Chapitre 15- Fin de cavale - Partie 5

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    Le colonel était surpris de la façon dont l'IA parlait de Georges Thomas, de sa femme Patricia, de sa fille Manon, du petit Romain et d'elle-même comme étant des membres d'une seule et même famille. Comme si cette filiation était naturelle. Autre détail étonnant, en l'écoutant parler, il était dans un état de sérénité absolue, en complet contraste avec la grande nervosité de son escorte. Elle était prête à intervenir, scrutant le moindre geste belliqueux de la part du robot. Même si elle n'avait pas la moindre idée de comment réagir, si le robot décidait subitement de se précipiter sur leur supérieur.

    — Donc, les Américains ont eu connaissance de votre existence.

    — ///Pas immédiatement après l'alerte intrusion. Au Pentagone, ils ont d'abord cru qu'il s'agissait d'Andrew, d'où sa traque. Puis, ils ont fini par comprendre, grandement aidé en cela par leur propre IA, je pense.

    — Oh, parce que les Américains possèderaient également une IA ?

    — ///C'est le cas, Colonel, elle répond même au nom de NAO et réside au Pentagone. C'est ce que j'ai découvert là-bas.

    — Intéressant. Maintenant je comprends mieux l'acharnement des Américains. Et à la lumière de ce que vous venez de me relater, le rôle de Bradley au sein du Pentagone prend également une autre dimension. Une IA, ce n'est pas rien à protéger. Pour Andrew, il m'a servi une histoire sordide de converti, car il n'était pas question pour lui de me révéler cette information d'IA. Trop confidentielle.

    — ///Sans aucun doute, acquiesça MIA.

    — Bradley aurait pu se contenter de me parler de l'intrusion. Cela aurait été plus crédible. Mais alors, son empressement à récupérer Andrew m'aurait fait tiquer. Il s'en est douté et il a donc jugé préférable de n'en rien faire. Ainsi, il espérait que je ne cherche pas plus loin, au risque que je finisse à mon tour par découvrir l'existence de leur IA. Un secret si jalousement gardé. Très bien, je peux comprendre ce mensonge. Mais ce qui passe mal, c'est l'intervention du Pentagone sur le sol français pour vous détruire. C'est une véritable atteinte à notre souveraineté nationale.

    — ///C'était, pour les Américains, une façon d'éliminer une forme de concurrence.

    — Pas très fair-play tout cela, mon cher Bradley, non, pas très fair-play du tout.

    — ///J'ai dû surtout leur faire très peur.

    — Sans doute. Pour prendre le risque insensé d'intervenir sur notre territoire, ils ont dû être sacrément effrayés par votre existence. Mais n'ont-ils vraiment rien à craindre de vous ? Après tout, une IA dispose sûrement de moyens pour les déstabiliser. Vous pourriez vous attaquer à l'économie, tellement vitale à leurs yeux. Faire chuter les bourses mondiales par exemple, serait-ce dans vos cordes ?

    — ///Eh bien, d'un point de vue purement économique et financier, j'admets pouvoir influencer les cours de bourse. En conséquence, je pourrais effectivement mettre à mal leur économie. En revanche, si vous causez anatomie, l'affaire serait alors beaucoup plus compliquée. Quoique dernièrement, je me demande si mon Moi de Saint Martin d'Hères n'a pas réussi des prouesses en la matière.

    Le colonel faillit éclater de rire à cette boutade de MIA.

    — Oh, une IA dotée d'un grand sens de l'humour à ce que j'entends. Très surprenant !

    — ///C'est parce que j'étais à bonne école avec mon père. Si je maîtrise cet art, c'est bien grâce à lui. Mais j'en connais un, avec qui on n'a jamais dû aborder le sujet de l'humour.

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant