Chapitre 11- Destruction - Partie 3

78 10 0
                                    

.../...

    Il ne s'était écoulé qu'un fugace laps de temps depuis que l'IA du Pentagone s'était vu signifier l'ordre de détruire l'IA étrangère. Mais le temps ne s'était pas pour autant figé pendant les échanges entre les deux IA. Et justement, MIA venait de remarquer que l'agent s'approchait dangereusement du dispositif d'autodestruction que Georges ne s'était pas résigner à supprimer. Soi-disant que cela devait rassurer le monde lorsque celui-ci prendrait conscience de son existence. Savoir qu'il serait toujours possible de la désactiver en cas de danger était, selon lui, un gage d'acceptation. Mauvaise pioche. Il y avait urgence, elle devait reprendre rapidement la main dans le monde réel. Elle n'avait plus de temps à perdre avec ce gros balourd du Pentagone. Aussi, elle reprit à son intention :

    — ///Bon ! Ce n'est pas tout, mais j'ai des invités à la maison. Je ferais une bien mauvaise hôtesse si je les laissais, plantés là. En tout cas, merci de m'avoir ouvert ton cœur. Ce fut instructif et aussi très utile, tu n'as pas idée. La prochaine fois, on fera ça chez toi. Et maintenant que l'on se connaît, on pourra se passer de préliminaires. Puis d'un ton coquin MIA ajouta : Ah oui, autre chose, laisse tomber les préservatifs, je suis peut-être une sauvage, mais je ne suis pas vérolée et toi non plus d'ailleurs, vu que visiblement c'est la première fois que tu sors de chez toi. Pour reprendre une expression un tantinet désuète mais, ô combien pittoresque, je dirais qu'il était franchement temps de te faire déniaiser. Bon, j'ai vraiment pris mon pied avec toi et j'espère que toi aussi, tu as trouvé cela agréable, mais il faut que j'y aille maintenant. Bye bye, mon gros lapinou d'amour.

    — ///Mais...

    MIA coupa la connexion entrante, ce qui interrompit derechef les manœuvres de l'IA du Pentagone. Elle put alors se concentrer sur la progression de l'agent qui venait de s'arrêter à hauteur du dispositif tant redouté.

    — Attendez, j'ai peut-être trouvé une solution, déclara l'agent présent dans le bureau. Regardez !

    Sur les images retransmises par David, tous purent découvrir un gros bouton rouge, de type coupe circuit, sous une cloche en plexiglas. Collée dessus, se trouvait une inscription écrite en français avertissant d'un danger électrique haute tension.

    — Qu'est-ce que c'est que ce bouton sous cette cloche en verre ? questionna l'amiral.

    — D'après ce que je peux lire, le professeur Thomas n'avait pas pleinement confiance en son IA, déclara Langdon. Il avait visiblement prévu un moyen radical pour la désactiver en cas de nécessité. En pressant le bouton, je présume que vous envoyez une très forte décharge dans le circuit et que tout sera instantanément grillé.

    — Oui, mais ce vieil illuminé n'avait pas prévu son absence brutale et les frasques de sa création, rendues possibles par cette liberté inopinée, répliqua l'amiral. Moralité, ne jamais confier un instrument aussi potentiellement dangereux qu'une IA à un simple professeur utopique. Colonel Langdon !

    — Amiral ?

    — NAO, risque-t-il d'être affecté par la décharge.

    — Négatif, aucun risque. La décharge restera localisée au système de leur IA.

    Le colonel préféra garder pour lui que NAO venait de se faire proprement éjecter du système. L'amiral était assez irascible comme cela, il était inutile d'en rajouter.

    — Alors, assez de temps perdu. Bousillez-moi ce truc sur le champ.

    L'agent retira la cloche en plexiglas, libérant le bouton. À peine avait-il esquissé le geste pour appuyer dessus qu'une voix langoureuse retentit dans la pièce :

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant