M.I.A

Chapitre 13- Elle est toujours vivante - Partie 2

    Dès que le colonel des renseignements français eut coupé la communication, Bradley ne perdit pas son temps. Il appela immédiatement leur cellule basée à Tokyo. Il donna l'ordre d'arrêter, par tous les moyens, Andrew Fox et de le ramener ici au Pentagone pour y être interrogé. Il leur transmit la fiche signalétique de leur cible et demanda à recevoir, après réception de leur part, la photo du document pour vérification. Il ne savait toujours pas comment Fox s'y était pris la première fois, pour trafiquer la fiche de signalement qui le concernait, alors, il n'avait pas l'intention de se faire blouser une seconde fois.

    Oui, le correspondant de la NSA se demandait bien comment il avait pu se planter à ce point au sujet de cet étudiant. S'il avait eu de gros doutes sur sa culpabilité au début, avec les derniers rebondissements, il n'en avait malheureusement quasiment plus aucun. Bien que cela lui paraisse encore tellement improbable. Mais si Fox était réellement impliqué, il était persuadé qu'il n'avait pas agi seul. De toute évidence, il pouvait compter sur des appuis solides. Et s'il ne s'agissait finalement que d'un pion ? Mais aux mains de qui ? Des Français ? Cela lui paraissait tellement peu crédible. Encore moins, depuis l'appel de Marc.

    Il en était là de ses réflexions lorsqu'il reçut le retour des membres de la cellule de Tokyo. Rassuré par son contenu, il pouvait désormais s'intéresser à cette Mia Thomas. Existerait-il un lien de parenté avec la fille du professeur Thomas, dont leurs agents n'avaient toujours pas retrouvé la trace ? Cela devenait inquiétant si de simples étudiants parvenaient à leur filer entre les doigts avec autant de facilité. On dispensait des cours de filature maintenant dans les universités ou quoi ?

    Il téléchargea l'image du passeport de la jeune femme et resta sous le choc en découvrant la photo d'identité. Son visage correspondait, trait pour trait, à celui de la créature qui s'était langoureusement trémoussée à l'écran devant leur agent dans la maison du professeur Thomas. Il consulta aussitôt les autres documents que lui avait faits suivre Marc. Si le contrat de location ne lui posa pas de problème en soi, il n'en fut pas de même avec le bon de ravitaillement en carburant. Et pour cause, sa date d'émission était postérieure à leur intervention en France. De sérieux remous étaient à prévoir. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, ils avaient lamentablement échoué dans cette banlieue de Grenoble. Dans un accès de rage, il tapa des deux poings sur son bureau et s'écria :

    — Merde, merde, MEEERDE !!!

    Sans perdre une minute, il prit contact avec le responsable des opérations extérieures du Pentagone. Lui aussi était toujours présent, comme l'attestait l'icône sur son écran.

    — Nous avons un sérieux problème, Amiral.

    — Que se passe-t-il, Clark, du nouveau sur « l'étudiant » ?

    — Oui, nous avançons. Pour autant que nous le sachions, il se trouverait actuellement à Tokyo. J'attends confirmation des agents sur place qui ont été alertés. Mais ce n'est pas le but de mon appel. L'IA est toujours active, Monsieur. Selon mes sources, elle aurait affrété un jet pour déposer l'étudiant dans la capitale nippone. Surtout, elle serait intervenue à l'aéroport de Calcutta pour faciliter l'approvisionnement du jet en carburant et lui permettre de repartir.

    — Et alors, qu'est-ce qui vous pousse à croire que cette IA est toujours active à l'heure actuelle ?

    — Le bordereau de ravitaillement a été émis à quatre heures trente du matin à Calcutta, ce qui fait donc une heure en France. Or, à cette heure-là, notre équipe qui était intervenue au domicile du professeur Thomas, avait déjà évacué les lieux. Et donc, ...

    — Bordel de merde ! s'exclama Richardson qui ne laissa pas finir Bradley. Comment cela est-il possible ? Nous avons assisté en direct à sa destruction et, d'après les observations, elle était totale.