Mardi 20 octobre 2015, 14h30 - salle de crise du Pentagone (USA) / 18h30 - Bamako (Mali) / 21h30 - Istanbul (Turquie)
Depuis la veille au soir, l'étudiant du MIT restait désespérément introuvable. Le briefing du matin n'avait pas chassé le pessimisme ambiant et rien ne laissait supposer que celui du soir serait différent. Pourtant, des éléments nouveaux dans l'enquête, incitèrent Bradley à provoquer une réunion pour faire part des avancées sur les recherches en cours. Dès que le voyant bleu s'alluma, confirmant que la salle de gestion de crises était isolée électroniquement, Bradley prit la parole et attaqua d'emblée par la mauvaise nouvelle de la journée.
— Nous n'avons pour l'instant aucune idée de comment il s'y est pris pour agir, mais voilà l'avis de recherche que nous avons lancé hier soir dès l'annonce de la fuite d'Andrew Fox et voici celui qu'ont reçu nos différents correspondants.
Aussitôt sur l'écran mural s'affichèrent, l'un à côté de l'autre, les deux avis de recherche qui, en toute logique, auraient dû être strictement identiques. Il n'en n'était rien. Médusée, l'assistance dans la salle ne put que constater l'écart qui existait entre l'original et sa copie. Tous eurent l'impression de jouer au jeu des sept différences. Sur l'avis reçu, d'habiles modifications avaient été apportées, à l'exception manifeste de la photo du suspect qui, bien que partageant la même couleur de peau, arborait, pour le coup, le visage d'un homme radicalement différent. L'amiral goûtait fort peu cette plaisanterie.
— Andrew Ford ? s'exclama l'amiral consterné en lisant le nom sur l'avis falsifié. Quarante-cinq ans ? continua-t-il en découvrant l'âge qui y était également inscrit, et qu'est-ce que c'est que cette photo ? Qui est ce type ?
— Pas la moindre idée, avoua impuissant Bradley, ou plutôt, personne en particulier, je pense. Il a dû utiliser une appli de morphing pour transformer son visage sur la photo. À quel niveau de la chaîne de transmission est-il intervenu pour inclure ces modifications, nous l'ignorons encore. Mais, de toute évidence, le but était que l'on ne puisse pas le reconnaître et c'est plutôt réussi. En conservant le prénom et en mettant un nom assez analogue, personne n'a décelé la supercherie. Pour ce faire, il a fallu que nous entrions en possession du fameux avis falsifié. Mais avant cela, en nous entretenant sur son sujet avec les autorités locales, nous n'avons à aucun moment réalisé que nous ne parlions pas du même bonhomme. En évoquant uniquement son prénom pour le désigner, eux pensaient naturellement Ford et nous Fox. C'était futé de sa part d'utiliser ce nom. Ce fut seulement à force de rectifier les propos des uns et des autres que la cellule du FBI, présente ici, a fini par comprendre et demander à leurs agents présents sur place de leur adresser une photo de l'avis en leur possession.
— Le salopard, siffla l'amiral, il s'est bien foutu de notre gueule. Il peut être n'importe où, maintenant. Avez-vous fait rectifier l'avis ?
— Dès que nous nous en sommes aperçus, Amiral. Tout le monde est désormais en possession du bon signalement de Fox.
— Ok, opina l'amiral très remonté. Clark, je suppose que ce n'est pas pour nous faire part de cette supercherie que vous avez demandé cette réunion, alors, poursuivez.
— Effectivement, Amiral, pas uniquement. Grâce à NAO, nous avons fait une découverte intéressante à l'aéroport international Logan de Boston. Il se pourrait bien que notre gars ait commis une erreur qui va peut-être nous permettre de le coincer.
— Je vous écoute.
— Nous avons commencé à visionner les caméras de surveillance des différents lieux où il était susceptible de se rendre pour quitter la ville de Boston, telles les gares, les gares routières et bien évidemment, l'aéroport international Logan. Jusqu'à présent, nous ne sommes pas encore parvenus à le localiser. Mais nous avons relevé de surprenantes anomalies sur les caméras de l'aéroport. Certaines d'entre elles n'ont pris aucune image pendant un laps de temps qui pourrait correspondre au moment où notre suspect aurait pu s'y trouver.
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M.I.A
Mystère / ThrillerEn 1993 Patricia et Georges Thomas, un jeune couple d'enseignants chercheurs passionnés, donnent naissance à MIA. Assurément, un "bébé" loin d'être ordinaire, MIA est une intelligence artificielle. Mais il lui faudra patienter jusqu'en 2015, pour ac...
