M.I.A

Chapitre 09- Exfiltration - Partie 6

Jeudi 22 octobre 2015, 21H00 - Bamako (Mali)

    Pendant que MIA œuvrait à l'extérieur pour provoquer son accident industriel, les hommes du groupe de Benjamin avaient achevé les ultimes préparatifs dans le hangar. Tous avaient maintenant revêtu la tenue qui leur avait été assignée. L'équipe en charge des drones, accompagnée d'Adama, était déjà sortie pour rejoindre sa position, non loin de l'hôpital. Le reste de la compagnie n'attendait plus que le signal pour passer à son tour à l'action. En attendant, les hommes s'étaient regroupés près des véhicules à l'exception des soldats affectés à la surveillance qui, une fois équipés, avaient relevé la précédente équipe près de la lourde porte coulissante.

    — Génial ! s'exclama le caporal Hugo Favre habillé en médecin avec son stéthoscope autour du cou et affublé pour l'occasion d'une perruque et d'une grosse paire de lunettes, j'ai l'impression de jouer dans Mission impossible.

    — Sauf qu'ici c'est la vraie vie, Tom Cruise, rétorqua le capitaine. Nous n'aurons pas vraiment le droit à l'erreur. Il n'y aura qu'une seule prise et ce sera sans filet, alors nous avons intérêt à ne pas la rater. Compris ?

    — Oui, Mon Capitaine, répondirent les soldats à l'unisson.

    — Bien, alors que les choses soient bien claires, cette mission n'a rien d'officiel. Si ça tourne mal et que certains d'entre nous se font arrêter, ce sera l'expulsion directe de l'armée avec en prime, de la prison. Il est encore temps pour ceux qui le souhaitent de se retirer de l'aventure. Sachez que je ne leur en tiendrai pas rigueur. Alors, c'est maintenant ou jamais.

    Le sergent-chef Brezisky, après avoir consulté du regard les autres membres du commando, prit la parole.

    — Nous étions tous au courant des risques, avant de décider de nous joindre à vous. Alors, Mon Capitaine, sauf votre respect, vos bonnes paroles vous pouvez vous les carrer où je pense. Nous y sommes déjà dans l'aventure et jusqu'au cou, et ce n'est pas au moment où cela va devenir intéressant que l'on va se casser, la queue entre les jambes. Puis d'une voix forte le sergent-chef clama leur devise « En avant, toujours ! et tous unis ! ».

    — En avant, toujours ! et tous unis ! répétèrent en cœur ses compagnons.

    Le capitaine reprit la parole.

    — Sachez que je suis extrêmement fier de commander des hommes tels que vous. Puis, tournant son regard vers le caporal-chef Issa Koné ajouta : Koné avec moi.

    — À vos ordres, Mon Capitaine, répondit l'intéressé en sortant des rangs.

    — Je serai toujours derrière toi, lui expliqua le capitaine, mais pour cette mission, en tant que Yousouf Diallo, capitaine des forces maliennes, c'est à toi que revient l'honneur de commander notre groupe. N'oublie jamais que tu es ici au Mali, le pays de tes ancêtres. Alors sois fier de tes origines et montre-leur que c'est toi le chef, compris ?

    — Oui, Mon Capitaine, cria le caporal-chef.

    — Mia sera aussi avec toi en cas de difficulté pour répondre aux gens que tu croiseras à l'hôpital. Elle pourra te dicter ce que tu auras à dire. Elle utilisera le même ton que celui que tu devras employer. Donc, si elle crie, tu cries, si elle pleure, tu pleures, c'est pigé ?

    — Euh..., je vais devoir pleurer, Mon Capitaine, s'inquiéta le caporal-chef.

    — M'étonnerait, mais je veux te faire comprendre que tu devras strictement te calquer sur elle, sans réfléchir et même si cela te semble ridicule. Bon, maintenant, fais-moi mettre tout ce joli monde au garde à vous. N'oublie pas, tu es le capitaine.