Vendredi 16 octobre 2015, 07h30 - Porte-avions USS Harry S. Truman au large de la Libye / 05h30 - Bamako (Mali)
Cela faisait tout juste deux jours maintenant que le porte-avions USS Harry S.Truman et son groupe aéronaval s'étaient déployés au large de la Libye. Dès leur arrivée sur place, ils avaient aussitôt débuté leurs opérations contre les groupes djihadistes qui sévissaient dans la région. Le porte-avions avait quitté, une quinzaine de jours plus tôt, sa base de Norfolk, en Virginie, sur la côte Est des Etats-Unis. Initialement, son départ avait été planifié pour la mi-novembre. Il était alors prévu qu'il rejoigne le golfe Persique en passant par la Méditerranée avec une escale à Split, en Croatie. Une étape programmée pour marquer la présence américaine dans cette région. À l'issue de ce mouillage, il devait ensuite mettre le cap sur le canal de Suez et poursuivre sa route en mer Rouge jusqu'à sa destination finale. Mais une recrudescence des actes terroristes dans les régions proches de la Libye et du Niger, en avait finalement décidé autrement. L'USS Harry Truman reçut l'ordre d'appareiller au plus tôt pour le golfe de Syrte afin d'apporter son soutien à la stabilisation dans ce secteur, avant son escale en Croatie. L'exécutif américain voyait également dans ce départ anticipé une réponse aux analystes militaires qui exprimaient leurs vives inquiétudes face au rappel du porte-avions USS Theodore Roosevelt. Le bâtiment devait revenir aux États-Unis pour y subir un entretien programmé. Or, cette décision allait priver la marine américaine de porte-avions dans le golfe Arabo-Persique pour la première fois depuis 2007, alors que, dans le même temps, la Russie cherchait à renforcer sa présence dans la région. L'appareillage du Truman était aussi un excellent moyen de faire taire les critiques émanant de ses alliés. Il faut dire que les Etats-Unis étaient de plus en plus vilipendés pour leur manque de leadership face à l'intensification et l'internationalisation de la guerre en Syrie.
Le capitaine de vaisseau Matthew McCarthy se trouvait dans le central opération du Truman en cette heure matinale, lorsque le premier maître Adam Gomez fit irruption et l'interpella :
— Le commandement de la sixième flotte vient de nous transmettre un code d'engagement prioritaire du Pentagone, Mon Commandant.
— Et que nous veulent-ils, cette fois ? interrogea le Pacha du porte-avions en se retournant vers lui.
— Un blacklisté a été repéré dans les Ifoghas au Mali et nous avons ordre de l'éliminer sur le champ, Mon Commandant.
— Projetez-moi une carte de la région, ordonna McCarthy au personnel du central opération.
Aussitôt, une carte topographique détaillée s'afficha près de lui sur grand écran, un repère pointant sur la région des Ifoghas. Le premier maître fournit les coordonnées transmises par le Pentagone et le repère se recala dessus.
— Ok, c'est près de la frontière avec le Niger. Mais pourquoi le Pentagone s'adresse-t-il à nous pour ce type de mission ? s'étonna le pacha. N'avons-nous pas des drones basés dans cette région qui pourraient très bien s'y atteler ?
Pensant avoir un élément de réponse, le premier maître intervint :
— Le message précise que des éléments des forces spéciales françaises sont déjà sur zone. Apparemment, ils auraient également eu vent de la présence de notre cible et avaient pour mission de l'éliminer.
— Alors, où est le problème ? Laissons les Français s'en charger, ils peuvent parfaitement se débrouiller sans nous.
— Négatif, Mon Commandant, répliqua le premier maître en lui tendant le message du Pentagone. Il semblerait que les Français soient tombés sur un fort parti djihadiste et seraient, pour l'heure, sévèrement accrochés et dans l'incapacité de se dégager.
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M.I.A
Gizem / GerilimEn 1993 Patricia et Georges Thomas, un jeune couple d'enseignants chercheurs passionnés, donnent naissance à MIA. Assurément, un "bébé" loin d'être ordinaire, MIA est une intelligence artificielle. Mais il lui faudra patienter jusqu'en 2015, pour ac...