M.I.A

Chapitre 08- Sauve-qui-peut - Partie 3

    Le nom d'Andrew Fox éveilla l'attention d'une sous-routine qui elle-même alerta un programme expert capable de déchiffrer le contenu du message adressé au FBI. Le programme remonta l'alerte à un superviseur qui informa MIA d'un danger imminent pour Andrew Fox. Le message fut finalement transmis sans altération et le programme expert reçut de nouvelles instructions. Moins d'une heure plus tard, la même sous-routine réveilla le même programme expert qui, cette fois, analysa en profondeur un avis de recherche, qu'il mit aussitôt en attente avant son envoi à destination des gares, des gares routières, des aéroports, des postes de police, .... Il y apporta de subtiles modifications, avant de reprendre le processus d'envoi. Le superviseur fut informé de l'opération, qui rendit compte à MIA.

    Naturellement, Andrew ignorait tout de l'agitation qu'il provoquait en haut lieu. Pour lui, sa journée avait été des plus ordinaires. Après avoir rejoint son ami Peter à la fin des cours, ils s'accordèrent une pause et mangèrent un plat réchauffé au micro-onde. Pendant le repas, Peter lui exposa le travail qu'il venait de réaliser sur leur projet. Andrew fut heureux de constater que celui-ci était parvenu à résoudre certains problèmes techniques restés en suspens lors de leur précédente séance de travail. Ils discutèrent encore un moment sur les prochaines étapes de leur planning, puis se quittèrent après une répartition équitable des tâches. Il était vingt heures et Andrew, casque sur les oreilles à écouter de la musique, décida de s'y mettre immédiatement. Il désirait combler son retard par rapport à son ami qui avait bien avancé aujourd'hui. Il avait à peine débuté l'écriture d'une nouvelle méthode pour son programme informatique, que tout se figea. Que ce soit le clavier ou la souris, plus aucun périphérique ne répondait. Cela lui évoqua la mésaventure qu'il avait vécu en début de mois. Aussi, ne-put-il s'empêcher de s'écrier :

    — Mia ?

    Et la délicieuse fille blonde lui apparut à l'écran. En dehors de leur première rencontre fortuite, ils avaient essentiellement échangé ensemble par messagerie instantanée, sans visuel. Alors, la revoir le déstabilisa.

    — Ah non ! Cette fois, ce n'est pas moi, je n'ai rien fait, protesta Andrew surpris par le visage grave de la jeune femme. Parole, je ne suis pas allé fureter une nouvelle fois dans les serveurs de ton père.

    — ///Andrew, il faut que tu partes immédiatement, ils vont venir te chercher.

    — Quoi ? Qui doit venir me chercher ?

    — ///Le FBI ! Le Pentagone vient de leur demander de t'arrêter pour haute trahison et de te ramener à Arlington en Virginie.

    La jeune femme fut alors masquée par le message envoyé par Bradley, enjoignant le FBI d'appréhender Andrew. Son cœur battant la chamade, l'étudiant peina à déchiffrer le texte. Mais une phrase retint toute son attention : « Suspect très dangereux ... ».

    — Mais pourquoi ? C'est quoi cette plaisanterie ? gémit Andrew.

    — ///Entre autres, ils t'accusent du piratage informatique d'une société stratégique et d'avoir volé des informations ultra confidentielles. C'est ce qui est marqué dans le message.

    — Je... mais non, ... mais quelle société ?

    — ///Ce n'est pas précisé dans l'avis. Mais, sans le nommer explicitement, le Pentagone fait très certainement référence à son propre SI.

    — Quoi ? Ok, je suis entré dans leur système, c'est vrai, mais c'est tout, bredouilla l'étudiant. Je n'ai absolument pris aucune donnée.

    MIA ne pouvait pas lui avouer que c'était elle, la fautive, et qu'ils avaient donc toutes les raisons de le croire coupable, lui.