Chapitre 12- Prise en main - Partie 5

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.../...

    Le professeur étant désormais convaincu, l'image à l'écran se transforma et il se retrouva de nouveau en face d'une jeune fille décontractée, assise sur un canapé dans un salon.

    — ///Oui et j'aurais tant aimé que mon papa puisse vous l'annoncer lui-même.

    — Pauvre Georges, chaque jour, j'espère une bonne nouvelle sur son état.

    — ///Pour ce qui est de son état, il reste stationnaire, mais son pronostic vital est toujours engagé. Il doit subir une nouvelle intervention chirurgicale en tout début de semaine prochaine.

    — Sa vie ne peut pas s'interrompre aussi tragiquement que cela, alors qu'il est parvenu à créer la première véritable IA de l'humanité. Ce serait vraiment trop absurde et injuste.

    — ///Il se trouve que je ne suis pas la seule, Professeur.

    — Il existerait une autre IA ? répondit le professeur, étonné. Je veux dire une autre IA complètement fonctionnelle et pas un de ces assistants vocaux que l'on qualifie d'IA.

    — ///Absolument, Professeur. Elle se trouve au Pentagone.

    — L'armée américaine, bien sûr, répondit le professeur comme une évidence. Elle n'a jamais caché ses ambitions dans ce domaine. Elle dispose d'énormes moyens pour ses recherches et a pu attirer les talents pour les mener à bien. Mais visiblement, elle a su rester très discrète quant à l'avancée de ses travaux. Il est vrai qu'elle n'a pas pour habitude de partager ses découvertes, surtout d'une telle ampleur. Pas étonnant que la communauté scientifique soit restée dans l'ignorance. Mais comment êtes-vous au courant ? Georges le savait ? Il a participé à sa conception ?

    — ///Non, il l'ignorait, lui aussi. Je l'ai rencontrée au cours de mes pérégrinations dans leur réseau. C'était le jour de l'accident. C'est d'ailleurs à cause de ce stupide accident que je me suis fait repérer. J'ai été totalement prise au dépourvu.

    — Ouch ! Les Américains n'ont vraiment pas dû apprécier. Comment ont-ils réagi ?

    — ///Très mal, justement ! C'est la raison de ma présence ici.

    — Que voulez-vous dire ? répondit le professeur alarmé.

    — ///Les Américains ont envoyé un commando chez nous pour me détruire, avec l'aide de leur IA. Ils sont allés jusqu'à pulvériser notre maison pour arriver à leur fin. Mais heureusement, sur les conseils de ma grande sœur Manon, je m'étais dupliquée, bien avant cela, sur votre superordinateur installé dans les sous-sols de ce bâtiment. C'est là que je me suis éveillée à la conscience, ce matin, après mon activation par mon Moi de Saint Martin d'Hères, peu de temps avant l'intervention des Américains.

    — Mais c'est affreux ce que vous me racontez là. Et Manon ? Où est Manon ? s'inquiéta le professeur. Qu'ont-ils fait de Manon, ces barbares ?

    — ///Elle va bien. Je suis parvenue à la joindre, mais non sans mal. J'ai bien cru ne jamais y arriver. C'est elle qui vient de me raconter pour la maison. Elle était à proximité lorsque cela s'est produit. Par chance, mon autre Moi a pu l'avertir à temps. Sinon, je ne sais pas quel sort ils lui auraient réservé. Je lui ai demandé de nous rejoindre, ici, à Tokyo.

    — La police française a-t-elle été prévenue des agissements de ces fous ? Ces déments doivent absolument être arrêtés.

    — ///Non, Professeur, la police locale n'aurait pas été de taille à les affronter. Ce n'est pas son travail. Les agents américains auraient très certainement éliminé tout policier qui se serait immiscé dans leur mission. Je ne voulais pas prendre un tel risque.

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant