M.I.A

Chapitre 17- Un et un font un - Partie 3

Mardi 03 novembre 2015, 9h45 - Espace Balard Paris (France)

    Depuis la disparition de MIA, Manon était restée le plus souvent cloitrée dans sa chambre à Ballard. La veille, elle était descendue pour dire au revoir au colonel Lagarde qui avait cherché une nouvelle fois à la réconforter. Mais elle sentait que lui aussi avait été profondément affecté par la mort de MIA. Cela les avait rapprochés en fin de compte. Ils s'étaient promis de se revoir et de prendre mutuellement des nouvelles. Elle regrettait son départ pour Bamako, mais son poste était là-bas et il ne pouvait s'attarder à Paris plus longtemps. Heureusement qu'Andrew était, tout comme elle, obligé de rester. Pour l'instant du moins. Il lui rendait fréquemment visite, insistant pour qu'ils mangent ensemble et l'invitant lorsqu'il s'apprêtait à sortir pour une séance de natation, pour se rendre à la salle de sport ou faire un footing. Tous deux venaient justement de terminer le petit déjeuner qu'ils avaient pris dans la chambre de Manon.

    — Nous devrions essayer de descendre au réfectoire de temps en temps, suggéra Andrew à Manon en empilant leurs deux plateaux l'un sur l'autre pour les déposer à l'extérieur. Cela nous changerait et nous verrions un peu de monde.

    — Tu es gentil, Andrew, mais je préfère éviter le monde pour le moment. Dans quelques jours, peut-être.

    — Ok, nous verrons plus tard.

    Puis, passant devant le robot qui avait été reconduit dans la chambre de la jeune femme, il poursuivit :

    — Tu lui parles parfois ?

    — Ce robot n'est que l'ombre de MIA. Alors, lui parler me rend tellement triste. C'est trop dur. J'ai préféré laisser tomber. En plus, si je sors d'ici un jour, il ne pourra pas venir avec moi. Même lorsque notre maison de Saint Martin d'Hères aura été reconstruite.

    — Elle va bientôt être reconstruite ? interrogea l'étudiant du MIT.

    — Avant de partir, le colonel a chargé quelqu'un de faire les démarches nécessaires à sa reconstruction.

    — Cool !

    — Oui, mais sans MIA, ni papa, je ne vois pas comment je réussirai à vivre toute seule là-bas.

    Manon termina sa phrase en sanglotant. Aussitôt, Andrew déposa les plateaux qu'il transportait pour la serrer fort contre lui.

    — Dire qu'il y a moins de quinze jours, nous étions heureux tous les trois, papa, MIA et moi et maintenant il n'y a plus que moi, parvint-elle à articuler.

    — Je suis là, se risqua Andrew. Je ne pourrai jamais remplacer ton père ou ta sœur, bien sûr, mais je serai toujours là pour toi. J'apprécie beaucoup d'être en ta compagnie.

    — C'est gentil Andrew. Je suis vraiment heureuse que tu sois là, moi aussi.

    — ///Ouiii ! s'exclama soudain le robot. Alors, vous allez vous marier ?

    Les deux étudiants sursautèrent et le regardèrent, abasourdis.

    — ///Ben quoi, qu'est-ce que vous avez à me dévisager de la sorte, j'ai mon cheveu de travers ?

    — Tu n'as pas de cheveu, répondit Manon dans l'expectative.

    — ///Ah oui, c'est vrai ! Mais ça pourrait changer. À votre avis, cela donnerait quoi avec des cheveux longs ou mi-longs ?

    — MIA, c'est toi qui parles ? Je veux dire que c'est bien toi et pas ta version abrégée, demanda Manon pleine d'espoir mais n'osant pas trop y croire encore.