Vendredi 23 octobre 2015, 06h30 du matin - Pentagone, salle de réunion de crise (USA) / 10h30 - Bamako (Mali)
L'annonce de l'évasion de l'étudiant du MIT de l'hôpital de Bamako avait eu l'effet d'une bombe au Pentagone. Et tous durent écourter leur nuit pour se retrouver, une fois de plus, dans la salle de réunion de crise. Décidément, cela devenait une désagréable habitude, songea Bradley Clark, le correspondant de la NSA au Pentagone, en s'installant à sa place. Mais au moins, grâce aux investigations de NAO, avait-il enfin une piste sérieuse à soumettre à l'amiral Richardson. L'attaque terroriste survenue dans la capitale malienne et la fuite de Fox en précipitait simplement la nouvelle.
— Aujourd'hui, devait être un jour historique pour l'Amérique, déclara amer l'amiral. Aujourd'hui, devait nous être livré ce soi-disant étudiant du MIT, par les autorités maliennes. Aujourd'hui, allait devoir répondre devant la justice de notre pays, ce renégat qui s'est rendu coupable de faits d'une extrême gravité.
Bradley ne broncha pas à l'évocation de la justice par Richardson. Le scénario qui avait été prévu, était plutôt de ramener Fox, ici au Pentagone, pour y subir un interrogatoire musclé avant un épilogue des plus incertains. Selon lui, la justice aurait été reléguée au second plan. Du moins, cela dépendait de la justice à laquelle faisait allusion l'amiral. Sûrement la sienne, estima Clark fataliste. Mais il s'abstint de tout commentaire et le laissa poursuivre sur sa lancée lyrique.
— Mais aujourd'hui sera, en définitive, un jour sombre. Celui où ce sinistre individu a su profiter d'une attaque terroriste pour se défiler une fois de plus. Cet affront à notre pays, à nos valeurs, ne peut et ne doit pas rester sans réponse. Cette chance insolente qui l'accompagne et grâce à laquelle il nous nargue depuis trop longtemps, doit cesser. Je veux que tout soit mis en œuvre pour retrouver cette vermine. Retournez-moi la moindre parcelle de terre malienne, s'il le faut, mais ramenez-le-moi, mort ou vif.
Et voilà, la chasse était bel et bien lancée contre Andrew Fox, considéra Bradley, et toutes les options étaient désormais sur la table. Pour la justice, on repasserait quand même. Mais, l'évasion surprise du jeune étudiant avait nettement ébranlé les convictions du correspondant de la NSA. Contre toute attente, il semblait que Fox soit coupable. Il avait vraiment du mal à se faire à cette idée. C'était tout bonnement improbable. Mais où est-ce qu'ils avaient bien pu merder dans leur enquête, à l'agence ? Rien ne pouvait laisser suggérer une telle issue. Finalement, il devait bien l'admettre, contrairement à ce qu'il s'était imaginé, le jeune homme ne devait pas être retiré aussi rapidement de l'équation, voilà tout. Pour autant, la découverte de NAO n'était pas remise en cause par cet évènement.
— Clark, Shepard, vous vouliez évoquer une nouvelle piste aujourd'hui, concernant cette affaire, déclara l'amiral. NAO vous aurait apporté des éléments nouveaux. Alors, allez-y, c'est maintenant. Cette farce n'a que trop duré.
— J'espère qu'ils ne vont pas encore chercher à nous persuader de l'innocence de ce pauvre petit étudiant, ironisa le général Bencroft, de retour parmi eux au grand dam des deux hommes. Les inepties, ça suffit maintenant, poursuivit-il d'un air mauvais.
— J'avoue ma surprise, répondit Clark. Et les derniers évènements survenus au Mali tenteraient à prouver que l'agence a manifestement sous-estimé Andrew Fox. Néanmoins, la facilité déconcertante avec laquelle il nous échappe montre, ou pour le moins, incite à penser, qu'il n'agit pas seul. Il doit forcément être aidé.
— Vous pensez encore aux Français ? s'enquit l'amiral.
— Possible, admit Clark circonspect. Selon nos renseignements, des éléments des forces françaises auraient été aperçus à proximité de l'hôpital où Fox avait été transféré. Ils auraient même pénétré à l'intérieur de l'établissement, accompagnés d'un capitaine de l'armée malienne. Bien entendu, il ne pourrait s'agir que d'une banale opération de sécurisation de l'hôpital, ordonnée après l'attentat. Il convient donc de se montrer prudent.
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M.I.A
Misterio / SuspensoEn 1993 Patricia et Georges Thomas, un jeune couple d'enseignants chercheurs passionnés, donnent naissance à MIA. Assurément, un "bébé" loin d'être ordinaire, MIA est une intelligence artificielle. Mais il lui faudra patienter jusqu'en 2015, pour ac...
