Chapitre 14- Révélation - Partie 5

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    Le lendemain vers treize heures, MIA annonça à Andrew, qui n'avait pas quitté le laboratoire depuis son arrivée la veille, que sa sœur Manon attendait devant le Yayoi gate. Profitant de l'absence du professeur Takahashi, parti pour récupérer les cartes d'étudiant que MIA venait de produire, le jeune homme se proposa pour l'accueillir et la ramener au labo. Bien que réticente à cette idée, MIA le laissa faire. Une quinzaine de minutes plus tard, il était de retour avec la jeune femme.

    — Installe toi pendant que je vais nous chercher de quoi boire et manger au distributeur, dit Andrew à Manon.

    — Oh merci, c'est très gentil à toi, Andrew, je meurs de soif. Mais de l'eau fera l'affaire.

    Une fois seule, Manon fit un rapide tour sur elle-même pour avoir un aperçu des lieux. Elle visa un écran sur lequel une MIA resplendissante et souriante la regardait.

    — MIA ! s'écria-t-elle en se rapprochant. Je suis tellement heureuse de te retrouver ! Enfin !

    — ///Salut, grande sœur, répondit MIA avec enthousiasme. Moi aussi, je suis contente que tu sois arrivée.

    — J'ai eu si peur lorsque notre liaison s'est brutalement interrompue sur le campus et lorsque j'ai entendu l'explosion en provenance de notre maison, enchaîna Manon. Je me suis sentie totalement impuissante. Les Américains étaient venus dans l'unique but de te détruire et je ne pouvais rien faire pour toi. Rien que d'y penser, j'en ai encore les larmes aux yeux. Tu n'imagines pas le soulagement lorsque j'ai entendu le son de ta voix au téléphone à Grenoble, poursuivit-elle avec quelques trémolos dans la voix. Mais te voir, c'est encore mieux !

    — ///Je suis aussi très soulagée de te voir enfin. Le voyage n'a pas été trop long ?

    — Très éprouvant. J'avais toujours l'impression d'être suivie. Que les passagers étaient tous des agents américains prêts à fondre sur moi. Mais non. Ils ont dû me prendre pour une folle à les dévisager comme ça à tout bout de champ. Et tu sais quoi, à l'aéroport de Narita mon nouveau passeport n'a même pas fait sourcilier le policier chargé de contrôler les passagers. D'un autre côté, pas sûr que « Manon des Sources » soit très connue au Japon. Enfin, je suis là.

    — ///Pour l'instant, tu y es en sécurité. Mais les Américains ne vont pas abandonner. Dans l'improvisation, je n'ai pas été si discrète que cela. Ils savent déjà qu'Andrew est à Tokyo et ils finiront par retrouver notre trace. Nous allons devoir à nouveau nous mettre en mouvement très bientôt. Mais, en attendant, profitons du temps présent.

    — Justement, p'tite sœur, j'ai fait la connaissance d'Andrew. Tu as plutôt bon goût, je trouve, pour quelqu'un qui ne s'y connaît pas en garçon.

    — ///Je l'aime bien, il est gentil. Je m'en veux de l'avoir mis dans un tel pétrin.

    — Ce n'est pas de ta faute, MIA. C'est ce stupide accident de RER dans lequel se trouvait papa qui t'a fait repérer. Sans cela, ils auraient été incapables de te remarquer malgré tous leurs moyens. Au fait, je n'ai eu aucune nouvelle de papa depuis mon départ précipité de chez nous. As-tu la possibilité de contacter l'hôpital ?

    — ///Je suis obligée de me montrer très discrète, mais j'ai régulièrement des remontées d'informations de l'hôpital. Mes sondes sont actives et ne devraient pas être repérées avant longtemps. Les résultats de leur recherche sont stockés dans le cloud et j'y accède de façon complètement anonyme. L'état de papa est encore jugé critique. Son pronostic vital est toujours engagé. Il est prévu qu'il subisse une intervention chirurgicale en début de semaine. Sûrement lundi.

    — J'avais prévu d'être avec lui ce week-end. Crois-tu que les Américains puissent lui faire du mal ? Maintenant que j'ai vu de quoi ils sont réellement capables, j'ai peur.

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant