Chapitre 08- Sauve-qui-peut - Partie 2

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    À l'heure dite, les trois hommes arrivèrent devant la salle de réunion attenante aux bureaux de l'amiral et de sa secrétaire. Celle-ci les accueillit en prenant possession des pochettes destinées aux participants, des mains du colonel Crews et ils prirent place autour de la table ovale. Ils furent bientôt rejoints par cinq autres personnes dont un expert en sécurité, membre de l'équipe de Shepard. Le colonel avait sollicité son assistance pour éclaircir ce souci de code. En revanche, pas de général Bencroft. Shepard en fut soulagé. Au moins, Clark et lui-même n'auraient pas à subir ses assauts. Tous se levèrent lorsque l'amiral fit son entrée. Il s'installa à sa place habituelle et les invita à s'asseoir. La secrétaire refit son apparition et distribua les pochettes, dont elle avait ajusté le nombre à celui des participants présents, puis s'éclipsa. Un voyant bleu indiqua que la salle était désormais électroniquement isolée, la réunion pouvait commencer. L'amiral prit la parole.

    — Mesdames, Messieurs, nous sommes réunis pour statuer sur le sort de l'étudiant du MIT Andrew Fox. Le regard de l'amiral se tourna vers Bradley et il poursuivit : à l'issue de la réunion de crise de samedi matin, on m'avait suggéré de surseoir à son arrestation afin d'obtenir des preuves irréfutables de sa culpabilité. Je crains que le temps des atermoiements ne soit désormais révolu. Il a été porté à ma connaissance un évènement d'une extrême gravité qui, s'il s'avérait être confirmé, porterait un coup extrêmement rude à la sécurité nationale.

    Il invita alors le colonel Crews à prendre la relève :

    — Colonel Crews.

    — Merci, Monsieur. Vendredi 16 octobre, le porte-avions USS Harry S.Truman, actuellement en mission de soutien au large de la Libye, a reçu aux environs de huit heures du matin, heure locale, deux heures du matin à Washington, un code d'engagement prioritaire en provenance du Pentagone, dont la validité a été vérifiée.

    Le code s'afficha sur un écran qui, à défaut de pouvoir prouver son authenticité, ne laissait aucun doute quant à sa provenance.

    — L'ordre de mission associé était l'élimination d'un blacklisté important, repéré dans le désert des Ifoghas au Mali. En outre, il était précisé que des troupes au sol, appartenant aux membres des forces spéciales françaises et très vraisemblablement envoyées pour éliminer notre cible, étaient engagées par un, voire plusieurs groupes de djihadistes. Nous pouvons maintenant légitimement supposer que ces éléments des forces françaises étaient tombés dans un guet-apens. Se conformant à l'ordre de mission qui lui avait été assigné, le commandant de l'USS Truman, le capitaine de vaisseau Matthew McCarthy, a dépêché sur la cible, deux Super Hornets qui étaient en patrouille près d'Arlit au Niger. Les pilotes ont éliminé la menace en opérant deux passages décisifs et sont revenus sans incident se poser sur le porte-avions quelques heures plus tard. Les autorités françaises ont confirmé la réussite de la mission et nous ont fait part de leur profonde gratitude pour cette intervention efficace. Seulement, s'il s'agit assurément d'une réussite à mettre au crédit du commandant McCarthy et de ses pilotes, l'ordre de mission n'a jamais été rédigé et encore moins approuvé.

    — Serait-il possible, Colonel, que le commandant se soit trompé de code, se hasarda un général ?

    — Absolument exclu, intervint l'expert en sécurité, il n'a pas connaissance de ces codes. Il en vérifie l'authenticité préalablement à l'exécution de la mission associée. Si ça matche, il agit en conséquence. Dans le cas contraire, il émet une alerte. Il désigna alors le code affiché sur l'écran et continua : comme vous pouvez le constater, en dehors du préfixe qui détermine son origine, le format de ce code est composé d'une succession aléatoire de chiffres et de lettres en capitales. Il est donc rigoureusement impossible à reproduire par inadvertance. Disons que vous auriez beaucoup plus de chances de gagner à la loterie que de tomber par hasard sur un code valide.

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant