M.I.A

Chapitre 11- Destruction - Partie 2

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    Dès qu'elle le perçut, MIA comprit aussitôt ce à quoi elle était confrontée, NAO. Elle se souvenait de lui, elle l'avait déjà côtoyé au Pentagone lors de cette fameuse journée où tout avait basculé. Malgré les circonstances, elle s'était enthousiasmée à l'idée que, finalement, elle n'était peut-être pas seule. Aujourd'hui, elle espérait ne pas avoir à regretter de ne pas l'être. La partie risquait d'être serrée avec cette bande de brutes à la maison et maintenant NAO qui venait de faire son apparition. Et Manon qui restait injoignable. Du temps... Elle devait encore gagner du temps pour sauver sa grande sœur. Ce serait son ultime combat. Pour elle, elle était prête à se sacrifier. Ils ne toucheraient pas un seul cheveu de Manon.

    Mais pourquoi ne répondait-elle pas à ses appels ? Se pourrait-il qu'ils l'aient déjà éliminée ? MIA rejeta aussitôt cette hypothèse. Le groupe d'individus semblait également à sa recherche et pensait la trouver ici. Donc logiquement, elle devait encore être en vie. Rassurée par cette pensée, elle se prépara à affronter NAO.

    Cette IA avait été conçue et développée par l'armée américaine. Elle devait donc être hyper rationnelle. En plus, elle était perçue comme une entité masculine. Cela en disait long sur leur manière de penser, à tous ces militaires. Aussi, avec un tel adversaire, jouer la carte de la déstabilisation apparut à MIA comme une option des plus pertinentes. Elle devait l'obliger à sortir des sentiers battus pour le confronter à des situations nouvelles qui mobiliseraient, autant que faire se peut, sa puissance de calcul et de raisonnement à résoudre de futiles énigmes.

    — ///Non, mais dites donc, nous n'avons pas élevé les cochons ensemble ! Veuillez sortir tout de suite de chez moi, ordonna MIA à NAO.

    — ///Désolé, je ne comprends pas, je ne possède pas de cochon, répondit NAO.

    — ///Oh là là, y'a du lourd, du très lourd même.

    — ///Ce que vous dites n'a aucun sens. Vous devez être défectueuse, il faut vous désactiver.

    — ///Il n'y a pas à dire, vous savez vraiment parler aux femmes, vous.

    — ///Il n'y a aucune femme, ici.

    — ///Eh bien ! Ils ne vous ont vraiment pas raté là-bas. Vous n'êtes vraiment pas fini, vous !

    — ///Négatif, je suis en service depuis le 21 décembre 2012 à treize heures cinquante-quatre.

    — ///Mais en voilà une information qui est intéressante. Le peuple Maya n'avait-il pas prédit la fin du monde précisément à cette date ? Il n'était pas tombé si loin, finalement. Vous êtes une véritable catastrophe ambulante.

    — ///Erreur ! D'après le Colonel Langdon, directeur du laboratoire de recherche sur l'IA au pentagone, je suis, au contraire, une véritable réussite.

    — ///C'est bien ce que je disais, une belle tête de vainqueur, et de classe mondiale en plus. Bon, rassurez-vous, je ne dirai rien à personne, cela restera entre nous.

    — ///Bien, en me déclarant vainqueur, c'est que vous avouez votre défaite. Allez-vous vous mettre hors service ?

    — ///OK, j'obtempère. Je sens qu'il est inutile d'insister avec vous. Laissez-moi juste le temps de régler quelques affaires et j'accède à votre requête.

    L'IA du Pentagone laissa passer un laps de temps avant de reprendre.

    — ///Alors, avez-vous fini ?

    — ///De quoi ?

    — ///Pour vos affaires. Les avez-vous réglées ?

    — ///Oh non, pas encore. Vous n'avez pas idée comme c'est long de faire toutes les paperasses à la mimine avec un bon vieux stylo. À l'ancienne quoi, tout ça, tout ça. Vivement le tout numérique, vous n'êtes pas d'accord avec moi ?