trois premières phases de son plan se sont déroulées avec succès. Dans le cas contraire, nous plierons bagages et regagnerons illico notre hôtel. Ça marche ?

    — On est d'accord, Mon Capitaine, répondit le sergent-chef satisfait.

    — Bon alors, qu'avons-nous là ? questionna le capitaine arrivé à hauteur du matériel étalé à leurs pieds.

    Les hommes avaient tendu plusieurs bâches au sol et y avaient entreposé l'ensemble de l'équipement mis à leur disposition. Ils avaient également descendu des penderies mobiles montées sur roulette sur lesquelles étaient disposés différents uniformes accrochés sur des cintres.

    — Que du matos règlementaire des forces Barkhane, Mon Capitaine, répondit le caporal Hugo Favre. L'équipement complet des fantassins, foulard compris. Largement de quoi tous nous équiper. On compte aussi un brancard, du matériel médical, une tenue de médecin civil, plusieurs d'infirmiers militaires et même un uniforme de capitaine de l'armée malienne.

    Devant l'air incrédule du soldat, le capitaine répondit :

    — Je suis au courant pour l'uniforme de capitaine. Nous aurons grandement besoin de lui pour nous ouvrir quelques portes ce soir.

    — Ok, mais qui pour le porter ? Pas vous j'espère, Mon Capitaine, car si ça colle pour le grade, même avec un foulard sur le pif et votre bronzage affiné aux UV du désert, dix contre un que le premier péquin moyen rencontré vous démasquera et on se fera tous gauler.

    — Bravo pour votre perspicacité, Favre, déclara le capitaine avec un sourire. Visiblement votre faculté d'observation hyper développée ne se trouve en rien affectée par cette mission peu conventionnelle. Tant mieux.

    — C'est le caporal-chef Issa Koné qui va s'y coller, précisa le sergent.

    — Waouh ! La promo de malade que se tape Issa. Et moi aussi, je peux devenir chef, Chef.

    — Au poste de clown, vous auriez sûrement été pressenti, Favre, mais pour chef, là, ça va être beaucoup plus compliqué, répondit Brezisky. Cette mission est tout ce qu'il y a de plus sérieux.

    — LOL.

    — Ne faites pas cette tête déconfite, Favre, reprit le capitaine. Nous vous avons trouvé un rôle à votre mesure. Vous serez médecin et, pourquoi pas, médecin chef si le cœur vous en dit.

    — Génial, s'exclama le caporal, médecin chef Hugo Favre, ajouta-t-il comme s'il épelait son nom gravé sur une plaque imaginaire. Ah ouais, ça le fait grave !

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant