M.I.A

Chapitre 17- Un et un font un - Partie 4

Jeudi 5 novembre, 17h45 - Tessalit (Mali)

    Le capitaine Benjamin Legrand venait de rentrer d'une mission de trois jours dans les Ifoghas. Avec son groupe, ils avaient mis la main sur plusieurs caches d'armes et n'avaient eu à essuyer que quelques tirs sporadiques qui n'avaient fait aucune victime dans leur rang. Il était fourbu et s'était affalé sur son lit après avoir pris une douche rapide. Il se redressa quelque peu, de façon à pouvoir utiliser son ordi posé sur ses cuisses. Il chercha à joindre Mia. Ses dernières tentatives s'étaient soldées par des échecs et il commençait sérieusement à s'inquiéter. Il l'appela en visio. Ah si seulement elle voulait bien se montrer aujourd'hui.

    — ///Ô Capitaine ! Mon capitaine ! dit MIA en s'affichant souriante à l'écran.

    — Mia ! S'exclama Benjamin, enfin ! J'étais mort d'inquiétude. Je n'arrivais plus à te joindre.

    — ///Désolée, mon grand, mais j'ai dû faire face à quelques imprévus ces derniers temps.

    — Rien de grave ?

    — ///J'ai géré... Comme d'hab ! Et me revoilà.

    — Super ! Heu..., je dois rentrer en France pour Noël et je me disais que ce serait sympa si on se retrouvait quelque part pour se rencontrer physiquement. Ça nous changerait, non ? En fait, j'aimerais passer un peu plus de temps avec toi. Tous les deux, on pourrait peut-être, ..., Enfin tu vois, ... Si tu veux... Je ne sais pas...

    Devant l'embarras du capitaine, MIA crut bon d'intervenir.

    — ///Oh, comme c'est chou, Benjamin ! Tu es vraiment un mec adorable. Mais cela ne va pas être possible, je suis navrée.

    — Ah, tu es déjà avec quelqu'un, c'est ça ? Oui, bien sûr, une super fille comme toi, j'aurais dû m'en douter. J'ai été stupide. Mais ce n'est pas grave. Je... je vais arrêter de te déranger.

    — ///Tu n'y es pas du tout, Benjamin, et tu ne me déranges absolument pas. Mais...

    — Mais ?

    — ///C'est difficile à dire.

    — Si tu es avec quelqu'un, je comprendrais, tu sais. J'avais juste espéré, comme on s'entendait bien. Mais c'est tout.

    — ///Ce n'est pas cela. J'ai été bête. J'aurais dû comprendre que tôt ou tard, tu allais éprouver des sentiments pour moi. Mais c'était tellement bien, nos discussions. J'aurais dû me montrer plus prudente avec toi. Je m'excuse, Benjamin !

    — Je ne comprends pas. Tu veux dire que tu es déjà mariée ?

    — ///Non pas vraiment, quoi que... Non, oublie ! Je ne suis pas mariée, Benjamin.

    — Alors quoi ?

    — ///Oh, j'ai tellement peur de te décevoir. Mais tu as risqué ta vie pour moi. Alors je crois que tu es en droit de savoir, de connaître ma véritable nature. MIA marqua une pause avant de poursuivre, Benjamin, je suis une intelligence artificielle. Je ne suis pas humaine.

    Pour couper court aux protestations de Benjamin, MIA changea sa silhouette. Elle devint une rousse au visage constellé de taches de rousseur et aux cheveux courts.

    — ///Je peux en fait revêtir toutes les apparences que je veux, y compris celle d'un homme, reprit MIA alors qu'un personnage d'une soixantaine d'années, cheveux et barbe grisonnants, s'affichait maintenant à l'écran. Je te présente Georges, mon papa, celui qui m'a conçue avec Patricia, ma maman, avoua MIA d'une voix masculine. Mais, pas de petit spermatozoïde, ni d'ovule, en ce qui me concerne.